b / Le recours à des « experts scientifiques » :

Dans les travaux scientifiques mobilisés par les acteurs locaux engagés dans ‘Grand Lyon, l’Esprit d’Entreprise’ et dans le ‘Pack’, la notion de « gouvernance » permet avant tout de souligner un lien entre capacité de « développement économique » local et existence de relations étroites entre acteurs locaux dits publics et privés. Nous pouvons ainsi formuler l’hypothèse suivante : la « gouvernance » circulerait des chercheurs aux praticiens 614 . Ce mouvement serait celui d’une mobilisation d’universitaires, ou de leurs travaux, par la communauté urbaine, pour mettre en place une réforme de l’action publique urbaine, notamment de ses moyens d’action mais aussi de ses objectifs et de leur hiérarchisation 615 .

De fait, à la toute fin des années 1990, le recours au terme « gouvernance » permet aux élus et aux agents de la communauté urbaine de labelliser un moyen d’action intercommunal, présenté comme nouveau et spécifique car fondé sur une « activité de maïeutique » 616 . Dans un contexte international, européen et national de multiplication des recours au terme « gouvernance » par des acteurs divers (voir chapitre I), nous observons ainsi, à Lyon, un décalage temporel entre la parution des premiers ouvrages scientifiques en langue française défendant l’idée d’un passage du gouvernement des villes à la « gouvernance » urbaine et l’emploi de ce terme par les élus et les agents de la communauté urbaine, notamment dans le domaine de l’action économique 617 . Des chercheurs semblent ainsi jouer un rôle de héraut des acteurs locaux 618  : ils interviennent parfois de vive-voix au sein de réseaux tels qu’INTERACT ou encore au cours de rencontres organisées par la communauté urbaine de Lyon, ils sont également invités à produire des rapports pour cette institution locale et ils voient parfois, enfin, leurs travaux explicitement cités et discutés lors de réunions de travail, de ‘Grand Lyon, l’Esprit d’Entreprise’ notamment.

Ainsi avons-nous pu identifier plusieurs types de mobilisation de l’« expertise scientifique » au cours de notre enquête. Nous avons déjà évoqué la participation de Christian LEFÈVRE, Werner HEINZ et Roberto CAMAGNI au réseau INTERACT 619 . Nous avons également mentionné le recrutement de deux docteurs, Jean-Loup MOLIN puis Corinne CHODKIEWICZ, au sein de la communauté urbaine de Lyon 620 . Des chercheurs lyonnais tels que Bernard JOUVE puis Paul BOINO sont également mobilisés par certains services de la communauté urbaine, notamment la DPSA, pour intervenir lors de rencontres et produire des rapports sur l’action publique locale 621 . Enfin, les travaux de Patrick LE GALÈS, Dominique LORRAIN, ou encore François-Xavier MERRIEN, sont étudiés par les acteurs locaux mobilisés dans le cadre de ‘Grand Lyon, l’Esprit d’Entreprise’. Les archives de la communauté urbaine montrent que ces acteurs ont en effet été invités à réfléchir à la définition de ce qu’est et de ce que doit être la « gouvernance économique » au niveau local en partant d’extraits des travaux de ces auteurs 622 . Sur la base d’extraits de textes universitaires 623 , ils sont ainsi amenés à formuler des définitions de la « gouvernance » participant à légitimer leur propre participation à ‘Grand Lyon, l’Esprit d’Entreprise’. En guise d’introduction, le directeur général de la CCIL, Georges Saury, intervient dans les termes suivants :

‘« La gouvernance économique consiste à organiser entre les acteurs principaux de l’espace économique pertinent (agglomération et plutôt aire urbaine) une démarche stratégique à la fois globale (pour la cohérence) et par projet (pour l’efficacité). Le processus passe par les étapes suivantes : * partage des ambitions et des objectifs à partir d’un diagnostic commun * définition d’un programme de projets * reconnaissance des compétences respectives permettant le choix des pilotes de projets * organisation de rapports périodiques fondés sur un système d’évaluation partagé. Notre force dans la compétition européenne, c’est affichage d’une ambition commune et la lisibilité des responsabilités de chacun » 624

Les conclusions de la discussion entre partenaires de ‘Grand Lyon, l’Esprit d’Entreprise’ sont alors résumées comme suit par un agent de la communauté urbaine :

‘« La gouvernance économique : une philosophie d’intervention. Résultat d’une véritable ‘gouvernance économique’ unique en France, la stratégie économique de l’agglomération lyonnaise a été élaborée en partenariat entre cinq partenaires : la CCIL, le Chambre de Métiers, la CGPME et le Grand Lyon. […] Ce programme de développement économique, où chacun des 5 acteurs s’investit selon le principe de subsidiarité, est totalement pragmatique. […] Les facteurs clefs de réussite résident dans le pilotage de la démarche et la responsabilisation de chacun des acteurs. En effet, les projets sont co-décidés et co-pilotés, principe général de la gouvernance économique, qui mélange institutions, consulaires et entreprises » 625 .’

