3-1-2 Logos, ethos, pathos

« Le développement de l’adresse rhétorique, de l’exorde à la conclusion, recouvre trois grands moments : l’ethos se présente à l’auditoire et vise à capter son attention sur une question, il expose ensuite le logos propre à cette question, en présentant éventuellement le pour et le contre. Et l’orateur conclut par le pathos car il s’agit cette fois de travailler l’auditoire au cœur et au corps, en jouant si possible sur ses passions, en tout cas sur ses sentiments, voire ses émotions 94 . »

Cette citation de Michel Meyer pose les bases de notre analyse et spécifie le rôle de chacune des parties constituant l’adresse rhétorique. Le logos est centré sur le discours, il représente la logique, le raisonnement. C’est le mode de construction de l’argumentation dans le message 95 , le squelette de l’argumentation, les stratégies discursives. L’ethos est rapporté à l’orateur, à l’image de soi et représente l’autorité dont il fait preuve sur le discours. C’est à la fois l’image physique et symbolique que renvoie le locuteur à l’interlocuteur, mais c’est aussi la représentation que se fait l’interlocuteur du locuteur. L’ethos selon Aristote est figuré par les valeurs de bon sens, de vertu et de bienveillance. L’ethos se fonde sur des données extra-textuelles (l’origine, la réputation, le métier du locuteur) et sur le discours qu’il produit.

Le pathos, enfin,  concerne l’auditoire, l’interlocuteur. C’est ce qui n’est pas éthique, sous-entendu c’est le pathétique, le non-rationnel. L’orateur provoque par son discours des réactions (verbales ou physiques), des émotions, des passions, des opinions dans l’auditoire. Selon M. Meyer,  le pathos concerne : « 1) les questions de l’auditoire, 2) les émotions qu’il éprouve devant ces questions et leurs réponses, 3) les valeurs qui justifient à ses yeux ces réponses sur ces questions 96 . »

L’ethos serait la réponse à une question (posée ou induite) de l’auditoire et le logos la Proposition. Le pathos serait le point de liaison entre les deux, dans la mesure où il représente implicitement ou explicitement la question de l’auditoire. Le triangle ainsi constitué n’est cependant pas équilatéral en permanence ; c'est-à-dire que le locuteur peut orienter son message vers l’un ou l’autre versant du triangle. Sur les sites internet, une page d’accueil axée sur le logos s’ancrera dans la rationalité des arguments avancés, sur leur nombre, leur vraisemblance, etc. ; axée sur l’ethos, elle mettra en avant son leader politique et ses qualités, et axée sur le pathos, elle (ré)activera par la forme ou le contenu des émotions chez l’internaute. Ces orientations ne sont pas exclusives l’une de l’autre ; un site ou une page d’accueil pouvant les mobiliser chacune à leur tour.

Appliquons à présent cette grille rhétorique aux deux conflits et aux différents sites des partis politiques. La première étape de notre analyse s’intéresse aux quatre partis nord-irlandais. Nous avons précisé auparavant que la page d’accueil constituait en quelque sorte l’exorde dans l’adresse rhétorique du parti sur internet. L’exorde vise à attirer l’attention de l’auditoire, ici les internautes ; ce moment discursif prépare l’auditeur à la narration qui va suivre dans les autrespages du site. Elle crée une tension discursive et propose un répertoire argumentatif qui doit être susceptible de créer une attente ou de répondre à une attente chez l’internaute. Le discours de la page d’accueil est la première vision et donc la première impression (en ligne) qu’a un lecteur du parti politique.

Le SDLP a compris, comme les autres partis, l’importance rhétorique du premier degré de la page-écran. L’ethos est un marqueur récurrent des quatre pages d’accueil ; la page du SDLP s’ouvre sur une photo du leader du parti, Mark Durkan en costume cravate, souriant, le regard orienté vers le lecteur. La droiture de sa posture, son regard franc vers l’internaute se représentent comme des indices de la « vertu » et la « bienveillance » du locuteur. L’image de soi, sous-entendu du SDLP, que doit renvoyer la représentation de l’ethos est appuyée par le logo du SDLP en haut à droite de la page-écran, en écho au leader M. Durkan. Cette figure d’écho relaie l’information suivante : la photo de l’homme est en lien avec le sigle, il y donc inférence de l’un par rapport à l’autre ; c'est-à-dire que la présence du logo du SDLP confère un premier niveau d’autorité à la personne de M. Durkan : c’est le représentant officiel.

