2.3. Limites du test DCC

Certes, le test DCC dans l’article de Rigobon (2003) a pu résoudre maints problèmes économétriques qui se sont manifesté dans les tests antérieurs dans le changement structurel comme le test de Chow. Parmi ces problèmes, citons l’hétéroscédasticité, l’endogénéité et l’omission des variables. Toutefois, plusieurs travaux ultérieurs ont présenté diverses limites aussi bien économétriques qu’économiques du travail de Rigobon (2003) et du test DCC. Ces limites se situent à deux niveaux :

Afin de contourner ce problème de définition des périodes de crise, Caporale et alii (2005) ont testé la stabilité des mécanismes de propagation (représentés par les paramètres et du système 2) par une approche fondée sur une estimation comprenant la totalité de l’échantillon. Des restrictions relativement plausibles ont été imposées pour l’identification du système. L’hétéroscédasticité est ainsi corrigée en supposant que les chocs structurels suivent un processus GARCH (1,1). Leurs résultats suggèrent l’existence de la contagion entre les marchés boursiers asiatiques, ce qui est vérifié entre les marchés des changes asiatiques par McAleer et Wei Nam (2005) en utilisant la même approche.

Dans la même logique, Favero et Giavazzi (2000, 2002) ont proposé une nouvelle méthodologie basée sur une estimation à information complète du système (2) sans la composante des variables omises. En fait, ils ont testé la contagion en identifiant la non-linéarité dans la volatilité des chocs structurels à l’origine des mécanismes de propagation. Pour ce faire, ils ont fait appel à des variables dummies qui permettent de détecter les périodes de haute volatilité. En s’inspirant de cette même méthodologie, Wälti (2003) a introduit explicitement une variable proxy des chocs internationaux communs (Monsoonal Effect). Contrairement à Rigobon (2003), il a trouvé que l’hypothèse nulle de non contagion entre les marchés boursiers asiatiques durant la crise asiatique est largement rejetée.

Bonfiglioli et Favero (2005) distinguent entre la dynamique de long terme et celle de court terme des co-mouvements entre les marchés boursiers. A la manière de Favero et Giavazzi (2002), ils ont testé l’hypothèse nulle de non contagion à travers une estimation à information complète d’un modèle structurel co-intégré des deux marchés boursiers allemand et américain sur la période de 1980 à 2002. Il en découle que l’hypothèse de non interdépendance de long terme entre ces deux marchés ne peut pas être rejetée. Par ailleurs, ils ont pu vérifier la non-linéarité des chocs structurels du système en utilisant un VECM (Vector Error Correction Model) pour la forme réduite.

Dans ce qui suit, nous proposons une nouvelle approche économétrique pour tester la stabilité des mécanismes de propagation. Nous testons ainsi la non-linéarité des chocs structurels à l’instar de Favero et Giavazzi (2002). Toutefois, nous estimons ces chocs à travers une relation de co-intégration de long terme entre les marchés financiers. Par comparaison avec les travaux antérieurs ayant trait au débat interdépendance/contagion, cette nouvelle approche met l’accent sur l’utilisation de l’interdépendance de long terme dans l’identification de la contagion. Elle nous permet aussi de résoudre les problèmes de la définition des périodes de crise en utilisant la totalité de la période dans nos estimations.