Malgré la diversité des références scientifiques ainsi mobilisées, notre matériau indique que les acteurs mobilisés dans le cadre de ‘Grand Lyon, l’Esprit d’Entreprise’ et du ‘Pack’ sont directement influencés par une série de travaux selon lesquels l’état des économies locales est fonction de la capacité des acteurs locaux à tisser des liens entre eux 626 . Ainsi l’organisateur du ‘Pack’, relate-t-il dans la citation suivante, la réaction que Pierre VELTZ aurait eue face à la méthode de travail qu’il tente de mettre en place :

‘« Ma méthode est complètement con, sauf que jamais personne ne l’a véritablement appliquée. D’ailleurs le directeur général de l’école des Ponts et Chaussées, Pierre VELTZ, quand il est venu à Lille, m’a dit : ‘Vous avez réalisé ce que moi je m’évertue à écrire et je n’ose pas dire ce que j’ai dans la tête parce qu’ils vont me prendre pour un intello. Quelle satisfaction pour moi qui ai toujours rêvé à l’économie d’archipels !’ » 627 .’

En effet, la notion de « gouvernance », telle qu’elle est définie scientifiquement lorsqu’il est question de l’urbain, entend le plus souvent rendre compte, dans un contexte de globalisation, de l’émergence de politiques urbaines directement liée à une capacité à générer des relations entre acteurs dits publics et privés. Cette capacité discriminante permettrait d’expliquer pourquoi certains territoires se développent mieux que d’autres 628 . Selon nombre de ces travaux scientifiques, face au paradoxe selon lequel les agglomérations seraient devenues un échelon majeur de gestion des politiques publiques mais dans un contexte où les conditions de gouvernabilité seraient des plus problématiques (du fait de la globalisation, de la construction européenne…), le terme « gouvernance » permet de répondre par une transformation profonde du « politique » 629 . Les agglomérations seraient capables de produire des projets collectifs car, loin de la domination légale-rationnelle définie par Max WEBER, le « politique » exercerait désormais une fonction d’animation du tissu local, il mobiliserait de nombreux acteurs dits privés et publics autour de plans d’avenir communs 630 .

L’analyse scientifique sert de fondement à la définition de « bonnes pratiques » intercommunales, elle offre une opportunité de doter des discours pour l’action d’une légitimité de rationalité. La « gouvernance », en tant que vocable commun, est alors une nouvelle illustration des liens existant entre le Savant et le Politique 631 . Acteurs administratifs et élus locaux manipulent des concepts scientifiques : ils gardent certains éléments des définitions académiques tout en intégrant ces termes ou expressions dans des projets pour l’action. Le terme « gouvernance » confère alors à tous les types de discours qui l’utilisent une tonalité de modernité et de technicité, même si ses emplois demeurent métaphoriques. Définie dans le champ scientifique, comme « un processus de coordination d’acteurs, de groupes sociaux, d’institutions, pour atteindre des buts propres discutés et définis collectivement dans des environnements fragmentés et incertains » 632 , la « gouvernance » permet de labelliser le rôle de « maïeuticien » affiché par la communauté urbaine de Lyon. L’expression « gouvernance », telle qu’employée par les acteurs, fait d’ailleurs finalement largement écho à la définition scientifique de cet outil d’analyse 633 . Il y a donc, à Lyon, récupération d’un modèle scientifique, transformé en discours pour l’action, qui cherche à rationaliser implicitement le mode d’action intercommunal désigné. Les élus et les agents de la communauté urbaine de Lyon ainsi que les acteurs dits économiques avec lesquels ils coopèrent se saisissent progressivement de cette notion dont ils empruntent et orientent la définition fournie par le champ scientifique pour s’autolégitimer. Le recours au terme de « gouvernance » et à l’idée de coopération entre acteurs locaux dits publics et privés qu’il implique est un récit qui permet de légitimer des moyens d’action en les présentant comme nouveaux alors qu’ils existaient déjà avant, au moins en partie. Dès les années 1970, en effet, de nombreuses structures agissent dans le domaine économique et coopèrent à Lyon en associant institutions locales et milieux économiques. Les propositions formulées par certains élus de la communauté urbaine en 1979 et 1994 634 pour développer une action économique intercommunale, sont à ce titre intéressantes car si le vocabulaire diffère, la simple volonté de placer la communauté urbaine au centre de la configuration des principaux acteurs identifiés comme intervenant dans ce domaine est déjà présente. En 1994, le « Groupe prospectif sur le développement économique » mis en place est encore dit « représentatif ». Il réunit des membres de la Région, de la CCIL, du GIL et quelques dirigeants d’entreprises de l’époque (Renault, Jet Service, etc.). La coordination est assurée par la communauté urbaine qui envoie toutes les invitations, gère les relations avec le cabinet privé chargé de l’organisation des séances de travail, etc. Cette dernière est donc bien déjà au centre des relations entre acteurs considérés comme principaux du « développement économique » local (qui se désignent mutuellement lors de ce type de réunions). Ce n’est pourtant qu’à partir de 1999 que le terme « gouvernance » apparaît dans les documents officiels de la communauté urbaine de Lyon dans le cadre de projets qu’elle lance et pilote (directement ou via l’agence d’urbanisme). La communauté urbaine donne alors, en quelque sorte, raison à la littérature sur la « gouvernance » qui se trouve à son tour légitimée par les dispositifs que ce type d’institution locale tente de mettre en oeuvre.