La figure de l’autorité est donc affirmée dès la page d’accueil ; en effet, l’internaute étranger à la vie politique nord-irlandaise ne connaît pas nécessairement M. Durkan, il faut donc spécifier le sujet de l’énonciation. La difficulté d’internet en termes d’usage rhétorique vient de la virtualité du public et de son indéfinition (qui va sur le site ? des militants du SDLP ? des non-militants ? des nord-irlandais ?) ; face à ce flottement dans la désignation de l’interlocuteur, le locuteur doit compenser par une surdéfinition de son statut et de la parole développée. Partant de ce constat, la photo du leader M. Durkan associée au logo du parti confère donc un premierniveau d’autorité. L’ethos discursif sur internet doit être accentué dans la mesure où l’ethos préalableest une donnée fluctuante sur laquelle l’orateur ne peut s’appuyer réellement. Dans son ouvrage, L’argumentation dans le discours, Ruth Amossy définit l’ethos préalable ainsi : « l’image que l’auditoire peut se faire l’auditoire du locuteur avant sa prise de parole 97  ».

L’ethos discursif, c'est-à-dire l’image de soi projetée par le locuteur dans son discours, est également présent dans le slogan du parti renvoyant au « bon sens », troisième qualité qui donne confiance en l’orateur selon Aristote : « Join us in our vision : A Better Way to a Better Ireland ». Qui ne veut pas une Irlande meilleure, sous-entendu une meilleure économie, une meilleure éducation, une meilleure société ? Cette sentence 98 attend une démonstration et c’est la page d’accueil et le site qui vont la construire.

Le logos de la page d’accueil va démontrer ce que la sentence énonce, la charge de la preuve revenant à celui qui énonce la Proposition (ici, le SDLP). Les rubriques en haut de la page : « News and archive », « Policies », « Campaign », « Leadership and Officers », « Women’s Group », « SDLP Youth » sont la moelle épinière du discours de preuve ; ils sont la réponse à la question induite par le slogan.

Revenons un instant sur le slogan « Join us in our vision : A Better Way to Ireland » : cette sentence est un enthymème. Il s’agit d’un syllogisme 99 imparfait, dont la conclusion est ici induite. Dans le cas présent, le slogan peut être déconstruit ainsi : prémisse majeure = « A Better Way to a Better Ireland », prémisse mineure = « Join us in our vision »; la conclusion devient alors : « If you join us, you will have a better Ireland » (« Si vous nous rejoignez, vous aurez une Irlande meilleure »). Positionné en haut de la page, le slogan permet l’enchaînement argumentatif avec les rubriques en haut et à droite. Les rubriques à droite de la page-écran jouent d’avantage sur l’affect de l’auditoire et le font de deux manières différentes : par une figure de style, la répétition des rubriques « Women’s group » et « SDLP Youth », et par le positionnement, dans l’espace de la page, de rubriques dont la charge symbolique est forte. « North South Make Sense » réfère au souhait de nombreux Républicains d’un rattachement des six comtés d’Ulster à la république d’Irlande ; « End Racism & Sectarianism » renvoie à la question de la violence, des inégalités et cherche à provoquer éventuellement la colère, la peine, un sentiment d’injustice ou, à l’inverse, de l’incrédulité chez l’internaute non-militant ou non-sympathisant. Ce pathos est renforcé par la couleur noire de l’encadré, représentant une image négative, sombre. La rubrique « Flag Watch Campaign » mobilise le même type d’affects dans la mesure où elle évoque la campagne de surveillance des drapeaux à caractère injurieux lancée par le SDLP.

Nous observons que ces rubriques appartiennent très largement à la topique de l’identité irlandaise (par opposition à l’identité anglaise). Celle-ci est renforcée par les couleurs utilisées dans la page d’accueil : le vert et l’orange en référence au drapeau irlandais, le rouge renvoyant au couleur du SDLP.

Enfin, l’intitulé « No water charges » figurant dans la page d’accueil du DUP est un argument a priori populiste, susceptible de séduire les classes les plus démunies ; les taxes sur l’eau sont un problème important en Irlande du Nord. Leur consacrer une rubrique en page d’accueil a pour but de montrer que le SDLP s’occupe aussi des problèmes économiques (donc concrets pourtous les internautes) ; l’associer spatialement à des rubriques plus abstraites et politiques (« North South Makes Sense », « End Racism & Sectarisnism ») confère au SDLP l’image d’un parti qui embrasse toutes les préoccupations de la population républicaine.

La topique proposée par le Sinn Féin est plus axée encore sur l’identité irlandaise que celle du SDLP. Sa page d’accueil laisse une large place à l’orateur qui est pluriel, comme le montrent les photos des différents leaders du parti. Néanmoins, trois photos de Gerry Adams (dont une occupe la totalité du centre de la page) contredisent l’image d’un ethos pluriel et renforcent l’idée d’une incarnation de l’autorité par G. Adams. Par ailleurs, les photos des leaders sur la page d’accueil ne sont pas, à l’exception de celles de G. Adams, des photos posées comme pour le SDLP. On ne retrouve pas dans l’image les trois qualités que Platon associe à l’ethos.

