1. Analyse de scènes visuelles chez l’enfant : critères pour percevoir une unité

Les jeunes enfants peuvent intégrer des informations visuelles sur la base de certaines propriétés de relation, un peu comme les adultes. Des travaux conduits chez des nourrissons ont permis de montrer que l’intégration des contours dépend fortement de la maturité de V1. Les couches 2 et 3 de V1 cruciales pour ce processus se développent particulièrement lentement, (Gerhardstein, Kovacs, Ditre & Feher, 2004). De plus, l’intégration spatiale serait sous-tendue par les connexions horizontales « long-range », dont le développement tardif peut justifier aussi certaines difficultés d’organisations perceptives du jeune enfant. Pour pallier ces lacunes, l’enfant se baserait précocement sur des compétences ne dépendant pas directement de V1. L’un des premiers principes ainsi utilisés par l’enfant est celui de la cohésion des objets en mouvement (Spelke, 1990). Selon ce principe « des objets qui se déplacent ensemble maintiennent leur connectivité et leur contour » (Spelke, Breinlinger, Jacobson, & Phillips, 1993, p. 1486). Le common fate est donc un facteur déterminant pour percevoir l’unité d’un objet chez l’enfant. D’autres critères mis en avant par la théorie gestaltiste, comme la similarité, la bonne continuité, la fermeture et la symétrie y contribuent aussi progressivement mais ils sont utilisés plus tardivement par le jeune enfant au cours du développement.