C’est alors « parce que l’on observe des interdépendances croissantes entre monde des chercheurs experts et monde des responsables de l’action publique, que l’on comprend mieux la rhétorique de la gouvernance en se penchant sur les manières dont celle-ci est pensée dans le champ scientifique » 635 . Cette assertion nous semble d’autant plus fondée dans le contexte européen. En effet, l’engagement de nombreux chercheurs dans des projets de recherche, voire de recherche-action financés par les agglomérations peut avoir des conséquences sur la manière dont ils pensent l’action publique locale. Or, la « gouvernance » est souvent présentée comme un objet de recherche anglo-saxon. Il existe pourtant de très nombreux travaux européens menés sur ce thème de la « gouvernance » urbaine par des chercheurs français, italiens, allemands, suisses, espagnols ou encore scandinaves 636 . En outre, à l’origine de nombre de ces coopérations, se trouve fréquemment une participation à un programme européen de recherche, voire de recherche-action. À ce titre, nous avons vu que les trois membres du comité scientifique d’INTERACT sont, en parallèle, impliqués dans d’autres programmes européens. Ils consacrent tous trois une partie conséquente de leur temps professionnel à cette activité européenne qui occupe ainsi une place importante dans leur carrière 637 .

Dans ce contexte, les échos sont finalement nombreux et assez peu déformés entre les discours généraux des acteurs et les présentations scientifiques de la « gouvernance » urbaine. L’interprétation des données produites par l’OPALE comme le signe d’une crise économique durable par les élus et les agents de la communauté urbaine, ainsi que la mobilisation de travaux de chercheurs consacrés à la « gouvernance » soulignant l’importance des relations entre acteurs locaux divers pour le « développement économique » local, conduisent les élus et les agents de la communauté urbaine à recourir de plus en plus fréquemment à un autre type d’expertise considérée comme différente de celles mobilisées par l’État 638  : celle des chefs d’entreprise basée sur leur expérience de direction de structures économiques.

Notes
614.

Le travail de Vincent SIMOULIN pose d’ailleurs le sens de circulation de la « gouvernance » précisément des chercheurs aux praticiens (cf. SIMOULIN, "La gouvernance et l'action publique : le succès d'une forme simmélienne", op. cit., p.16). Cette hypothèse peut notamment être discutée dans le cas de ‘Grand Lyon, l’Esprit d’Entreprise’. Dans le cas du ‘Pack’, les références des acteurs à des travaux scientifiques sont moins fréquentes et les liens concrets entre les membres de ce réseau et des « experts scientifiques », loin d’être inexistants, sont néanmoins plus délicats à établir (voir Partie II).

615.

Voir Infra. Un parallèle peut ainsi être dressé avec la mobilisation d’universitaires au service de la réforme municipale à la fin du XIXème siècle et au début du XXème siècle, qu’analyse Renaud PAYRE (cf. PAYRE, À la recherche de la 'science communale'. Les 'mondes' de la réforme municipale dans la France de la première moitié du vingtième siècle, op. cit.).