La stratégie discursive du Sinn Féin rejoint celle du SDLP en deux points : la référence à une Irlande unie avec le raccourci « Building for Irish Unity » (« Bâtir une Irlande unie ») en bas de page et le logo du Sinn Féin représentant la carte de l’île d’Irlande, ainsi que la présence d’un enthymème dans le slogan « Sinn Féin. Building an Ireland of Equals ». Le logos de la page d’accueil est assez complexe dans la mesure où les axes argumentatifs ne sont pas aussi clairs que sur la page du SDLP. Le cadre de la page-écran peut néanmoins être schématisé ainsi : en haut, les rubriques de politique générales (« Policies », « Peace process », « Election »), à gauche, la place est faite à une politique plus concrète avec les représentants du parti, le leadership, les circonscriptions locales, les campagnes, mais aussi à l’histoire du conflit. L’encadré « History of the conflict » (« Histoire du conflit ») situé à cet endroit de la page est presque oxymorique, puisqu’on oppose une rubrique référant au passé à des rubriques axées sur le présent et le futur politique. Enfin, en bas de la page, trois boutons, consacrés à la commémoration des grévistes de la faim, au processus de paix et à l’unité de l’Irlande visent à mobiliser le pathos.

A droite de la page, quatre rubriques confirment cette impression de désordre argumentatif : deux d’entre elles sont consacrées à l’information (« Latest news » - « Les dernières nouvelles » et « An Problacht »), une autre à la boutique en ligne et enfin la dernière est intitulée « Friends of Sinn Féin ». Celle-ci est assez peu significative en page d’accueil mais, lorsque nous cliquons dessus, elle ouvre une seconde page présentant Nelson Mandela, argument d’autorité et figure allégorique de l’Apartheid, rapprochant ainsi la ségrégation passée sud-africaine à la situation nord-irlandaise. Le site du Sinn Féin fonctionne ainsi : le schème argumentatif est inabouti en surface (au niveau de la page d’accueil) mais se dévoile dans la profondeur du site. Nous sommes dans la logique du non-dit ou plutôt du suggéré de surface. De la même manière, le raccourci en bas à droite de la page « Remember the Hunger Strikers » (« Se souvenir des grévistes de la faim ») n’est pas très significatif pour l’internaute qui ne connaît pas l’histoire nord-irlandaise et ne peut provoquerl’émotion que chez un lecteur averti. Ces constats permettent de poser l’alternative suivante : soit la stratégie argumentative du Sinn Féin vise un auditoire présupposé homogène et militant, susceptible donc d’être mobilisé par des lieux communs induits en page d’accueil tels que la lutte pour l’unité de l’Irlande ou contre les inégalités, et la commémoration des héros du passé ; soit le Sinn Féin, en maniant trop d’implicites, provoque un décalage entre l’auditoire visé par le discours d’exorde du parti et l’auditoire effectif sur internet.La stratégie argumentative du Sinn Féin est donc ambivalente quand à la nature de l’auditoire qu’elle cherche à atteindre.

La page d’accueil de l’UUP est assez proche dans sa construction argumentative de celle du SDLP. L’unité chromique répond à une logique discursive homogène en faveur de la preuve. L’ethos n’est pas ici assigné à une personne particulière, ni même au leader, dont une photo (de petite taille) figure au centre de la page d’accueil à la rubrique « Top Stories » (« Actualités »), au milieu d’autres photos de personnalité du parti. Ce menu central est, de plus, totalement éphémère dans la mesure où c’est l’actualité qui le constitue et parce qu’il se compose des déclarations des leaders du parti. Sir Reg Empey, leader de l’UUP, ne figure donc pas de façon permanente en page d’accueil. L’ethos de l’UUP est un ethos collectif, figuré par le logo et le slogan du parti en haut de la page d’accueil. Ceci est renforcé par la présence du terme « unionist » et de l’expression « For All of us » qui renvoie à l’idée d’un regroupement. Notons cependant que « Ulster Unionist Party » réfère à l’orateur et que « For All of Us » suggère l’auditoire. Le fait d’une énonciation collective est souligné par la redondance du sigle UUP dans le slogan et dans le logo.

Les photos de la rubrique « Top Stories » représentent figurativement l’image de soi dans la page d’accueil de l’UUP ; elles ont en commun d’être des photos posées, d’hommes en costume, fixant l’objectif, et donc ici l’internaute. Nous avons précisé, pour le site du SDLP, que cette position du regard confère aux modèles l’impression de la franchise, de l’honnêteté et donc par extension ce qu’Aristote nomme la vertu. La bienveillance peut s’inscrire dans le sourire de chacun des sujets photographiés, associés au slogan « For All of Us » qui se veut inclusif et généralisant. Cette impression est renforcée par le fait que la page-écran se clôt sur le même slogan. Il y a donc là une sorte de cercle politique vertueux.

