Expériences 1a et 1b

Les Expériences 1a et 1b constituent une première tentative dans notre thèse pour répliquer le phénomène de modulation exercée par les catégories sur la dominance hémisphérique pour les traitements global et local de stimuli hiérarchisés, tel que relaté par Fink et ses collègues (1996, 1997b). Ces derniers ont pu en particulier pu mettre en évidence que la dominance hémisphérique pour le traitement du niveau local n’était pas entièrement déterminée par la latéralisation de mécanismes cognitifs spécialisés pour le traitement de certains niveaux d’analyse, mais qu’elle pouvait aussi être fonction d’un processus de haut niveau, conduisant à engager préférentiellement pour le traitement du niveau local, potentiellement plus difficile, des mécanismes spécialisés dans l’identification d’information d’une certaine catégorie.

Ces Expériences 1a et 1b tentent de recueillir les indices de tels effets, déterminés par le contenu de l’information, en examinant de simples données comportementales, à partir d’épreuves présentant rapidement et unilatéralement des stimuli hiérarchisés en champ visuel divisé. Une autre particularité de ces expériences est le paradigme utilisé : il s’agit cette fois d’une situation où les sujets ne savent pas à quel niveau la cible apparaîtra (paradigme d’attention divisée), alors que les participants étaient invités à focaliser leur attention sur un même niveau pendant un bloc complet dans les expériences de Fink et ses collègues (paradigme d’attention focalisée). Les effets devraient être maintenus malgré cette différence, si la modulation exercée en fonction du contenu des informations est le fruit d’un processus de haut niveau, qui prédispose en amont l’engagement de mécanismes latéralisés pour le traitement de l’un et l’autre niveaux, sans attendre de certitude quand au niveau auquel la cible apparaît vraiment. S’il s’agit bien d’un effet reposant sur un processus de haut niveau, cette modulation par la catégorie des stimuli doit aussi s’effectuer malgré l’équilibre de la saillance perceptive des informations que nous avons essayé d’instaurer entre les niveaux global et local dans ces expériences : le processus de haut niveau guidant l’engagement des mécanismes latéralisés serait alors basé sur une règle fondée sur la vulnérabilité potentielle de l’information au niveau local, et non sur le constat de la difficulté qu’elle pose. Enfin, nous avons vu que la dominance hémisphérique au niveau global est modulée par la catégorie du matériel dans les expériences de Fink et ses collègues (1996, 1997b), mais cet effet au niveau global n’a pas été répliqué dans d’autres travaux (Bedson & Turnbull, 2002), et nous avons vu que son explication est assez indirecte. Aussi, pour les cibles de niveau global, il se peut que la dominance hémisphérique varie selon la catégorie du matériel, mais cette manifestation de l’intervention d’un processus de haut niveau, visant essentiellement à compenser la fragilité de l’information au niveau local, pourrait être moins marquée que pour le niveau local. Le premier ensemble d’hypothèses opérationnelles est donc le suivant :

L’autre objectif de ces deux premières expériences est de répliquer l’influence négative de l’augmentation du nombre de répétitions de traitement à un même niveau d’analyse avant un changement de niveau (switch). Cet effet pourrait affecter plus particulièrement une composante du processus de changement de niveau : la désélection du mode de traitement précédent, qui impliquerait un mécanisme d’inhibition. Cette opération pourrait être étudiée sélectivement et, au sein du processus de changement de niveau connu pour impliquer des structures de l’HG, elle aurait la particularité d’être réalisée plus efficacement par un mécanisme sous-tendu par l’HD. A ce sujet, notre deuxième ensemble d’hypothèses opérationnelles se décline comme suit :