1–2 Les aspects de la violence symbolique

La violence symbolique se subdivise, selon P. Braud, en deux catégories : la première met en avant la dépréciation identitaire de l’Autre, et la seconde la perte de repères constituant l’équilibre de l’identité.

1-2-1 La dépréciation identitaire

La dépréciation identitaire se construit selon trois prédicats : les manifestations d’hétérophobie, l’exhibition d’une supériorité perçue par l’adversaire comme insupportable et enfin la négation de la souffrance adverse. P. Braud définit l’hétérophobie comme la production de discours méprisants et stéréotypés à l’encontre d’un groupe précis.

En Irlande du Nord, les manifestations d’hétérophobie se focalisent sur la caricature des traits identitaires distinguant la classe protestante de la classe républicaine ; l’épisode Holy Cross School est un exemple de manifestions hétérophobes, comme en témoignent l’article du Belfast Telegraph, « Fury erupts at Holy Cross» (« La fureur fait irruption à Holy Cross », 03/09/2001) :

« La violence a éclaté aujourd’hui à Belfast alors que la police et l’armée mettaient en place une opération de sécurité d’envergure afin de libérer un passage aux jeunes filles catholiques, pour qu’elles se rendent à l’école primaire Holy Cross. […] Des missiles ont été jetés et les enfants terrifiés se sont exposés au feu injurieux (des Protestants) alors qu’ils marchaient le long du corridor […].Les Loyalistes hurlaient des insultes et bombardaient les lignes de police avec des bouteilles de lait et des planches en bois. Un certain nombre de bouteilles se sont brisées également sur les portes de l’école 27 .»

L’hétorophobie entre les deux communautés nord-irlandaises est explicite, violente et s’exerce dans l’instanténéité de l’événement. Elle est ici réprésentée par les médias comme l’expression d’une violence réelle, (le jet d’objets et les insultes) mais dont les causes appartiennent à la violence symbolique (l’interdiction de traverser un territoire protestant). Celle-ci peut se réaliser parfois de manière implicite et prendre la forme d’une hétérophie dissimulée mais néanmoins patente. Face à ce genre de manifestations, les médias semblent avoir besoin de l’appui concret de la représentation de la violence réelle, pour pouvoir ensuite évoquer la violence symbolique et la dépréciation identitaire sous-jacentes. C’est la raison pour laquelle, au début de l’affaire Holly Cross School, les journaux divisent généralement leur récit en deux moments distincts, soit dans un même article, soit dans des articles différents : le premier moment de la narration évoque les faits (violence réelle) et le second évoque généralement des signes évidents de dépréciation identiraire (violence symbolique), à travers le discours rapporté ou le courrier des lecteurs.

Celle-ci est d’ailleurs exprimée par les deux communautés ; il s’agit par exemple du courrier d’un lecteur appartenant à la communauté catholique :

« Nous sommes entrés dans le XXIème siècle et nous assistons toujours à des scènes de bigoterie flagrante, qui envahissent notre espace de télévision. […] Regarder le comportement dégoutant de soi- disant adultes à l'extérieur de l'École pour filles de Holly Cross est un retour en arrière dans les années 50 où les partisans de la suprématie blanche du KKK crachaient et raillaient les enfants noirs essayant de se frayer un chemin jusqu’à leur école 28  » (The Belfast Telegraph, « Bullying tacticts will not stop course of destiny », « Les tactiques d’intimidation n’arrêteront pas le cours du destin », 05/09/2005).

L’emploi d’une voix autre que celle du journaliste pour raconter l’hétérophobie permet à celui-ci de prendre la distance énonciative nécéssaire à la représentation d’une manifestation extrèmement subjective de l’altérité. Néanmoins, dans le temps long de l’événement (l’affaire Holy Cross School a duré plusieurs mois) et lorsque l’intensité des violences a diminué, les journalistes commentent plus aisément la dépréciation identitaire. Il y a donc une corrélation forte entre le temps de la représentation de l’évènement et le temps de l’événement dans la narration journalistique.