Par ailleurs, orateur et auditoire sont liés dans la page d’accueil par la monstration de l’appartenance à un pays, la Grande Bretagne, signifiée une première fois de manière explicite avec la carte de l’Ulster aux couleurs britanniques, et relayée implicitement avec le fond blanc de la page écran, le rouge du slogan et le bleu redondant du sigle du parti et du sommaire. En affichant ainsi son idéologie, la page d’accueil précise d’entrée de jeu l’ethos de l’orateur etvise le pathos communautaire de l’auditoire. La chromogénéité de l’ensemble de la page est presque tautologique et vise l’accentuation d’une identité partagée entre l’orateur et son auditoire. Le locuteur donne à son interlocuteur l’image que celui-ci attend de lui.

Le pathos est donc essentiellement lié au sentiment nationaliste ; l’UUP adapte son discours à l’auditoire et à toutes les catégories de celui-ci, puisqu’il met en exergue les jeunes et les femmes dans deux rubriques. Un autre point intéressant de la stratégie discursive de l’UUP est l’utilisation qu’il fait des pronoms ; en effet, le slogan « For All of Us » évoque une pluralité de référents incluant le « nous » (les Unionistes de l’UUP) et le nous+vous (tous les Unionistes) et le nous + vous + eux (les Unionistes et les Républicains). Le premier « nous », exclusif se retrouve dans les rubriques « Our vision » («  Notre vision »), « Our contact details » (« Nos coordonnées ») et « Contact Us » (« Nous contacter »). L’UUP tient donc une position schizophrénique sur le plan de l’idéologie politique, mais qui se justifie sur le plan rhétorique. Il s’agit en effet de séduire un auditoire composite et non pas seulement les membres ou les sympathisants de l’UUP.

La page d’accueil de l’UUP ne produit pas à ce niveau du site un argumentaire patent comme le SDLP ; nous avons affaire à des rubriques génériques du type « News », « Representatives », « Toolbox » (« Boîte à outils »), « Advice Center » (« Bureau des conseils ») qui confèrent au discours de la page d’accueil une neutralité politique antithétique à l’identité ostensible que nous avons précédemment soulignée.

Le DUP, contrairement à l’UUP, expose sa logique argumentative dès la page d’accueil. La page-écran est le prétexte à une monstration par les faits qui vise à la démonstration politique. Tout est ostentatoire dans la page d’accueil du DUP, à commencer par la figure de l’orateur.

Comme l’affirme Dominique Maingueneau, « Ce que l’orateur prétend être (souligné par l’auteur), il le donne à entendre et à voir : il ne dit pas qu’il est simple et honnête, il le montre à travers sa manière de s’exprimer. 100  » Au niveau discursif, dès le haut de la page, l’ethos est positionné dans le slogan « Northern Ireland Largest Political Party » ; et cette affirmation est immédiatement appuyée par la mise en évidence, en haut à droite et en bas à gauche, des résultats aux différentes élections. L’ethos est implicite dans les trois rubriques de gauche, intitulées « Election Results 2007 » (« Résultats des élections 2007 »), « Election Results 2005 » et « Elections Results 2003 ».Il s’agit ici d’arguments basés sur la structure du réel, classés par C. Perelman et L. Olbrechts parmi les liaisons de succession, comme relevant de la catégorie du « lien causal et (de) l’argumentation ». C'est là une liaison « qui, un événement étant donné (Northern Ireland Largest Political Party, noté par nous), tend à déceler l’existence d’une cause (les victoires aux élections successives) qui a pu le déterminer 101  ».

Au niveau pré-discursif, c'est-à-dire au niveau de l’image préalable du parti, nous retrouvons la même logique argumentative que précédemment : l’image de soi que renvoie le locuteur est totalement conditionnée au statut de l’internaute, dans la mesure où l’auditoire est indéfini a priori. Cette indéfinition rend très fluctuante l’ethos sur les sites internet, en particulier sur la page d’accueil. I. Paisley est le dirigeant historique du DUP, il est très connu en Irlande, en Grande-Bretagne, probablement en Europe et moins aux Etats-Unis, à l’exception des partisans de l’un ou l’autre camp. L’aura que lui procurent, auprès des pro-Unionistes, ses positions fermes à l’encontre des Républicains ou au contraire l’inimitié que ces déclarations et ces actions ont provoquée parmi les partisans des Républicains, donne de ce personnage une image très contrastée. Nous retrouvons, dans les rubriques de la page d’accueil, ce balancement permanent entre l’image d’un leader autoritaire et celle d’un leader qui, à la création du gouvernement bipartite a dû tempérer son discours. Certaines d’entre elles usent soit d’arguments ad hominem 102 (visant à la mise en contradiction des opinions d’un groupe ou d’une personne avec elle-même) soit d’arguments ad personam (disqualifiant directement l’adversaire, G. Adams par exemple) à peine détournés : « DUP Manifestos : We keep our promises. », sous-entendu les autres (les adversaires) ne les tiennent pas. La rubrique « Getting it Right. Forcing the Republicans to deliver » est ambiguë car elle peut être perçue comme un argument d’autorité, associant à la supériorité numérique des suffrages du DUP sur les Républicains (défendue dans une autre rubrique), sa capacité politique à faire plier l’adversaire (argument ad hominem également dans la mesure où il sous-entend la faiblesse des Républicains).

