1/ L’« informalité » comme instrument de mobilisation des acteurs locaux contre la et le « politique » ?

La « gouvernance » que ‘Grand Lyon, l’Esprit d’Entreprise’ et le ‘Pack’ doivent incarner peut être considérée comme une réponse à un mythe de la ville au bord de l’implosion et de la crise. Ces groupes ne semblent avoir que trop conscience des différents points de vue potentiels sur l’action publique exprimés par leurs membres. Et, plus encore, de ceux de l’ensemble des acteurs locaux lyonnais. Ces différents points de vue potentiels sont, à leurs yeux, directement liés à des appartenances à des structures diverses. Ils nient des différents points de vue lorsqu’ils se présentent, de manière à conjurer le sort de la dislocation qui les menacerait et qui menacerait toute mobilisation collective au niveau local. La « gouvernance économique métropolitaine » devrait, à leurs yeux, permettre d’unifier les acteurs de l’agglomération 879 .

Nous nous attachons ici d’abord à comprendre comment les membres de ‘Grand Lyon, l’Esprit d’Entreprise’ et du ‘Pack’ pensent que l’« informalité » peut être une solution à l’ingouvernabilité des grandes agglomérations telles que Lyon. Nous montrons ensuite néanmoins que, par-delà la déconflictualisation (et la « dépolitisation ») qu’ils affichent, les valeurs qui circulent au sein de ces groupes sont discriminantes. Ces groupes apparaissent ainsi d’ores et déjà politisés au sens où ils sont porteurs d’une idéologie, au moins professionnelle 880 .

Notes
879.

Avant tout en rassemblant les « élites » de l’agglomération (cf. Supra).

880.

‘Grand Lyon, l’Esprit d’Entreprise’ et le ‘Pack’ sont, par ailleurs, également politisés au sens où ils sont traversés par des conflits partisans et institutionnels (cf. Infra, et voir Chapitre IV).