2. Résultats

Nous avons effectué une analyse de variance à mesures répétées avec 4 facteurs intra-individuels, à savoir le niveau (global, local), le champ visuel de présentation (CVD-HG, CVG-HD), l’interférence (condition contrôle, et condition piège), et le facteur inter-individuel dyslexie (enfants dyslexiques avec trouble phonologique, enfants dyslexiques sans trouble phonologique), sur les temps de réponse aux décisions exactes (TR) et sur les pourcentages d’erreurs. Nous avons exclu de cette analyse les temps déviants (supérieurs ou inférieurs à plus ou moins deux écart-types de la moyenne de la condition concernée). Étant donné que certains effets diffèrent selon le type de dyslexie, comme le prédisent nos hypothèses, des analyses de variance utilisant les mêmes facteurs intra-individuels mais portant séparément sur l’un ou l’autre groupe ont été réalisées, afin de mieux comprendre ces différences. Enfin, des analyses complémentaires, utilisant les mêmes facteurs intra-individuels, ont ensuite été réalisées pour comparer les résultats sur les deux groupes d’enfants dyslexiques et des groupes d’enfants contrôles appariés en âge lexique ou en âge chronologique : pour ces analyses, les facteurs niveau, champ et interférence sont intra-individuels, mais les facteurs groupe et catégorie sont inter-individuels, étant donné que chaque enfant contrôle n’a réalisé l’épreuve que sur une catégorie de stimuli.

L’analyse des TR comparant les deux groupes d’enfants dyslexiques ne fait pas ressortir d’effet du groupe, F(1, 26) < 1. En revanche, le niveau exerce une influence sur les TR, F (1, 26) = 75.28, p = .0001, avec des latences plus courtes au niveau global (855 ms) qu’au niveau local (1058 ms). L’effet du champ est aussi significatif, F (1, 26) = 20.06, p = .0001, les cibles étant mieux discriminées en CVD-HG (939 ms) qu’en CVG-HD (972 ms). L’interférence exerce également un effet significatif, F (1, 26) = 27.58, p = .0001, avec des réponses plus lentes en condition piège (978 ms) qu’en condition contrôle (935 ms).

Comme l’illustre la Figure 71, l’interaction Catégorie X Champ X Dyslexie est significative, F (1, 26) = 5.34, p = .029. Les analyses portant séparément sur les données de chaque groupe montrent que l’asymétrie hémisphérique pour le traitement des catégories (interaction Catégorie X Champ) ne se manifeste pas de la même manière selon le type de dyslexie. En effet, dans le groupe d’enfants avec trouble phonologique, l’interaction Catégorie X Champ n’est pas significative, ce qui s’explique par une plus grande vitesse de réponse en CVD-HG qu’en CVG-HD pour les lettres, F(1, 13) = 8.41, p = .013, mais aussi pour les dessins, F(1, 13) = 22.33, p = .0004. Par contre, dans le groupe d’enfants dyslexiques sans trouble phonologique, l’interaction Catégorie X Champ tend fortement vers la significativité, F(1, 13) = 4.18, p = .062 : comme l'illustre la Figure 71 ces enfants répondent en effet plus vite pour des cibles en CVD-HG lorsqu’il s’agit de lettres, F(1, 13) = 16.84, p = .002, mais pas lorsqu’il s’agit de dessins, F(1, 13) = 1.47, p = .26. L’interaction Catégorie X Champ X Dyslexie témoigne donc d’une configuration atypique de l’asymétrie hémisphérique pour le traitement des catégories chez les enfants dyslexiques avec trouble phonologique.

Figure 71. Temps de réponses moyens et erreurs standard selon la catégorie du stimulus et le champ visuel pour les deux groupes d’enfants dyslexiques.

