Nous tentons ici d’identifier qui sont les élus et les agents de la communauté urbaine qui opèrent une articulation progressive des termes « gouvernance », « développement économique » et « métropolisation » de manière à saisir quelles acceptions de la « gouvernance économique métropolitaine » ils développent et tentent d’incarner dans des dispositifs d’action concrets. Les acteurs les plus visibles sont les élus, notamment les présidents de la structure intercommunale 515 . En effet, si les présidents de la communauté urbaine se succèdent, les références au rayonnement international de Lyon demeurent, voire augmentent, et sont de plus en plus étroitement articulées à la thématique de la « gouvernance économique métropolitaine ». Ces présidents développent néanmoins une version (à leur avantage) de discours également repris au sein de l’agence d’urbanisme, puis des services de « stratégie prospective » et de « développement économique » de la communauté urbaine dont le contenu évolue en outre en passant d’un « service » à un autre. Or ce sont précisément ces élus et ces agents de la communauté urbaine de Lyon qui baptisent « gouvernance économique métropolitaine », les coopérations entre collectivités locales et chefs d’entreprise locaux à l’origine lancées à l’initiative de ces derniers. Ces acteurs articulent eux aussi les thématiques du rayonnement international et de la « gouvernance » dont la définition varie alors en fonction du rôle qu’ils pensent ou espèrent devoir jouer dans l’action publique locale.
Émerge également une autre figure : celle de l’élu chef d’entreprise qui s’arroge lui aussi un rôle particulier à jouer dans le développement de la « gouvernance » (c'est-à-dire notamment un rôle de passerelle entre le public et le privé) mais ce rôle est moins affiché publiquement et donne moins lieu à des productions discursives (voir Chapitre IV).