b / L’ouverture des processus de décision par la diversité des acteurs mobilisés

À l’inverse des acteurs réunis dans le cadre de ‘Grand Lyon, l’Esprit d’Entreprise’, les membres du ‘Pack’ affichent clairement leur volonté de constituer un groupe d’« élites » 758 lyonnaises. La présentation de ce groupe peut sembler, à ce titre, plus claire et plus assumée. Il revendique même être un « groupe de décideurs » 759 . Il cherche à être identifié comme un groupe de chefs d’entreprise reconnus localement. En d’autres termes, un groupe de « personnalités lyonnaises » 760 . Le principe d’ouverture de l’action publique locale à de nouveaux et à de nombreux acteurs n’est pas pour autant été écarté par les initiateurs du ‘Pack’. Les chefs d’entreprise que ce groupe vise à réunir ont, en effet, pour caractéristique commune d’exercer une activité dans des secteurs nombreux (et, par-là même, divers). Si les acteurs que nous avons rencontrés ont nié les ressemblances pouvant exister entre le ‘Lyen’ et le ‘Pack’ 761 , ces deux dispositifs ont à nos yeux pour point commun de proposer une ouverture de l’action publique de la communauté urbaine de Lyon, non pas en s’adressant à des chefs d’entreprise locaux chargés de représenter les autres, mais plutôt en mobilisant directement un maximum de chefs d’entreprise à titre individuel 762 .

Dans le cas du ‘Pack’, des sources beaucoup plus nombreuses nous permettent d’analyser comment ses membres travaillent leur image de groupe d’« élites » locales et comment ils parviennent malgré tout à affirmer parallèlement incarner une capacité d’ouverture de l’action publique locale à de nouveaux et à de nombreux acteurs locaux.

Notes
758.

Terme employé à de nombreuses reprises dans nos entretiens avec des membres du ‘Pack’ et au cours de nos observations des réunions de ce groupe.

759.

Idem.

760.

« Charte de l’entrepreneur », document signé par les membres du ‘Pack’ et présenté de manière officielle le 27 octobre 2003.

761.

À l’exception des deux organisateurs du ‘Lyen’, qui reconnaissent certains points communs aux deux démarches (notamment leur principe de rassemblement de chefs d’entreprise de « second rang », à savoir de chefs d’entreprise innovants et en pleine réussite économique mais non-engagés ni affiliés aux chambres consulaires ou aux instances patronales), même s’ils soulignent aussi que l’ambition du ‘Lyen’ était moindre, notamment parce qu’il se focalisait sur un seul secteur d’activité : la santé (Entretien avec l’enquêté n°14 : le directeur du Centre des Entrepreneurs de l’École de Management de Lyon à la fin des années 1990 et Entretiens avec l’enquêté n°19 : un élu membre de l’UDF, vice-président de la communauté urbaine de Lyon de 1977 à 2001 notamment en charge de la stratégie d’agglomération).

762.

Ces deux dispositifs réunissent même des chefs d’entreprise peu investis dans les chambres consulaires et les instances patronales qui sont les représentants officiels des chefs d’entreprise locaux (cf. Infra).