616.

Cf. GUÉRANGER et JOUVE, "De l'urbanisme à la maïeutique : permanence et recomposition des politiques urbaines à Lyon", op. cit. Il s’agit-là d’une expression utilisée par certains élus et agents communautaires, qui vise à rendre compte du fait que l’action publique urbaine a évolué vers un rôle de « faire faire », d’accompagnement d’initiatives portées par des acteurs locaux nombreux et divers.

617.

Pour ne prendre qu’un exemple, l’ouvrage dirigé par Arnaldo BAGNASCO et Patrick LE GALÈS sur les Villes en Europe paraît notamment en 1997. Certains extraits de cet ouvrage sont lus lors de séances de travail réunissant agents de la communauté urbaine et représentants des milieux économiques locaux. À partir de 1999, le terme « gouvernance » fait son apparition et devient de plus en plus fréquent lors des réunions de travail sur le « développement économique » qui regroupent des élus et des agents de la communauté urbaine et de l’agence d’urbanisme ainsi que des représentants des milieux économiques locaux. Ce terme apparaît même dans le nom d’une structure mise en place en septembre 2001 (le « Groupe de gouvernance économique » du ‘Schéma de Développement Économique’) et dans un document officiel à large diffusion présentant la politique économique de la DAEI en janvier 2002 (AAU, Archives non-classées, Pochettes intitulées : Schéma de Développement Économique et « Le Schéma de Développement Économique, un projet économique pour l’agglomération lyonnaise », agence d’urbanisme, janvier 2002, p.3). Cf. Arnaldo BAGNASCO et Patrick LE GALÈS (dir.), Villes en Europe, Paris, La Découverte, 1997.

618.

Le sens d’une circulation des idées du champ scientifique au champ de l’action déjà étudiée semble ici bien clair (cf. notamment SIMOULIN, "La gouvernance et l'action publique : le succès d'une forme simmélienne", op. cit., pp.16 et 18 et Sylvie OLLITRAULT, "Les écologistes français, des experts en action", Revue Française de Science Politique, vol.51, n°1-2, février-avril 2001, pp.105-131). Resterait à étudier dans le détail les modes de financement et les conditions de réalisation des enquêtes menées par ces chercheurs de manière à voir si les discours et les attentes d’acteurs d’autres villes ne les ont pas influencés en tout premier lieu. Les chercheurs en sciences sociales sont, quoiqu’il en soit, présentés par les élus et les agents de la communauté urbaine eux-mêmes, comme jouant un rôle de héraut au sens de passeur rendant légitime le message que ces acteurs locaux estiment lire dans leurs travaux académiques.

619.

Voir Chapitre I.

620.

Voir Chapitre I.

621.

Voir Supra. Au cours de la réalisation de notre travail de terrain, nous avons d’abord constaté que les agents de la DPSA font très fréquemment référence aux travaux de Bernard JOUVE. Ce sont d’ailleurs les liens établis de longue date entre ce chercheur et ce service communautaire qui nous ont permis d’obtenir le financement de nos trois premières années de thèse via le programme INTERACT (piloté par la DPSA). Bernard Jouve a été invité à plusieurs reprises pour des présentations orales formelles et informelles à la communauté urbaine (il est d’ailleurs, aujourd’hui encore, membre du « Comité des sages » du ‘Conseil de Développement’ de cette agglomération). Bernard JOUVE a, enfin, rédigé un rapport pour la DPSA portant directement sur le thème de la « métropolisation », cf. Bernard JOUVE, "La transformation du gouvernement urbain de Lyon à travers les politiques en faveur de la métropolisation", Rapport interne au Grand Lyon, mars 2001, 59p.).

622.

ACU archives non-classées de la DAEI, carton intitulé : GLEE, Les réunions des pilotes, « Séminaire des pilotes du 30 mars 2004 ».

623.

