Nous proposons dans ce chapitre une étude en deux temps avant de nous consacrer à la question de la rhétorique sur ces sites : le premier s’arrête à la topographie des pages d’accueil, aux moyens de l’identification de celles-ci, aux tendances constatées suite à leur observation. Le second moment de cette analyse sera consacré aux liens hypertextuels. Nous souhaitons développer ici l’hypothèse que le discours, comme dans les journaux quotidiens et peut-être plus encore, ne se réduit pas au texte et que la stratégie énonciative d’un site est celle du fond autant que de la forme. Selon nous, sur internet, l’importance de la forme est primordiale dans la mesure où la lecture sur internet est moins aisée que celle d’un journal : nous sommes en effet encore peu habitués à cette mobilité verticale des caractères, ces pages qui apparaissent, s’ouvrent, et disparaissent. Le dispositif internet fonctionne sur le mode d’une rhétorique visuelle de la disparition - de la page, de la verticalité - de la lecture, de l’hypertextualité - « qui implique le lecteur symboliquement, dans un mouvement (il ‘navigue’, change de perspective en affichant un nouveau texte) et physiquement avec l’acte de cliquer par lequel il manifeste ses choix 57 ».
Nous parlons ici de topographie, d’architecture des pages d’accueil, car c’est bien à des lignes, des courbes, des rectangles, des constructions diverses, des enchevêtrements que s’apparente une page Web. Nous avons choisi d’analyser de façon distincte les conflits nord-irlandais et israélo-palestinien.
Touboul A., op.cit., p. 357.