Ces manifestations peuvent se dérouler dans une temporalité plus longue, et opposer soit des groupes différents, soit des membres d’un même groupe identitaire. En Israël, la décolonisation de la bande de Gaza oppose deux catégories de la population : les colons-religieux et les laïcs. Les amputations territoriales décidées par le gouvernement israélien touchent une partie de la société civile israélienne et sont décriées par certains colons comme une trahison au peuple juif, exprimée le plus souvent sous l’emtymème, « un juif n’expulse pas un autre juif 29 . »La décolonisation de Gaza est vécue par les colons israéliens comme un événement traumatisant et la violence symbolique de cet épisode est d’autant plus fortement ressentie que les auteurs appartiennent à la même communauté nationale que les « victimes ». La manifestation d’hétérophobie devient ici une manifestation d’hétérophobie de second degré, puisque la dépréciation identitaire advient à l’intérieur d’un même groupe. Les « traîtres » ne sont pas l’Autre mais Nous (le peuple d’Israël), et c’est le passage du Nous inclusif (le peuple d’Israël) à Eux (le gouvernement et l’armée), opposé à un Nous exclusif (les colons juifs religieux), qui est producteur de violence symbolique et de discours hétérophobiques. Nous retrouvons cette dichotomie dans une interview donnée au Monde par Shaul Golstein, membre de Yesha, le conseil représentatif des Colons, intitulée « La société israélienne ne sera plus la même après le retrait » (04/08/2005) : « Nous (les colons 30 ) avons une part de responsabilité dans cet échec. On peut dire que nous n’avons pas assez investi d’argent pour convaincre la classe politique. […] Nous croyions que tout le monde (souligné par nous) était derrière nous . » Dans ce paragraphe, il n’y a pas la trace avéré d’une dépréciation identitaire, mais l’opposition entre « nous » et « tout le monde » met en jeu une différenciation sinon identitaire, du moins politique.

La manifestation hétérophobique est beaucoup plus flagrante dans un article du Monde publié au lendemain du début de l’évacuation, le 18 août 2005, « L’armée israélienne évacue de force les colons de Gaza ». L’homme, dont les propos sont rapportés par le journaliste, produit un discours fortement dépréciatif, emprunt de répulsion et de haine à l’égard des soldats israéliens venus la déloger : « Ce que vous (souligné par nous) faites est un crime, un crime, il n’y a pas d’autres mots. Je ne vous ferai pas le plaisir de monter de moi-même dans vos bus. Il vous faudra nous y traîner, comme ont fait les nazis avec d’autres juifs il y a 60 ans. » Il y a une opposition syntaxique très forte entre « nous » et « vous », qui renforce une opposition symbolique axée sur la symétrie « les autres juifs » auxquels s’identifie le colon, et les nazis auxquels il assimile les soldats. La rhétorique dépréciative 31 est ici extrêmement forte et se radicalise au moment du pic émotionnel de l’événement, c'est-à-dire au mois d’août 2005.

Avec le retrait des colonies de Gaza, se joue une double dépossession, territoriale (la terre de Gaza) et identitaire (la population israélienne se divise en deux camps : les « bons-bons » et les « mauvais-bons »).Nous n’employons pas délibérément le terme de « mauvais », car il qualifie l’ennemi absolu (les Palestiniens, dont le Hamas représente la vision extrême du « mauvais-mauvais »).Cette dichotomie, bien que simpliste, pointe le fossé symbolique qu’il peut y avoir entre une violence commise par l’Autre (Eux), les Palestiniens, l’adversaire absolu, et l’autre – Nous (équivalent à la soustraction du Nous inclusif et du Nous exclusif), le gouvernement et l’armée israélienne. La trahison est d’autant plus grande qu’elle vient d’un groupe appartenant au Nous communautaire ; cet épisode de l’évacuation des colonies de la bande de Gaza serait une résurgence de la trahison de Juda envers Jésus.Que l’ennemi trahisse est dans la logique des choses en temps de guerre ; mais que la trahison vienne de son propre camp remet en question l’équilibre de la société civile et détériore le lien social. A l’occasion du retrait de la Bande de Gaza, l’Etat d’Israël se présente aux yeux des colons comme le « traître ».