D’autres rubriques, présentes dans la page d’accueil, fin 2006 ont disparu après l’accord historique pour un gouvernement bipartite au printemps 2007 ; par exemple, comme nous l’avons signalé précédemment, la rubrique « Cartoons » a disparu du site car probablement jugée trop diffamatoire. C’est le signe d’un parti-pris argumentatif euphémisant, visant à séduire un auditoire plus large. Par ailleurs, l’accès au pouvoir modifie sensiblement la position discursive du DUP : c’est le parti du gouvernement et le Sinn Féin partage ce pouvoir avec lui. Il ne peut donc y avoir de chocs discursifs trop forts entre les deux, sous peine de crédibiliser totalement l’existence de ce gouvernement bicéphale.

Ethos, pathos et auditoire sont en interaction permanente sur la page d’accueil du DUP. L’image de soi renvoyée par le parti se lit dans deux autres éléments. A la manière de l’UUP, le parti affiche clairement sa conviction politique et son sentiment nationaliste avec un logo aux couleurs du drapeau anglais, et un bouton représentant une partie du même drapeau sur lequel est inscrit « Getting it Right ». Ces figures de la répétition confinent à l’accumulation de clichés ; la mise en visibilité du drapeau ou des couleurs anglaises signe l’identité et l’orientation du discours du parti. Enfin, la figure du leader politique comme dans les autres partis nord-irlandais, à l’exception du SDLP, est située au sein d’un collectif. Cette mise en scène semblerait diluer et déléguer le pouvoir singulier du leader (I. Paisley) dans et à un pouvoir collectif ; mais, cette idée est immédiatement contrebalancée par le fait que seul I. Paisley, placé au centre du groupe, est vêtu d’un costume clair. Il apparaît comme le seul élément « lumineux » au milieu de la masse sombre des costumes. Il y a certes une femme vêtue de blanc et une autre de rouge, mais leur posture de trois-quarts par rapport à celle de I. Paisley de face, les affaiblit visuellement. L’ethos du DUP, et à travers lui celui de son leader, apparent dans la page d’accueil, est donc conforme à la tradition aristotélicienne de l’orateur donnant confiance : la vertu avec le projet du parti de créer une économie compétitive (« Committed to create a competitive economy »), la bienveillance par le souci du locuteur de tenir ses promesses (« We keep our promises ») et le bon sens qui fait que, dès le haut de la page d’accueil, le DUP se présente comme le plus grand parti politique d’Irlande du Nord. Il s’affirme donc logiquement comme le parti le plus crédible et le plus légitime aux yeux de l’opinion publique nord-irlandaise, puisque plébiscitée par elle.

Le discours du DUP est donc celui de l’argumentation-preuve, de la démonstration par les faits. Au-delà des précédentes remarques, l’effet d’accumulation créé dans la rubrique « Latest News » par les liens hypertextuels « Tackling Water Charges », « Setting the Agenda », et « Tackling the Tax » renforce l’idée d’un ethos ostentatoire.

Le DUP cherche à s’adapter à un auditoire qu’il veut homogène car contrairement à l’UUP, il n’y a aucune mention en page d’accueil d’un « cosmopolitisme d’idées ou de confessions ». Le message de la page d’accueil se décline autour de la question de l’appartenance nationaliste et communautaire, de la promesse et des actes politiques et de la croissance économique de l’Ulster. Le pathos est activé à travers ces trois points, encourageant parmi l’auditoire le sentiment de repli sur soi et privilégiant des réactions primaires comme l’instinct de conservation (identitaire et économique). Le DUP cherche également à favoriser le feed-back et l’interaction communicationnelle avec plusieurs rubriques : « Give Us your Views », « Contact Us », « Join the Party », « Contact your Local DUP Advice Center » (« Contacter votre conseiller local DUP »). Les trois derniers items sont tous construits autour d’un verbe qui met en avant la fonction phatique du langage ; le caractère tautologique de ces rubriques, leur proximité sémantique et géographique (dans la page d’accueil) contribuent à donner du DUP l’image d’un parti à l’écoute de son auditoire.

Les sites nord-irlandais présentent pour la plupart, dès la page d’accueil, des signes rhétoriques patents. Il convient à présent d’analyser l’adresse rhétorique des sites palestinien et israélien. Il est forcément plus délicat d’étudier l’argumentation dans ces sites dans la mesure où l’obstacle linguistique et la traduction en français des pages d’accueil biaisent forcément les dispositifs argumentatifs de la page-écran, même si ce biais peut être partiellement surmonté.

