2.2.1. Hypothèse et équations de bases du modèle de Jeanne (1997)

Nous considérons un pays avec un régime de change fixe à la période t. L’autorité monétaire peut défendre la parité à un certain coût, comme il est possible de l’abandonner. Nous supposons que l’autorité monétaire peut être « faible » avec une probabilité μ. L’autorité dans ce cas abandonne la parité dès que les bénéfices sont négatifs. En outre, cette autorité monétaire peut être aussi «  forte » avec une probabilité 1- μ. Elle maintient la parité, dans ce cas, quelles que soient les circonstances. L’état de l’autorité monétaire est donc stochastique et parfaitement observable par le secteur privé (Jeanne, 1997).

Contrairement à Jeanne (1997), nous allons supposer désormais que μ est égale à l’unité pour des considérations de simplifications 27 . Nous supposons aussi que les bénéfices du maintien de la parité B t peuvent être divisés en deux termes tel que :

avec, b t  : les bénéfices totaux du maintien.

π t-1  : la probabilité du réalignement, évaluée par le secteur privé en t -1.

α : une constante qui représente la taille exogène anticipée de la dévaluation exprimée en terme de fondamentaux 28 .

L’équation (18) montre que les bénéfices du maintien dépendent non seulement des conditions économiques objectives mais aussi de la crédibilité de l’autorité dans son engagement à défendre la parité.

Les conditions économiques objectives sont résumées dans la variable b t qui correspond aux bénéfices du maintien si le gouvernement est parfaitement crédible. En fait, cette variable b t peut être déterminée par un panier de fondamentaux comme le taux de change réel, la balance commerciale, le taux de chômage. Le second terme de la première équation, implique que pour des conditions économiques objectives données, un faible degré de crédibilité (respectivement un haut degré) réduit les bénéfices du maintien de la parité (respectivement augmente le bénéfices).

Pour conforter sa faible crédibilité, le gouvernement peut prendre des actions (augmentation du taux d’intérêt) coûteuses (hausse dans le taux du chômage). Cependant, à la période t, la seule variable aléatoire est le regroupement des bénéfices b t . L’élément aléatoire provient de l’incertitude qui pèse sur l’état futur des fondamentaux.

Notes
27.

Nous avons adopté la même simplification utilisée par Masson (1998) dans la présentation du modèle de bifurcation de Jeanne (1997). Ce modèle présenté dans cette section va nous servir pour modéliser la contagioncomme Masson (1999a) dans la section suivante.

28.

Voir Masson (1999a), il a pris α = δ D avec δ : la taille exogène anticipée de la dévaluation. Et D : le niveau d’endettement externe.