P. Braud évoque l’hétérophobie comme élément premier de la dépréciation identitaire. Durant l’épisode de Gaza, les colons développent à l’égard du gouvernement israélien et de Tsahal un sentiment d’hétérophobie de second degré. Ce sentiment est mis en avant par la presse française, et s’affiche dès la titraille : «Mon frère, c'est ça ta fierté de l'uniforme ? », (Libération, 19/08/2005).

Les manifestations d’hétérophobie sont sous-jacentes aux deux conflits. En dehors du cas particulier du retrait de Gaza, l’hétérophobie manifestée n’est pas de même nature en Irlande du Nord et au Proche-Orient. L’échelle est différente car d’un côté deux identités (les Catholiques et les Protestants nord-irlandais) s’affrontent au sein d’une même nation (la Grande-Bretagne) ; de l’autre, deux identités et deux nationalités différentes, israélienne et palestinienne, sont en opposition. Mais, et c’est là la faille ontologique du conflit israélo-palestinien, ce ne sont pas deux Etats qui s’affrontent puisque l’Etat palestinien n’a pas d’existence officielle, mais un Etat déclaré (Israël) et un peuple sans état (les Palestiniens). Le sentiment d’hétérophobie n’est pas moindre pour autant en Irlande du Nord, il ne se joue simplement pas sur le même registre. En Irlande du Nord, l’hétérophobie se réalise dans l’antagonisme religieux (les Protestants et les Catholiques), politiques (les Unionistes et les Républicains), alors qu’au Proche-Orient les stéréotypes et les jugements dépréciateurs sont donnés à l’identique au plan des nationalités (Israéliens versus Palestiniens), des rapports religions - nationalités (Juifs versus Palestiniens) et plus des religions seules (Juifs versus Musulmans). Nous verrons un peu plus loin que plus le lieu de l’événement est éloigné de celui de la diffusion médiatique, plus la qualification des auteurs du conflit est centrée sur le caractère religieux de celui-ci ; ainsi The Jerusalem Post et L’Orient le Jour mentionnent rarement une opposition entre Juifs et Musulmans et préfèrent évoquer des affrontements entre Palestiniens et Israéliens. De la même façon, la mise en mots de l’opposition nord-irlandaise par l’opposition des termes « Catholiques » / « Protestants » est peu présente dans les journaux britanniques. Les termes « catholique » et « protestant » sont utilisés comme des qualificatifs et servent à préciser l’expression : par exemple, au moment de l’affaire Holy Cross School, nous trouvons les terminologies de type « Catholic parents » ou « Protestants residents ». Celles-ci permettent aux journaux de situer, dans l’espace public nord-irlandais, la communauté à laquelle appartiennent les différents protagonistes.

L’hétérophobie dans le conflit nord-irlandais se situe dans le même espace public, alors que dans le conflit israélo-palestinien elle confronte des espaces publics différents.

Les dépréciations hétérophobiques sont donc la base des violences symboliques. Néanmoins, ce premier pas dans la violence symbolique s’accompagne souvent de l’exhibition d’une supériorité perçue comme insupportable : c’est le deuxième aspect mis en avant par P. Braud. Les quotidiens israéliens qualifient volontiers les Palestiniens d’ennemis, mais il y a rarement l’exhibition d’une supériorité israélienne, tout simplement parce qu’il n’y a pas de comparaison possible entre les conditions de vie des deux peuples. Ainsi, le niveau de vie des Palestiniens s’étant considérablement dégradé depuis le début de la seconde Intifada, il est probable que le seul fait que les Israéliens travaillent, vivent et se déplacent librement sur leur territoire exacerbe les jalousies du côté palestinien. La fin du retrait de Gaza est l’occasion de témoignages palestiniens allant dans ce sens :

