1/ L’organisation d’échanges de « bonnes pratiques » entre agglomérations européennes

Programme européen de trois ans lancé en janvier 2002, INTERACT s’inscrit dans un cadre fixé par la Commission Européenne. Au sein du 5ème PCRD, l’appellation officielle de ce programme est la suivante : il s’agit d’un « réseau thématique […] du programme ‘Énergie, Environnement et Développement Durable’ » 357 et de la « clé 4.1.1 ‘ville de demain, amélioration de la gouvernance urbaine’ » 358 . INTERACT a ainsi pour objectif d’aider les agglomérations européennes à mettre en œuvre leurs « stratégies de développement » 359 , grâce à l’identification de principes et d’instruments d’action qui pourraient être adaptés à leur contexte local 360 .

L’objectif général de ce réseau 361 est dès lors de mieux connaître, à partir de l’analyse de projets concrets, la manière avec laquelle chacune des treize agglomérations membres travaille ou, en d’autres termes, de mieux comprendre les problèmes que chacune de ces dernières rencontre, de manière à imaginer collectivement les réponses qu’elle pourrait y apporter 362 . Chaque agglomération constitue un « pôle local » associant des agents des structures communales et/ou intercommunales et des chercheurs universitaires. Le rôle de ces pôles locaux est de conduire des études de cas pour repérer la manière selon laquelle s’organise la « gouvernance » pour un projet donné et, ainsi, de repérer les difficultés rencontrées et, surtout, les « bonnes pratiques » développées lors de la mise en œuvre de ce projet 363 . Dans les termes des membres de ce réseau, ses principaux objectifs peuvent être qualifiés comme suit :

‘« Comment mettre en œuvre un plan stratégique global et intégré, qui mobilise de nombreux partenaires, tant publics que privés ? Quels types de méthodes, de procédures, de structures, de façons de travailler avons-nous pour faire de notre projet de développement une réalité ? Quels problèmes communs avons-nous à surmonter ? Voilà les questions que se posent les treize métropoles européennes qui se sont engagées dans le projet INTERACT. Le réseau est fondé sur l’échange d’expériences dans la mise en œuvre des stratégies, l’identification des obstacles et des bonnes pratiques permettant de dépasser ces obstacles. Cet échange permettra de proposer des outils pour améliorer le management urbain dans ces villes, et plus largement dans celles du réseau Eurocités » 364 .’

Revenir sur les étapes de la sélection du projet des acteurs lyonnais par la Commission Européenne 365 puis sur le fonctionnement d’INTERACT permet de souligner que l’objectif général de ce programme est le fruit d’interactions anciennes entre acteurs locaux et membres de la Commission. Cela permet également de comprendre pourquoi cet objectif consiste officiellement avant tout à échanger autour du thème de la « gouvernance ».

Notes
357.

« Energy, Environment and Sustainable Development, European commission directorate general research, Model Contract Thematic Network, EVK4-CT-2001-2005 », Communauté urbaine de Lyon, document non-daté, p.3 et « Lettre ‘INTERACT. Métropoles en action’ », Avril 2002, n°0.

358.

« Réseau thématique INTERACT (INTEgrated uRban governAnce for the City of Tomorrow), Proposition d’allocation de recherche », Communauté urbaine de Lyon, document daté du 15 juin 2001.

359.

Comme indiqué sur le site internet de ce programme: http://www.interact-network.org.

360.

« Lettre ‘INTERACT. Métropoles en action’ », Avril 2002, n°0.

361.

Que nous appelons réseau d’agglomérations même si l’appellation la plus courante pour ce type de structures est « réseau de villes ». Nous préférons en effet ne pas employer cette dernière appellation, de manière à éviter toute confusion éventuelle avec la Ville de Lyon, c’est-à-dire avec la commune-centre de la structure intercommunale lyonnaise, dans un travail où par souci de concision nous employons déjà fréquemment le nom de cette commune-centre pour faire référence à l’ensemble des 55 communes de la communauté urbaine de Lyon. En outre, la répartition des compétences concernant les réseaux européens et internationaux (de plus en plus rattachées aux services dits de « relations internationales ») penche, à Lyon, plutôt en faveur des services communaux (voir Infra), alors que notre étude se focalise sur les services intercommunaux. Nous ne pouvons prétendre apporter d’éléments concernant l’engagement de la Ville de Lyon dans ce type de réseaux comme pourrait le laisser penser le fait d’appeler INTERACT un « réseau de villes ».

362.

Lettre accompagnant la diffusion des deux premières « Lettres d’information » d’INTERACT, signée par Jean-Michel Daclin en tant que Président de la Commission Développement économique et Régénération Urbaine des Eurocités, document daté du 27 janvier 2003.

363.

« Réseau thématique INTERACT (INTEgrated uRban governAnce for the City of Tomorrow), Proposition d’allocation de recherche », Communauté urbaine de Lyon, document daté du 15 juin 2001.

364.

Brochure de présentation « INTERACT. Métropoles en action ». Cette présentation succincte souligne que le programme INTERACT n’a rien de très original, qu’il a le même objectif général que d’autres réseaux d’agglomérations européennes tels que le Conseil des communes et des régions d’Europe (CCRE), l’Association internationale des maires, ou encore Eurocités (auquel il est d’ailleurs explicitement fait référence par les acteurs eux-mêmes).

365.

Plus précisément par la Direction générale de la recherche de la Commission Européenne.