4. Hypothèses sur les mécanismes cognitifs déficitaires à l’origine de la dyslexie

Pendant longtemps une conception unitaire, largement prévalente, considérait qu’un seul déficit cognitif, le trouble phonologique, était associé aux troubles d’apprentissage de la lecture quelle qu’en soit la forme. L’hétérogénéité des enfants dyslexiques s’expliquerait alors par le degré de sévérité du trouble ou le type de stratégie pour dépasser les problèmes posés : les enfants dyslexiques phonologiques privilégieraient l’exactitude (et leur déficit phonologique apparaîtrait surtout sur les temps de réponse) alors que les dyslexiques de surface privilégieraient la vitesse (leur déficit phonologique se manifestant alors sur les erreurs) (Sprenger-Charolles, Colé, Lacert, & Serniclaes, 2000). Cependant, l’absence de trouble phonologique dans certains cas de dyslexie, voire même des performances supérieures dans ce domaine (Valdois, & al., 2003), motive une conception pluraliste de la dyslexie : nous allons présenter les principales hypothèses susceptibles de rendre compte de certaines formes de cette pathologie. Notre travail s’inscrit dans cette perspective, car nous cherchons à mettre en évidence des anomalies concernant des mécanismes cognitifs distincts selon le type de dyslexie.