« Abou Darouj n’avait pas le droit de faire le tour de sa maison. “A la fin, les soldats se sont installés à l’étage”, poursuit-il. “Nous avons dû vivre au rez-de chaussée. […] Pour aller travailler, je devais escalader les levées de terre et marcher pendant quelques kilomètres avant de trouver une voiture. Idem pour mes trois enfants. Pendant cinq ans, je ne pouvais pas traverser la route de Netzarim pour visiter ma famille installée là-bas de l’autre côté de la route. Il fallait contourner la colonie, remonter à Gaza-ville puis emprunter la route de la mer. Une heure de voyage au lieu de trois minutes à pied ”, raconte-t-il » (Le Monde, « Petites libertés surveillées à Gaza », 30/09/2005).

Il n’y a pas dans ce paragraphe la preuve d’une supériorité israélienne exhibée de façon volontaire, mais elle est implicite et se matérialise dans les mesures restrictives imposées par l’Etat hébreu aux Palestiniens de la bande de Gaza.

En Irlande du Nord, l’affirmation de la supériorité des Protestants sur les Catholiques était quotidienne dans la rue, sur les peintures murales dans les quartiers, et même dans la police nord-irlandaise puisque, jusqu’en 1999, la Royal Ulster Constabulary (RUC) était une police composée presque exclusivement de Protestants. Vécu avec une moindre intensité dans les médias, ce phénomène s’est joué de plus en plus radicalement sur les sites internet. P. Braud décrit ainsi ce processus de dépréciation identitaire : « Fondée sur des considérations religieuses, ethnicistes, nationalistes, les idéologies du peuple élu ou de la nation « choisie » s’inscrivent dans un même schéma d’exhibition implicite (ou explicite) de supériorité […] Plus le sentiment d’être à part se trouve fortement idéalisé et placé au cœur la culture politique du groupe […], plus il devient la véritable échelle de référence de la fierté collective 32 .»

Ce type de rhétorique dépréciative est à l’œuvre sur le site du Democratic Ulster Party : en dehors d’un discours très offensif de dénigrement systématique de l’Autre, le site proposait encore à l’internaute, en décembre 2006, une série de caricatures fustigeant les Républicains nord-irlandais. Le site du DUP emploie fréquemment un discours très imagé et métaphorique. Les phrases sont courtes, incisives, la forme est percutante avec des polices de caractères et des couleurs vives. Toutes les capacités du multimédia sont mises à l’œuvre : textes, documents visuels, sonores, liens hypertextuels, etc.

Le titre de la page de caricatures est une illustration de parti-pris formel :

« GALERIE DES DESSINS :

parce qu’une image vaut plus que mille mots 33 . »

Les caricatures qui suivent mettent en scène quatre personnages récurrents dans le discours dépréciatif du DUP : à gauche, un personnage cagoulé et armé figurant un membre de l’IRA,avec à ses côtés Gerry Adams, dirigeant du Sinn Féin, à droite David Trimble et John Hume, respectivement anciens présidents de l’UUP et du SDLP. Dans la rubrique « Cartoons » se succèdent des caricatures, fustigeant non seulement les Républicains du Sinn Féin (représentés donc ici par G. Adams), considérés comme l’aile politique de l’IRA, mais aussi l’action des partis politiques plus modérés et signataires du Good Friday Agreement puisque le dessin ci-dessus représente David Trimble et John Hume et dénonce l’entente entre les deux camps. La charge dénonciatrice est activée par les dessins et accentuée par la légende : il s’agit d’aller droit au but avec des mots ou des images fortes symboliquement.

