1.3. Distinction entre les relations configuration/composantes et les niveaux global/local

Les termes ‘global’, ‘holistique’, ‘configuration’, sont souvent employés de manière indifférenciée dans la littérature traitant des rapports entre le tout et ses parties. Toutefois, les oppositions global/local et configuration/composantes ne seraient pas totalement interchangeables.

Nous avons vu qu’un ensemble de composantes peut constituer d’emblée une unité perceptive, ceci de manière précoce et au moins en partie pré-attentionnelle. Un tel groupement s’opère sur la base de la présence de propriétés de relations (propriétés configurales) dans la scène : proximité entre des éléments, connexion, similitude de couleur et/ou de forme, présence de fermeture, d’intersection…). L’unité perceptive ainsi isolée est déjà une forme, isolable comme une totalité, mais elle rassemblerait des composantes dont l’agencement précis n’est pas encore codé, car l’intervention de l’attention sera nécessaire à l’opération de binding pour cela requise. Ce groupement précoce est un traitement configural. D’une certaine manière, il s’agit aussi d’un traitement global par opposition à un traitement local susceptible d’isoler des unités perceptives à un niveau plus détaillé (les composantes), lors d’une analyse secondaire selon la perspective gestaltiste, ou au préalable selon la perspective structuraliste.

Aujourd’hui, une distinction est cependant revendiquée par certains auteurs entre le traitement configural et le traitement global, considérés comme deux processus distincts de traitement d’une totalité. La nuance entre les deux est toutefois subtile, à notre connaissance rarement décrite explicitement et elle reste délicate à définir.