L’interaction Niveau X Interférence X Dyslexie est significative, F (1, 26) = 4.58, p = .042 (voir Figure 72). L’étude de l’asymétrie de l’interférence, manifestée par l’interaction Interférence X Niveau, sur chaque groupe de dyslexiques nous apprend que celle-ci n’est significative que dans le groupe d’enfants présentant un trouble phonologique, F (1, 13) = 5.00, p = .044 : ils sont en effet perturbés par le piège seulement lorsque celui-ci vient du niveau global (alors que la cible est au niveau local), F(1, 13) = 15.11, p = .002, et pas lorsque ce piège est issu du niveau local, F(1, 13) < 1. Cette configuration de résultats est vérifiée sur les lettres comme sur les dessins. Pour les lettres, l’interaction Interférence X Niveau, F(1, 13) = 4.62, p = .051 (quasi significative), s’explique par une forte perturbation par l’interférence issue du niveau global, F(1, 23) = 10.65, p = .006, alors que les réponses ne sont pas retardées par l’information concurrente au niveau local, F(1, 13) < 1. Pour les dessins d’objets, l’interaction Interférence X Niveau n’atteint pas le seuil de significativité, F(1, 23) = 2.20, p = .16, bien que là encore seul l’interférence issue du niveau global soit significative, F(1, 23) = 11.40, p = .005. Par contre, dans le groupe d’enfants dyslexiques sans trouble phonologique, il n’y a pas d’interaction Interférence X Niveau, F(1, 13) < 1, ce qui s’explique par une perturbation à la fois en cas d’interférence issue du niveau global, F(1, 13) = 14.88, p = .002 et en cas d’interférence issue du niveau local, F(1, 13) = 21. 63, p = .0005. Ce phénomène se confirme pour chaque catégorie. En effet, pour les dessins, l’interaction Interférence X Niveau n’est pas significative, F(1, 13) < 1, et cela reflète une perturbation par l’interférence issue du niveau local, F(1, 13) = 15.45, p = .002, comme par celle issue du niveau global, F(1, 23) = 7.94, p = .015. Il en est de même pour les lettres, avec une absence d’interaction Interférence X Niveau, F(1, 13) < 1, reflétant une perturbation significative par l’interférence issue du niveau local, F(1, 23) = 21.79, p = .0004, comme par celle venant du niveau global, F(1, 23) = 18.71, p = .0008.

Figure 72. Temps de réponses et erreurs standard pour les deux groupes d’enfants dyslexiques selon le niveau auquel la cible apparaît et la condition introduisant ou non une interférence (piège vs. Contrôle).

L’analyse sur les taux d’erreurs fait ressortir un effet du niveau, F(1, 26) = 34.76, p = .0001, avec davantage d’erreurs pour le traitement au niveau local (8.76%) qu’au niveau global (4.84%). L’effet du champ est aussi significatif, F(1, 26) = 4.36, p = .047, avec un avantage en CVD-HG (6.23%) par rapport au CVG-HD (7.38%). L’interférence exerce aussi un effet sur le taux d’erreurs, F(1, 26) = 8.08, p = .009 : ce taux est plus élevé en condition piège (7.6%) qu’en condition contrôle (6.02%). L’interaction Niveau X Dyslexie est significative, F(1, 26) = 5.21, p = .031 et, comme le montre la Figure 73 , les enfants dyslexiques sans trouble phonologique s’illustrent par leur exactitude particulièrement forte pour le traitement du niveau local : pour ce niveau, les dyslexiques sans trouble phonologique commettent moins d’erreurs que les dyslexiques avec trouble phonologique, de manière significative seulement pour le traitement de ce niveau, t(1, 26) = 2.02, p = .0005.

Figure 73. Pourcentages d’erreurs et erreurs standard selon le niveau d’apparition de la cible et le groupe d’enfants dyslexiques.

L’interaction Niveau X Interférence X Dyslexie, qui était significative sur les TR, atteint presque le seuil de significativité sur les taux d’erreurs, F(1, 26) = 4.07, p = .054 (Voir Figure 74). Cela s’explique par le fait que l’interaction Niveau X Interférence n’est significative que dans le groupe de dyslexiques avec trouble phonologique, F(1, 13) = 4.91, p = .045, et pas dans le groupe de dyslexiques sans trouble phonologique, F(1, 13) < 1. Les analyses conduites séparément sur chaque groupe confirment que les erreurs des enfants dyslexiques avec trouble phonologiques augmentent en cas de piège seulement lorsque celui-ci est issu du niveau global, F(1, 13) = 8.69, p = .011, et non lorsqu’il vient du niveau local, F(1, 13) < 1. Si ce profil de résultats ne se différencie pas entre les lettres et les dessins d’objets, il est tout de même plus net sur les lettres. Pour les dessins, rien de significatif n’est observé, alors que pour les lettres, l’interaction Interférence X Niveau, F(1, 13) = 9.09, p = .010 s’explique par une perturbation par l’interférence seulement si elle est issue du niveau global, F(1, 13) = 13.44, p = .003, et non lorsqu’elle vient du niveau local, F(1, 13) < 1. Par contre, l’interférence venant de l’un comme de l’autre niveau affecte faiblement l’exactitude des réponses des dyslexiques sans trouble phonologique, et ceci de manière non différente selon le niveau dont le piège est issu, que ce soit pour des lettres ou des dessins d’objets. Signalons simplement que, dans le cas des dessins, l’interaction Interférence X Niveau se rapproche tout de même du seuil, F(1, 13) = 3.58, p = .080, ce qui s’explique par une interférence elle-même proche du seuil seulement lorsque le piège est issu du niveau local, F(1, 13) = 4.02, p = .066 et non du niveau global, F(1, 13) < 1. L’interprétation de ce dernier phénomène est délicate puisque l’interaction n’est pas tout à fait significative, mais il permet tout de même de préciser qu’il n’y pas, sur ce point, d’échange rapidité-exactitude.

