1.2.2. Propriétés relationnelles ou configurales d’un stimulus

Dans le domaine de l’organisation perceptive, l’étude du rôle des propriétés configurales pour la perception des objets consiste généralement à tester l’hypothèse de la primauté des propriétés relatives au tout. L’hypothèse est celle d’une organisation perceptive précoce susceptible de contraindre l’attention sélective, automatiquement attirée vers les objets représentés par l’unité perceptive cohérente. Les propriétés configurales sont définies comme dépendant des inter-relations entre composantes (Kimchi & Bloch, 1998). Parfois définies comme des primitives de niveau intermédiaire, il s’agit par exemple de la symétrie, de l’intersection, ou de la fermeture, caractéristiques déjà proposées par la théorie de la forme comme des propriétés de totalité. Ces propriétés configurales qui impliquent des relations entre éléments seraient immédiatement extraites directement à partir des informations atomisées au niveau de la rétine. Parfois, plusieurs lois d’organisation concourent à ce groupement. Desolneux, Moisan et Morel (2003) prennent l’exemple d’un carré tracé à l’encre noire sur une feuille blanche : il serait d’emblée perçu comme une forme grâce à la présence d’une fermeture, du parallélisme, de l’orthogonalité, de l’équidistance entre les paires de côtés opposés, de la continuité du trait et du maintien de son épaisseur.

Plusieurs propositions théoriques décrivent de tels groupements visuels précoces, basés sur la capacité du système visuel de bas niveau à détecter très rapidement et précisément quelques propriétés relationnelles ou de la totalité, avant la focalisation attentionnelle. Nous décrirons plus précisément celle de Palmer et Rock (1994a).