Idem. Les agents de la DAEI ont en effet préparé, pour cette séance de travail de ‘Grand Lyon, l’Esprit d’Entreprise’, un dossier comprenant une présentation de la « gouvernance » trouvée sur le site internet http://i-gouvernance.com/concept/concept-centre.html dans laquelle on trouve des extraits des travaux suivants : BAGNASCO et LE GALÈS (dir.), Villes en Europe, op. cit.,Jacques CHEVALIER (dir.), La gouvernabilité, Paris, Presses Universitaires de France/CURAPP, 1996 et MERRIEN, "De la gouvernance et des États-providence contemporains",. À cette première présentation est ajouté un extrait de rapport sans titre, sans nom d’auteur et sans date, dans lequel, outre les deux travaux ci-dessous, sont brièvement présentés les travaux suivants : Dominique LORRAIN, "Administrer, gouverner, réguler", Les annales de la recherche urbaine, n°80/81, décembre 1998, pp.85-92, Kimon VALASKAKIS, "Mondialisation et gouvernance. Le défi de la régulation publique planétaire", Futuribles, n°230, avril 1998, pp.5-28 ou encore Gerry STOKER, "Cinq propositions pour une théorie de la gouvernance", Revue Internationale des Sciences Sociales, n°155, mars 1998, pp.19-29. À ces travaux scientifiques sont, enfin, associés une série de prises de position invitant au développement de la « gouvernance économique » : celles du Medef, de la CFDT et de la Commission européenne.

624.

Idem.

625.

ACU archives non-classées de la DAEI, carton intitulé : GLEE, Les réunions des pilotes, « Note de service », communauté urbaine, avril 2004.

626.

Cf. notamment VELTZ, Mondialisation, Villes et Territoires. L'économie d'archipel, op. cit.

627.

Entretiens et discussions avec l’enquêté n°10 : l’organisateur du ‘Pack’ de 2001 à 2005, agent de la communauté urbaine de Lyon rattaché à la DPSA de 2001 à 2004.

628.

Cf. LE GALÈS, Le retour des villes européennes. Sociétés urbaines, mondialisation, gouvernement et gouvernance, op. cit.

629.

Ou prêtant réponde à ces problèmes de gouvernabilité par une transformation profonde du « politique », selon les auteurs auxquels on se réfère.

630.

Cf. JOUVE et LEFÈVRE, "De la gouvernance urbaine au gouvernement des villes ? Permanence et recomposition des cadres de l'action publique en Europe", op. cit. Les usages de la « gouvernance » dans la sphère scientifique ne sont néanmoins pas homogènes, certains auteurs considèrent ainsi que les différences entre gouvernement et « gouvernance » importent peu (c’est le cas désormais de Patrick LE GALÈS, cf. LE GALÈS, Le retour des villes européennes. Sociétés urbaines, mondialisation, gouvernement et gouvernance , op. cit.).

631.

Cf. Max WEBER, Le savant et le politique, Paris, Plon, 1959 (1ère édition : 1919).

632.

Cf. BAGNASCO et LE GALÈS (dir.), Villes en Europe, op. cit., p.38.

633.

Cf. Bernard JOUVE, Le territoire, à la rencontre du global, de l'État et du local, Habilitation à Diriger des Recherches en section n°24 du Conseil National des Universités, Université Paris 8, 2000.

634.

ACU 1796 W 004, carton intitulé : Réunions commission économique 1979et ACU 1650 W 014, carton intitulé : Groupe prospectif sur le développement économique lyonnais 1994/1995.

635.

Cf. GAUDIN, Pourquoi la gouvernance ?, op. cit.

636.

Cf. notamment BAGNASCO et LE GALÈS (dir.), Villes en Europe, op. cit. et Jean-Philippe LERESCHE (dir.), Gouvernance locale, coopération et légitimité. Le cas suisse dans une perspective comparée, Paris, Pédone, coll. "Pouvoir local", 2001.

637.

Christian LEFÈVRE, Roberto CAMAGNI et Werner HEINZ sont choisis pour piloter le volet scientifique d’INTERACT alors qu’ils disposent d’une expérience passée (parfois encore en cours) de participation à ce type de programme. Nous avons vu, en outre, que les études de cas produites dans le cadre de ce réseau d’agglomérations européennes alimente en retour certains de leurs travaux scientifiques (voir Chapitre I). Nous pouvons ainsi formuler l’hypothèse selon laquelle le contexte de production d’un certain nombre de travaux scientifiques européens sur la « gouvernance » urbaine est influencé par les demandes des agglomérations, des États ou encore de l’Union Européenne.

638.

Même si l’on retrouve là une tendance à caricaturer les modes de fonctionnement de l’État dit traditionnel (voir Chapitre I). Sur ce point précis de la participation des chefs d’entreprise aux processus de décision publique, certains auteurs ont montré que l’« économie concertée » a, dès les années 1960, structuré cette participation dans le cadre de décisions prises par l’État central (cf. LORRAIN, "De l'administration républicaine au gouvernement urbain", op. cit.).