1.1.4. La théorie de Duncan et Humphreys

D’autres modèles s’écartent plus radicalement de la théorie de l’intégration des traits. Pour Duncan et Humphreys (1989), la recherche à partir d’un trait unique ou d’une conjonction de traits est conduite selon un même mécanisme exécuté en parallèle, basé sur des inhibitions entre unités et impliquant des groupements pré-attentionnels. Le traitement commencerait par une étape de description perceptive (perceptual description). Tous les éléments du champ visuel seraient traités en même temps et l’efficacité de la recherche visuelle dépendrait de la similarité entre cible et distracteurs, ainsi que de la similarité entre distracteurs. Si ces derniers sont similaires entre eux, ils sont groupés et rejetés, accélérant ainsi la détection de la cible, que celle-ci se distingue par un seul trait ou par une conjonction de traits (Duncan, 1995 ; Duncan & Humphreys, 1989, 1992). Pour ce groupement inter-items précoce, une similarité des composantes individuelles des distracteurs ne suffit pas, encore faut-il que leur orientation dans l’espace soit la même, ou que leur forme soit semblable, ce qui suggère que des combinaisons de caractéristiques visuelles sont peut-être prises en compte rapidement : la recherche de la cible T parmi des distracteurs constitués de T renversés ne dépend pas du nombre de distracteurs si l’orientation de chacun de ces distracteurs est homogène, mais elle en dépend si certains distracteurs sont renversés à 90° et d’autres à 180° (Humphreys, Quinlan, & Riddoch, 1989).