Sur le site du DUP, ces caricatures font certes référence à l’identité politique républicaine puisque G. Adams, leader du Sinn Féin, y est caricaturé mais elles peuvent se comprendre aussi comme une dépréciation identitaire qui joue sur l’identité de l’acteur politique (G. Adams est un républicain qui appartient à la communauté catholique), associée à l’identité terroriste (l’IRA). Ces discours figuratifs confrontent le lecteur et la cible de ces hostilités à un double phénomène de violences symboliques, illustré par la manifestation conjointe d’un sentiment d’hétérophobie politique et communautaire.

La dernière marque de la dépréciation identitaire est la négation de la souffrance adverse. Vécu comme un véritable camouflet, le déni se positionne comme le point extrême de la violence symbolique. Nous le verrons ultérieurement, l’enjeu politique autour de ce que nous nommons la « concurrence des victimes » est un des traits principaux du refus de l’autre. Cet aspect de la violence symbolique est un aspect majeur des représentations médiatiques dans les conflits. Plus on évoque – médiatiquement – la souffrance d’un peuple, plus celle-ci prend de la valeur non seulement pour les victimes de ces violences, mais surtout pour une opinion publique internationale. Qu’est-ce qu’une souffrance sans spectateur ? Une douleur singulière, pas une émotion partagée. Le partage de l’émotion s’effectue à travers une double conscience spectatorielle, celle des témoins directs de l’événement conflictuel et celle des témoins de la représentation médiatique de cet événement. Le décompte des victimes est un des artifices de la mise en scène de l’émotion ; il ne crée pas l’émotion mais il lui assigne un point d’ancrage symbolique et interprétatif, comme le fait la légende d’une photo. L’énoncé du nombre devictimes donne au lecteur-téléspectateur-auditeur un indice sur le « bon » niveau de lecture de l’événement violent.

C’est pourquoi les médias comptent dans un conflit ; ils comptent les morts plus que les (sur)-vivants et ils comptent en premier lieu les morts du « camp » dont la souffrance semble la plus illégitime, généralement celle du « camp » qui a subi l’agression. Cela signifie-t-il qu’il y a une souffrance légitime ? En quelque sorte, et selon un point de vue purement militaire et médiatique, oui. Plus les victimes dans chacun des camps sont exposées et comptabilisées minutieusement, plus la sphère publique touchée peut s’identifier au « groupe - victime à raison d’une solidarité identitaire » 34 . Et au-delà, le public accédant à la représentation de cet événement le sera aussi.

Sous-estimer le nombre et la nature des victimes dans un conflit revient à nier ou occulter la souffrance d’un peuple ou d’une nation, et procède d’une logique dépréciative. Lorsqu’une partie de l’identité de cette nation se fonde sur le combat contre l’Autre, cela met en porte-à-faux la validité de cette identité et biaise la représentation qu’elle entend donner d’elle sur la scène médiatique. 

Notes
27.

« Violence broke out in Belfast today as police and troops mounted a huge security operation to clear a path for Catholic girls to attend Holy Cross Primary School. […] Missiles were thrown and the terrified children ran a gaunlet of abuse as they walked along a corridor […]. The Loyalist hurled abuse and pelted police line with milk bottles and planks of wood. A number of bottles also smashed at the school gates ».

28.

« We have entenred the 21st century and still have scenes of blatant bigotry invading our televisoin space. […] Watching the disgusting behaviour of so-called adults outside Holly Cross Girls School look like flash backs to the 50’s when the KKK white supremacists spat and jeered at black children trying to make their way to school »

29.

La mineure implicite du syllogisme est « un homme qui expulse un autre homme de la même religion est un traitre » donc la conclusion implicite est : « un juif qui expulse un autre juif, est un traître ».

30.

Cette précision vient de Shaul Goldstein.

31.

Braud P., op.cit., p. 168.

32.

Braud P., op.cit., p. 171.

33.

« Cartoon Gallery : because a picture is worth than a thousand words ».

34.

Braud P., op.cit., p. 175.