Expérience 4

Cette dernière expérience proposée aux jeunes adultes est une épreuve utilisant les mêmes stimuli et mode de présentation (unilatéral) que dans les expériences précédentes, mais qui repose sur un autre paradigme expérimental, impliquant des processus attentionnels différents. Alors que, dans les épreuves précédentes, la cible apparaissait à un niveau qui ne pouvait être prédit (paradigme dit d’attention divisée), nous présentons cette fois dans des blocs séparés les stimuli contenant la cible au niveau global et celles qui la contiennent au niveau local (paradigme d’attention focalisée). Comme dans les Expériences 1a, 1b, 2a, 2b et 3, les lettres hiérarchisées et les dessins d’objets hiérarchisés sont présentés dans des blocs séparés : l’Expérience 4 est donc composée d’un ensemble de 4 blocs pour chaque participant.

L’hypothèse principale concerne, ici encore, l’influence de la catégorie du stimulus (lettre ou dessin d’objet) sur la dominance hémisphérique observée pour le traitement des deux niveaux. Comme précédemment, notre hypothèse porte essentiellement sur une telle modulation intervenant pour traiter le niveau local. Nous avons recueilli dans les épreuves précédentes des indices permettant de dire que la dominance hémisphérique pour le traitement de ce niveau n’est pas seulement déterminée par l’implication de mécanismes spécialisés pour ce niveau de complexité et dont les supports neuroanatomiques sont latéralisés dans l’HG : elle est aussi influencée par le contenu du stimulus, au moins si celui-ci est connu à l’avance. Selon l’interprétation de Fink et ses collègues (1997b), un mécanisme de haut niveau tenterait de compenser la vulnérabilité de l’extraction d’information au niveau local en incitant, pour ce niveau, l’implication prioritaire de mécanismes latéralisés dans l’hémisphère le plus compétent pour traiter la catégorie du matériel. Nous pensons que cette influence de haut niveau devrait pouvoir se manifester aussi bien dans le contexte d’une épreuve d’attention focalisée que dans celui d’une tâche d’attention divisée.

En outre, pour vérifier que l’influence des caractéristiques de la tâche, dans cette expérience, est conforme à celle qui est décrite dans la littérature, nous souhaitions nous assurer qu’elle donnait lieu à un avantage du niveau global (malgré la proposition d’un matériel relativement bien équilibré pour la difficulté de traitement des deux niveaux), phénomène connu pour se manifester plus fortement dans les épreuves d’attention focalisée que dans les épreuves d’attention divisée. Pour cela, nous attendions non seulement de meilleures performances générales pour la discrimination de cibles au niveau global qu’au niveau local, mais aussi une asymétrie des effets d’interférence. Nos hypothèses opérationnelles sont donc les suivantes.

Hypothèse opérationnelle 1f  : dans cette épreuve d’attention focalisée sur un même niveau (global ou local) pendant chaque bloc, avec des stimuli de catégorie homogène dans chaque bloc, le traitement du niveau local fera l’objet d’une dominance de l’HG pour les lettres hiérarchisées et d’une dominance de l’HD pour les dessins d’objets hiérarchisés, avec des tendances opposées pour le traitement du niveau global.

Hypothèse opérationnelle 1g , : nous attendons un amoindrissement des performances pour les items contenant une information concurrente, vis à vis de la réponse, au niveau devant être ignoré, et cet effet négatif devrait être plus marqué lorsque l’interférence est issue du niveau global plutôt que du niveau local.