Figure 74. Pourcentages d’erreurs et erreurs standard pour les deux groupes d’enfants dyslexiques selon le niveau auquel la cible apparaît et la condition introduisant ou non une interférence.

Les analyses prenant en compte les données des groupes d’enfants appariés en âge lexique ou en âge chronologique permettent tout d’abord de vérifier que les enfants dyslexiques sans trouble phonologique se caractérisent par une anomalie de la sensibilité à l’interférence, qui les distingue non seulement des autres dyslexiques, mais aussi des enfants contrôles.

Dans l’analyse sur les TR comparant les deux groupes de dyslexiques et les enfants appariés en âge chronologique, nous observons tout d’abord un effet du groupe sur les TR,

F(2, 78) = 13.70, p = .0001, reflétant la plus grande rapidité du groupe contrôle (moyenne = 747 ms) par rapport à chaque groupe de dyslexiques, que ceux-ci présentent un trouble phonologique (moyenne = 934 ms) ou non (979 ms). Sur l’ensemble des données, l’interaction Interférence X Niveau est significative, F(1, 78) = 9.84, p = .002, mais il apparaît surtout que l’asymétrie de l’interférence varie aussi selon le groupe, avec l’interaction Interférence X Niveau X Groupe, F(2, 78) = 4.33, p = .016. Nous avons vu, dans les analyses conduites séparément sur chaque groupe de dyslexiques, que l’interaction Interférence X Niveau est significative chez les enfants dyslexiques phonologiques, perturbés seulement par l’interférence issue du niveau global, alors que cette interaction n’est pas significative chez les enfants dyslexiques sans trouble phonologique, dont les réponses sont autant ralenties par l’interférence issue de l’un que de l’autre niveau. La présente analyse montre que ce dernier groupe se distingue pour cela non seulement des dyslexiques avec trouble phonologique, mais aussi des enfants normo-lecteurs appariés en âge réel, puisque l’interaction Interférence X Niveau est significative dans ce dernier groupe, F(1, 26) = 9.22, p = .005 : comme l’illustre la Figure 75, ces enfants, comme les jeunes dyslexiques avec trouble phonologique, sont davantage perturbés par l’interférence venant du niveau global que par celle venant du niveau local. L’analyse portant sur les taux d’erreurs apporte des éléments concordants avec ce phénomène (voirFigure 76). L’interaction Interférence X Niveau, là aussi globalement significative, F(1, 78) = 12.99, p = .0006, interagit elle-même avec le groupe (Interférence X Niveau X Groupe, F(2, 78) = 3.53, p = .034). Cela s’explique parce que, nous l’avons vu, l’interaction Interférence X Niveau est non significative chez les enfants dyslexiques sans trouble phonologique alors qu’elle l’est chez les dyslexiques avec trouble phonologique, et la présente analyse montre qu’elle l’est également chez les enfants appariés en âge chronologique, F(1, 26) = 14.21, p = .0009 : notre groupe de dyslexiques sans trouble phonologique se distingue donc des enfants présentant l’autre forme de dyslexie et des enfants normo-lecteurs de même âge chronologique par une absence d’asymétrie des effets d’interférence.

