2.1.5.2. Place de la focalisation attentionnelle dans les paradigmes d’attention divisée

Dans les expériences dites d’attention divisée, il est possible que le traitement de la cible ne soit pas totalement indépendant d’une certaine forme de préparation attentionnelle. Certes, il n’est pas question d’un mécanisme de contrôle attentionnel délibéré, comme dans les épreuves d’attention focalisée où le participant sélectionne volontairement un niveau pour répondre aux demandes de la consigne. Il s’agit d’une forme d’engagement attentionnel d’origine plus exogène et liée au niveau de traitement qui vient d’être pris en charge dans l’item précédent. Dans les épreuves d’attention divisée, l’attention passe fréquemment d’un niveau à l’autre, mais plusieurs stimuli de suite contiennent parfois la cible au même niveau. Des travaux portent spécifiquement sur le bénéfice alors observé pour le traitement de la cible : le level-readiness effect. Nous verrons dans la partie 2.4. que l’on peut s’interroger sur ce qui est véritablement maintenu d’un item à l’autre (un privilège pour les canaux prenant en charge des fréquences spatiales de même hauteur ? un engagement attentionnel dans un mode de traitement impliquant des composantes de plus haut niveau et défini par la position hiérarchique des cibles dans les objets ?). Toujours est-il que le changement du niveau auquel se situe la cible d’un item à l’autre entraîne un coût et que celui-ci pourrait s’expliquer par la nécessité de réaliser une opération attentionnelle (le switch entre niveaux) permettant d’échapper à une forme de focalisation préalable. La question de l’engagement attentionnel est donc tout aussi centrale dans les épreuves dites d’attention divisée que dans les tâches d’attention focalisée.