Le site du parti du premier ministre israélien a la particularité d’être accessible en trois langues et de proposer une interface de la page d’accueil différente en anglais et en hébreu. Nous avons déjà esquissé les raisons de ces différences formelles, nous n’y reviendrons pas ici. L’ethos est identique dans les deux versions et il repose sur une double figure : celle d’Ariel Sharon et celle d’Ehud Olmert, l’un étant le leader historique et l’autre le leader actuel. Il y a dans cette figure de l’ethos un effet rhétorique évident : maintenir la photo d’A. Sharon sur la page d’accueil vaut argument d’autorité pour le discours tenu ensuite par le locuteur. La prosopopée 103 rend présente la voix de Sharon, absent de la scène politique depuis 2006. Mais apposer la photo d’A. Sharon à côté de celle d’E. Olmert a également une fonction d’ancrage, dans la mesure où la notoriété d’A. Sharon permet de donner le bon niveau de lecture de la page-écran et surtout de transférer figurativement les qualités de Sharon (orateur fictif) à l’orateur réel (E. Olmert), et par glissement au parti Kadima. Ce premier niveau d’identification de l’ethos est précisé par le bloc de texte au dessous des deux photos qui a fonction de légende : « Oui, en avant (Kadima) avec Ehud Olmert à la tête du gouvernement ».

Par ailleurs, le slogan, qui est aussi le nom du Parti (Kadima signifie « en avant » en hébreu), est encadré par les deux leaders, ce qui sous-tend l’hypothèse d’un double ethos. L’image de soi renvoyée par Kadima dans sa page d’accueil se décline sur un mode binaire, que l’on trouve souligné dans le menu (à gauche dans la version anglaise, à droite dans la version hébreu) avec une rubrique consacrée à chacun des leaders. Enfin, la version anglaise donne à l’internaute un troisième niveau d’ancrage en proposant en dessous des deux photos, un texte de présentation (sorte d’exorde dans l’exorde constituée par la page d’accueil) qui présente Kadima comme LE parti d’Israël : «  Kadima, depuis sa création, est devenu le plus important, le plus grand et le plus influent des partis politiques en Israël 104  ». L’effet d’accumulation rendu par la succession des qualificatifs confère un degré d’autorité supplémentaire au discours de Kadima, et donc par glissement à la parole de son leader, E. Olmert. L’ethos est donc omniprésent dans la page d’accueil de Kadima. Le logos mobilisé est celui de l’argumentation par la preuve, les nombreux référents à la stratégie politique du parti l’attestent dans la version originale 105 : « Programme d’action » figurant dans deux emplacements sur la page-écran en hébreu et « Les actifs ». Kadima renvoie également l’image d’un parti qui se soucie de toute la population israélienne, en proposant notamment la rubrique, « Les Jeunes », catégorie porteuse de suffrages potentiels. Il y a là une stratégie évidente de séduction d’une partie de l’auditoire. Par deux fois, Kadima suggère par son discours un auditoire composite (les actifs, les jeunes). Le pathos de l’auditoire est mobilisé une première fois par la diffusion d’une vidéo dès l’ouverture de la page d’accueil ; il s’agit d’un reportage sur la victoire de Kadima aux dernières élections. Le pathos créé est ambigu car le visionnage de la vidéo est imposé à l’internaute. Le but est de provoquer une émotion chez l’internaute partisan, probablement la nostalgie et la fierté face à un moment victorieux du parti ; mais ce peut être aussi l’agacement chez l’internaute non-militant pris malgré lui au piège de la vidéo. Peu importe d’ailleurs la nature du sentiment, l’important est de souligner le procédé invasif de Kadima pour mobiliser le pathos. Une seconde vidéo, dédiée à A. Sharon, est visualisable en page d’accueil. Ce second élément multimédia n’est pas anodin dans la mesure où il participe également de la célébration d’A. Sharon comme leader historique, « père fondateur et  visionnaire de Kadima 106  », comme figure d’autorité du discours et comme élément déclencheur d’un certain pathos. Rappelons, en effet, qu’A. Sharon est dans le coma depuis janvier 2006. Cet élément factuel renforce le caractère pathétique 107 de la stratégie argumentative de Kadima mais reste néanmoins conditionné à la connaissance de l’internaute. Un autre point important du logos de Kadima est la répétition sur la page-écran des rubriques engageant à la mobilisation de l’internaute ou à une attitude dialogique avec le locuteur : « Volontariat » (deux fois dans la page-écran), « Joindre Kadima » (deux fois également), « Contact » et enfin un formulaire d’engagement en ligne. L’auditoire est donc constamment sollicité que ce soit par le logos ou le pathos.