Figure 75. Temps de réponses et erreurs standard selon l’interférence et le niveau pour les deux groupes d’enfants dyslexiques (avec et sans trouble phonologique) et le groupe contrôle apparié en âge chronologique (contrôles chrono).
Figure 76. Pourcentages d’erreurs et erreurs standard selon l’interférence et le niveau pour les deux groupes d’enfants dyslexiques (avec ou sans trouble phonologique) et le groupe contrôle apparié en âge chronologique (contrôle chrono).

L’Expérience 8 n’étant pas une épreuve de lecture, le groupe apparié en âge chronologique semblait a priori offrir le contrôle le plus approprié, compte tenu de l’aspect maturationnel, mais la plus grande lenteur des réponses des deux groupes de patients, accompagnée d’un plus grand nombre d’erreurs (5.50% chez les dyslexiques sans trouble phonologique, 8.11% chez les dyslexiques avec trouble phonologique, mais seulement 3.93% chez les contrôles de même âge chronologique), suggère que la comparaison avec un groupe contrôle d’enfants plus jeunes, mais de même niveau de lecture, est également pertinente. Nous relevons tout de même en ce cas un effet du groupe : les erreurs, plus nombreuses dans le groupe apparié en âge lexique mais en réalité plus jeunes (11.40%), que chez les dyslexiques avec trouble phonologique (8.11%) ou sans trouble phonologique (5.50%). Comme dans l’analyse précédente, l’asymétrie de l’interférence selon le niveau apparaît sur les TR de l’ensemble des sujets (Interférence X Niveau, F(1, 78) = 19.16, p = .0001), mais interagit aussi avec le groupe, F(2, 78) = 8 .21, p =.0006 pour l’interaction Interférence X Niveau X Groupe). Dans cette analyse également, cette interaction s’explique parce qu’il n’y a pas d’asymétrie de l’interférence dans le groupe de dyslexiques sans trouble phonologique, alors qu’elle est significative, comme nous l’avons vu, dans le groupe d’enfants dyslexiques avec trouble phonologique, mais aussi dans le groupe apparié en âge lexique (F(1, 26) = 23.31, p = .0001 pour l’interaction Interférence X Niveau dans ce groupe). Comme le montre laFigure 77, l’interférence produite par une information concurrente est, dans ce dernier groupe comme chez les enfants dyslexiques avec trouble phonologique, davantage perturbante si elle est issue du niveau global que du niveau local. La configuration des résultats sur les taux d’erreurs confirme ce phénomène, avec l’interaction Interférence X Niveau, F(1, 78) = 14.41, p = .0003, mais surtout l’interaction Interférence X Niveau X Groupe, F(1, 78) = 3.88, p = .025. Ici encore, nous le voyons en Figure 78, le groupe d’enfants dyslexiques sans trouble phonologique se distingue du groupe présentant l’autre forme de dyslexie et du groupe apparié en âge lexique par l’absence d’asymétrie de l’effet d’interférence : cette dernière étant relevée dans le groupe contrôle, F(1, 26) = 13.09, p = .003, chez qui elle traduit comme chez les dyslexiques avec trouble phonologique une plus grande perturbation par la forme globale non pertinente, F(1, 26) = 45.78, p = .0001, que par les détails à ignorer, F(1, 26) = 2.72, p = .11.

Figure 77. Temps de réponses et erreurs standard selon l’interférence et le niveau pour les deux groupes d’enfants dyslexiques (avec et sans trouble phonologique) et le groupe contrôle apparié en âge lexique (contrôles Lexi).
Figure 78. Pourcentages d’erreurs et erreurs standard selon l’interférence et le niveau pour les deux groupes d’enfants dyslexiques (avec ou sans trouble phonologique) et le groupe contrôle apparié en âge lexique (contrôle Lexi).

Les analyses impliquant les groupes contrôles permettent aussi d’évaluer si le point sur lequel les enfants dyslexiques avec trouble phonologique se distinguent des autres dyslexiques (une anomalie de l’asymétrie hémisphérique pour le traitement des catégories Lettre et Dessin d’objet) les distingue aussi des enfants contrôles normo-lecteurs. Etant donnée l’absence de significativité des interactions qui auraient permis de le confirmer, l’interprétation de ces analyses est très délicate et ne permet aucune conclusion. Nous présentons tout de même ce que nous révèlent ces comparaisons, des tendances apparaissant à travers l’examen attentif des graphiques.

