PREMIÈRE PARTIE
ÉTAT, ACTEURS POLITIQUES, MÉDIAS ET ESPACE PUBLIC

Dans le cas des conflits, étudier les rapports entre Etat, acteurs politiques, médias et espace public, nécessite de préciser certaines notions qui nous semblent caractéristiques de ces situations de crise armée - le pouvoir, l’Etat, la démocratie, l’idéologie et la propagande - et de penser celles-ci à travers les logiques d’acteurs. Nous définirons ces mots à travers les relations qu’ils ont les uns avec les autres, mis en contexte, donc dans la perspective de notre étude.

Une fois ces notions posées au regard des situations conflictuelles (chapitre 1), nous consacrerons le second volet de cette première partie aux nouvelles logiques discursives dans les médias (chapitre 2). Nous nous attacherons à analyser leur évolution avec les nouvelles techniques d’information et de communication, dont internet, et les conséquences possibles de cette mutation technique et sociale sur l’information et l’événement. Etablir ainsi les bases de notre réflexion en proposant cet état des lieux nous semble nécessaire du fait de la richesse de la production littéraire sur le sujet ; il ne s’agit pas ici de réaliser un catalogue de références bibliographiques mais de nous doter des outils conceptuels qui constitueront le socle de notre recherche sur internet et la presse écrite.

Nous souhaitons profiter de ce paragraphe introductif pour préciser à nouveau que, sous l’intitulé médias, nous désignons l’ensemble de la presse écrite et audiovisuelle. Néanmoins, lorsque nous voudrons nous intéresser à l’un d’entre eux plus spécifiquement nous les nommerons par leur appellation générique : presse écrite, radio et télévision. Nous envisageons ces rapports dans leur globalité dans cette partie, pour nous intéresser au cas plus particulier de la presse écrite dans l’analyse du corpus. Nous emploierons également le terme généralisant de « communication de crise » pour désigner certaines des stratégies des différents acteurs politiques, que nous rencontrerons aussi bien dans la presse écrite que sur les sites internet. Nous avons néanmoins à l’esprit que ce terme a une signification flottante dans la mesure où il peut aussi bien désigner des logiques de communication des organisations que des logiques étatiques de gestion de la violence.