L’exorde du Likud est très différent de celui de Kadima, il se rapproche de celui du DUP par une argumentation ad personam et ad hominem, matérialisée notamment par la rubrique « Sur l’agenda », en bas de la page d’accueil. Celle-ci vise nommément E. Olmert et met en cause explicitement sa capacité à gouverner et à assurer la sécurité d’Israël. Elle est proche également de la rhétorique argumentative du SDLP, de l’UUP et de Kadima, qui vise un auditoire composite et l’affiche explicitement en page d’accueil : « Les Femmes », « Les Anciens », « Les Jeunes » et « Les Immigrants ». La présence de photos sous chacune des rubriques redouble la titraille et met en exergue ces catégories. Leur fonction principale est donc d’attirer l’œil de l’auditoire sur des points centraux de la politique du Likud, en procédant à une cassure de la monotonie textuelle de la colonne de droite par l’image. L’ethos est incarné par B. Netanyahu, leader du parti, figuré par une photographie le présentant en costume, le regard droit : ce sont là les indices visuels de l’orateur vertueux, éléments immédiatement relayés par un texte souhaitant la bienvenue aux internautes. La bienveillance du texte introductif, « Je suis ravi de vous accueillir sur le site internet du Likud… », trouve un écho très oratoire dans la rubrique « Sur l’agenda » qui énonce en quatre points une stratégie politique du bon sens, basée sur la préservation du territoire et sur le renforcement de la sécurité. En même temps qu’il dessine l’ethos de l’orateur digne de confiance, ces éléments réactivent le réflexe de conservation parmi l’auditoire israélien. Ethos et pathos sont donc mobilisés dans l’espace central de la page-écran. Très visibles dans la page d’accueil, ces deux pôles de l’adresse rhétorique relèguent au second plan le sommaire, situé dans la partie supérieure de la page. Les rubriques dans la partie inférieure du menu trahissent un discours très institutionnalisé et hiérarchisé : « Le mouvement du Likud », « Le chef du mouvement », « Les membres du parti », « Les institutions du mouvement », « Le programme du Likud ». Cette partie-là contraste fortement avec le bas et le côté droit de la page largement axés sur le pathos. D’une part, l’internaute est confronté à une argumentation très classique, visant à présenter le parti dans un menu très impersonnel ; d’autre part, le discours argumentatif est beaucoup plus direct et interpelle l’auditoire. Cette contradiction apparente peut s’expliquer de la façon suivante : pour être crédible, le discours très volontariste du Likud doit s’appuyer sur une base politique solide et organisée, retranscrite dans la présentation détaillée du Likud. Il y a là ce que C. Perelman et L. Olbrechts nomment l’interaction des arguments (un parti volontariste et moderne / un parti traditionnel), dont le but est de séduire un auditoire composite.

Que dire de l’adresse rhétorique dans la page d’accueil du parti travailliste israélien Aavoda ? L’ethos est le seul élément vraiment patent : que ce soit à travers le logo qui signe l’identité générique de l’orateur (le parti politique), ou que ce soit dans la figure de l’élision du locuteur-leader politique. Ce manque est compensé et presque justifié par la lettre adressée aux militants par deux membres dirigeants d’Aavoda : le texte appelle à voter pour l’un des candidats, Ehud Barak ou Ami Ayalon. Nous notons que, le 28 juillet 2007, la page d’accueil n’est toujours pas actualisée. Les deux autres versants du discours, pathos et logos, sont absents de la page d’accueil. Il y a une sorte de silence rhétorique, de non-discours qui renvoie Aavoda à sa position politique à la Knesset : celle d’un parti en pleine reconstruction.

Si la page d’accueil d’Aavoda est muette, celle du Fatah, à l’inverse, présente une myriade de micro-joutes rhétoriques. La complexité du logos de la page-écran est partiellement contrastée par l’absence de personnification et d’images figuratives du leader. En effet, les seuls signes iconiques sont le logo du parti, marque traditionnelle de l’identification sur internet, et le drapeau palestinien. L’orateur n’est pas ici une personne physique mais une personne morale, en l’occurrence le Fatah ; il signe d’ailleurs un éditorial, figure subjective par excellence titrée « Notre Avis ». Seule une rubrique, « Le bureau du Président », marque la présence du leader politique. La vacuité de la formule renvoie d’ailleurs à la double fonction de M. Abbas, celle de Président du Fatah et celle de Président de l’Autorité Palestinienne. Mais, dans la page d’accueil, il n’y a nulle trace de cette double autorité. Le logo situé au milieu de la page est d’ailleurs l’épicentre rhétorique du Fatah, lien stratégique entre l’ethos et le pathos. L’ethos, tout d’abord, car il construit la figure (même abstraite) de l’orateur et donne l’image d’un parti combatif (« La révolution jusqu’à la victoire »), combattant (« La tempête » et les deux bras armés), et nationaliste (les couleurs du drapeau palestinien dans le logo). L’ethos peut s’interpréter comme celui d’une parole militante extrême dont nous retrouvons des indices dans le texte.