Dans l’analyse des TR impliquant le groupe d’enfants normo-lecteurs appariés en âge lexique, l’interaction Champ X Catégorie n’est pas significative et, contrairement à notre attente, l’interaction Champ X Catégorie X groupe n’atteint pas non plus le seuil de significativité, F(1, 78) = 1.94, p = .15. Rappelons toutefois que les analyses conduites séparément sur les deux groupes d’enfants dyslexiques montraient que l’interaction Champ X Catégorie était absente chez les enfants dyslexiques avec trouble phonologique, avec un avantage significatif de l’HG aussi bien pour les lettres que pour les dessins d’objets. Cette interaction était par contre très proche du seuil de significativité dans le groupe de dyslexiques sans trouble phonologique, avec un avantage significatif de l’HG limité aux lettres. Comme l’illustre la Figure 79, le groupe apparié en âge lexique présente une configuration de résultats analogue à ces derniers : bien que l’interaction Champ X Catégorie ne soit pas significative dans ce groupe, F(1, 26) = 1.54, p = .23, l’indice d’un avantage de l’HG spécifique aux lettres est observable. Sur ce point, le profil des enfants dyslexiques avec trouble phonologique semble donc se distinguer de celui des enfants de même âge lexique, qu’ils soient normo-lecteurs ou dyslexiques sans trouble phonologique.

Figure 79. Temps de réponses moyens et erreurs standard selon la catégorie et le niveau pour les deux groupes d’enfants dyslexiques (avec et sans trouble phonologique) et le groupe contrôle apparié en âge lexique (contrôle Lexi).

Concernant les pourcentages d’erreurs, les interactions Champ X Catégorie et Champ X Catégorie X Groupe ne ressortent pas (F < 1). Cette interaction n’est en fait significative sur aucun des trois groupes, mais cela cache des phénomènes différents, comme le montre la Figure 80. En effet, seul le groupe de dyslexiques avec trouble phonologique présente un avantage de l’HG significatif pour toute l’expérience, F(1, 26) = 4.65, p = .045, sans que ce facteur champ interagisse avec la catégorie, alors que dans les autres groupes, il n’y a pas d’interaction mais pas non plus d’effet du champ (F < 1). Aussi, il est possible de dire que seuls les dyslexiques avec un trouble phonologique ont la caractéristique de présenter un avantage de l’HG à la fois pour les lettres et pour les dessins.

Figure 80. Taux d’erreurs moyens et erreurs standard selon la catégorie et le niveau pour les deux groupes d’enfants dyslexiques (avec et sans trouble phonologique) et le groupe contrôle apparié en âge lexique (contrôle Lexi).

Dans les analyses prenant en compte finalement les enfants appariés en âge chronologique, l’interaction Champs X Catégorie n’est pas significative sur les TR, F(1, 78) < 1, et l’interaction Champs X Catégorie X Groupe non plus, F(1, 78) = 2.04, p = .14. L’observation de la Figure 81 montre simplement que la configuration des données n’est pas contradictoire avec celles que nous venons de décrire à travers la comparaison avec l’autre groupe contrôle : le groupe de dyslexiques avec trouble phonologique s’illustre par un avantage de l’HG particulièrement marqué, F(1, 26) = 22.07, p = .0001, ceci pour les deux catégories. Pour finir, les résultats sur les taux d’erreurs dans cette analyse qui prend en compte des enfants contrôles pour l’âge chronologique ont la même configuration que ceux impliquant les enfants contrôles pour l’âge lexique (voirFigure 82) : les dyslexiques avec trouble phonologique constituent le seul groupe à présenter un avantage significatif de l’HG, F(1, 26) = 4.65, p = .045, et l’absence d’interaction Champ X Catégorie est, dans ce cas,interprétable comme la manifestation d’une dominance hémisphérique gauche indifférenciée pour les lettres et les dessins d’objets.

Figure 81. Temps de réponses moyens et erreurs standard selon la catégorie et le niveau pour les deux groupes d’enfants dyslexiques (avec ou sans trouble phonologique) et le groupe contrôle apparié en âge chronologique (contrôle Chrono).
Figure 82. Pourcentages d’erreurs moyens et erreurs standard selon la catégorie et le niveau pour les deux groupes d’enfants dyslexiques (avec ou sans trouble phonologique) et le groupe contrôle apparié en âge chronologique (contrôle Chrono).