Conclusion du chapitre 2

Dans ce chapitre, nous avons essayé de montrer l’importance de l’interdépendance dans les récentes crises financières notamment les crises de change. La revue de la littérature nous a permis dans une première étape, de distinguer plusieurs types de canaux de transmission de la contagion fondamentale reflétant des mécanismes d’interdépendances. Parmi ces canaux, figurent l’effet de mousson, les liens commerciaux notamment les liens avec le marché tiers et les liens financiers notamment les liens avec le créditeur commun. Dans une deuxième étape, nous avons montré empiriquement la significativité de certains de ces canaux dans l’explication des attaques spéculatives dans les pays contaminés, sans pour autant l’opposer à l’explication par les facteurs du « dedans » à savoir les fondamentaux. L’amélioration de la qualité d’ajustement ainsi que les tests de Fisher montrent au contraire que ces facteurs ont agit ensemble. En d’autres termes, nous pouvons conclure que lors des crises que nous avons étudiées, la propagation vers les pays contaminés a été accompagnée par une vulnérabilité de ces économies (insuffisance des réserves de change face à la perte de confiance des investisseurs internationaux, fragilité bancaire, monnaie surévaluée qui aggravait la situation de manque de compétitivité sur le marché tiers).

En résumé, nous tirons de notre étude dans ce chapitre deux conclusions :

Nous nous interrogeons dès lors sur la possibilité de la réalisation d’une contagion à « la Masson », même dans le cadre d’une forte interdépendance entre le pays originaire de la crise et les pays contaminés comme nous venons de le montrer empiriquement pour certaines crises des années quatre-vingt-dix. Dans le chapitre suivant nous allons essayer de déceler empiriquement un comportement de contagion pure chez les investisseurs internationaux, dans de cadre d’une crise de nature régionale caractérisée par de fortes interdépendances comme la crise asiatique de 1997.