Le pathos ensuite, puisque l’expression « la révolution jusqu’à la victoire » associée au drapeau palestinien font appel au sentiment nationaliste de l’auditoire ; la nature emphatique du discours dans la page d’accueil vise à convoquer la pulsion plus encore que le sentiment ou l’émotion. L’argumentation est principalement axée sur l’affect et non sur le raisonnement. Sur le site du Fatah, l’image de l’auditoire se concrétise néanmoins dans le texte. La doxa, qui peut se définir ici par la logique binaire du contre, (contre Israël, contre le Hamas, contre l’occupation des territoires par l’armée israélienne), et du pour (pour la tempête, pour le combat - les bras armés croisés, pour la commémoration des martyrs – la rubrique « Dossier des martyrs », pour la publicité de l’Intifada – les rubriques « L’Intifada dans la presse », « Les nouvelles de l’Intifada Al Aqsa », « Al Apsa Intifada Org», « Journal de l’Intifada »), trouve son apogée dans le nom même du parti : «La conquête ». Il y a par ailleurs dans la page d’accueil des indices hypertextuels et linguistiques de l’allocutaire (ou de l’interlocuteur) : le Fatah est le seul parti étudié à avoir un hyperlien intitulé « forum », dès la première page de son site. Cette marque dialogale est unique et confère à la parole de l’émotion et du militantisme une place prépondérante.

Le traitement de l’émotion, dans l’exorde du Fatah, correspond à ce que C. Plantin nomme la thèse de l’indiscernabilité, c'est-à-dire « [qu’] il est impossible de construire un point de vue, un intérêt, sans y associer un affect, les règles de construction et de justification des affects n’étant pas différentes des règles de construction et de justification des points de vue » 108 Il n’y a donc pas de frontière discursive et rhétorique entre pathos et logos ;ce point est essentiel car il permet deux hypothèses : d’une part, l’auditoire serait prédisposé à recevoir ce type de discours du fait de la situation conflictuelle israélo-palestinienne et, d’autre part, par les représentations qu’il supporte (le combat, la tempête, la libération de la Palestine), le discours aurait une force évocatrice et émotive se suffisant à soi. Il n’aurait donc pas besoin d’un ethos fort pour le soutenir.

Nous avons donc tracé les cadres rhétoriques de la page d’accueil de chacun des sites. Les observations réalisées nous permettent de discerner trois grandes tendances argumentatives : un site, le Fatah, oriente largement son adresse rhétorique sur le pathos ; d’autres, comme le Likud, Kadima, le DUP composent leur argumentation sur le mode binaire ethos-pathos. D’autres encore, l’UUP et le SDLP prônent une logique argumentative fondée sur le logos ; le Sinn Féin enfin propose une rhétorique fortement polarisée sur l’ethos. Aavoda, nous l’avons signalé précédemment, est un cas particulier.

Nous soulignons là des tendances de l’argumentation dans la page d’accueil ; chaque adresse rhétorique fonctionnant sur la tripolarité ethos, logos, pathos. Nous allons à présent examiner la façon dont les techniques argumentatives peuvent se dévoiler dans l’arborescence des sites.

Notes
94.

Meyer M., op.cit., p. 36.

95.

Nous reprenons là la taxinomie de Barthes qui associe le logos au message, l’éthos à l’émetteur, et le pathos au récepteur.

96.

Ibid., p. 26.

97.

Amossy Ruth, op.cit., p. 70.

98.

Selon Aristote, la sentence porte sur des généralités et va soit dans le sens de l’opinion commune et dans ce cas, prend la forme d’un proverbe ; soit la sentence nécessite une démonstration pour être probante.

99.

Le syllogisme est une construction logique, qui se compose de deux prémisses (majeure et mineure), et d’une conclusion.

100.

Maingueneau Dominique, Le contexte de l’œuvre littéraire. Enonciation, écrivain, société, Paris, Dunod, 1993, p. 138.

101.

Perelman C., Olbrechts L., op.cit., p. 354.

102.

Selon la définition donnée par C. Perelman et L. Olbrechts, op.cit., p. 148, « toute argumentation est une argumentation ad hominem ou ex-concessis. Si pourtant l’on oppose fréquemment à l’argumentation ad hominem l’argumentation ad rem, la première portant sur l’opinion et la seconde concernant la vérité ou la chose même, c’est que l’on oublie que la vérité dont il s’agit doit être admise. […] L’argumentation ad rem correspond à une argumentation valable pour toute l’humanité raisonnable. Celle-ci serait un cas particulier […] de l’argumentation ad hominem. […] Nous pourrions distinguer des types d’arguments ad hominem aussi variés que les auditoires auxquels ils s’adressent […]. Il ne faut pas confondre l’argument ad hominem avec l’argument ad personam, c'est-à-dire une attaque contre la personne de l’adversaire et qui vise, essentiellement, à disqualifier ce dernier ».

103.

La prosopopée est une figure de style qui consiste à faire agir ou parler une personne absente.

104.

« Kadima has, since its establishment, become the largest, leading and most influential political party in Israel ».

105.

La version en anglais reprend sept rubriques de la page d’accueil en hébreu : « Ariel Sharon », « Ehud Olmert », « Candidates », « Action Plan », « News Room » et « Contact us ».

106.

« founding father and visionary of Kadima ».

107.

En référence au pathos.

108.

Plantin C., op cit., p. 103.