Entre 1997 et 2001, le principe de sélection des initiateurs de ‘Grand Lyon, l’Esprit d’Entreprise’ prend l’ascendant sur celui d’ouverture. Sur le terrain, la sélection se fait en effet de plus en plus nette. Différents facteurs permettent de rendre compte de cette transformation : notamment les caractéristiques des premiers acteurs invités à prendre part à ‘Grand Lyon, l’Esprit d’Entreprise’, ainsi que les modifications des contextes institutionnel et électoral dans lesquels ce dispositif est mis en place.
L’objectif défini, à l’origine de la politique, est de mobiliser les acteurs « économiques » lyonnais afin de produire, avant avril 1999, un plan d’actions partenariales qui doit permettre de renforcer la position de l’agglomération au niveau européen, voire international 790 . Cette politique vise alors à réunir les « entreprises » locales, d’ores et déjà en partie assimilées aux chefs d’entreprise locaux, et à organiser leur participation active dans l’intervention économique intercommunale. Sur le terrain, les principaux partenaires de cet outil de pilotage global sont pourtant exclusivement des chefs d’entreprise dans un premier temps, puis uniquement les chambres consulaires (CCIL et Chambre de métiers) et les instances patronales locales (Medef Rhône et CGPME) dans un second temps. Le mode de prise de décision de ‘Grand Lyon, l’Esprit d’Entreprise’ n’est donc que très relativement ouvert.
Pour saisir la manière selon laquelle s’opère, au sein de ‘Grand Lyon, l’Esprit d’Entreprise’, une focalisation progressive sur les partenaires que sont les chambres consulaires et les syndicats patronaux, nous proposons de repartir des premiers groupes de travail constitués dans le cadre de cette politique 791 .
Voir Partie I.
La première étape de cette politique, considérée par les acteurs comme une phase de formulation est donc ici appréhendée comme une étape de sa mise en œuvre. Ce décalage entre le regard des acteurs et celui du chercheur concernant le découpage des étapes de cette politique est directement lié au fait que les premiers affichent la « gouvernance » comme un moyen d’action, quand nous avons montré qu’elle est devenue un objectif central de cette action publique.