4.1. Résultats du Test DCC

Avant de présenter les résultats du test DCC sur les marchés boursiers, nous commençons tout d’abord par une analyse descriptive des données ainsi qu’une présentation des périodes de tranquillités et de crises utilisées. Nous discutons par la suite les procédures de l’implémentation du test DCC.

4.1.1. Données et définitions des périodes de crises

La plupart des travaux empiriques sur la contagion utilisent les marchés boursiers comme indicateur des attentes et du comportement des investisseurs internationaux (Tan, 1998 ; Masih et Masih, 1999 ; Rigobon 2003). D’autres travaux sont basés sur les marchés des changes (AuYong et alii, 2004 ; McAleer et Wei Nam (2005) et les marchés des taux d’intérêt (Baig et Goldfajn, 1998 ; Khalid et Kwai, 2003).

Dans notre validation empirique du test DCC de Rigobon, nous utilisons des données relatives aux rendements journaliers de 8 indices boursiers asiatiques libellés en dollars. Les rendements sont calculés sur la base de 2 jours. Nous disposons des données de Bloomberg qui couvrent la période du 2 janvier 1995 au 30 juin 1999. Les pays étudiés sont : la Corée (COR), Hong-kong (HK), l’Indonésie (IND), la Malaisie (MAL), Les Philippines (PHIL), Singapore (SING), Taiwan (TAIW) et la Thaïlande (THAIL).

Le tableau 1 fourni la matrice des corrélations ainsi que quelques statistiques descriptives des rendements des pays de l’échantillon :

Chapitre 3 - Tableau 1 : Matrice de corrélation et statistiques descriptives des rendements boursiers calculés sur une base de 2 jours
Chapitre 3 - Tableau 1 : Matrice de corrélation et statistiques descriptives des rendements boursiers calculés sur une base de 2 jours

Les corrélations entre les rendements s’avèrent assez élevées. Nous distinguons notamment la forte corrélation du marché boursier du Hong-Kong avec les autres marchés boursiers de l’échantillon. Les statistiques descriptives montrent en outre une grande similarité des évolutions des rendements boursiers des pays de l’échantillon, ce qui tend à indiquer une forte interdépendance entre ces marchés.

Comme nous avons discuté dans la section 3.2., le principe du test DCC est d’examiner si les mécanismes de propagations des chocs entre deux pays changent significativement entre une période de référence et une période de test à savoir la période de faible volatilité et la période de forte volatilité. Nous suivons alors Rigobon (2003) dans la définition de ces deux périodes. Nous utilisons ainsi la crise asiatique comme l’événement qui discrimine entre ces deux périodes. Le tableau 2 présente les différentes périodes de forte volatilité, utilisées dans notre étude, relatives au trois pays originaires de crise.

Chapitre 3 - Tableau 2 : Définitions des périodes de faible et de haute volatilité
Chapitre 3 - Tableau 2 : Définitions des périodes de faible et de haute volatilité

En fait, la crise asiatique a commencé en juin 1997 avec la dévaluation du « bath » thaïlandais et elle a duré jusqu’au début de l’année 1998. La période de faible volatilité est définie donc comme les 6 mois avant la dévaluation thaïlandaise. Par ailleurs, nous utilisons 3 périodes de haute volatilité : la première est relative à la crise thaïlandaise qui commence au début du mois de juin 1997. La deuxième commence avec la crise Hong-Kong le 27 octobre 1997. D’après Rigobon (2003), cette crise de Hong-Kong est la seule crise dont la date de déclenchement est connue. En effet, la date de déclenchement de cette crise correspondait à une augmentation du taux d’intérêt de court terme assez spectaculaire. La troisième période de forte volatilité correspond à la période de la crise coréenne.

Cependant, comme nous avons déjà discuté auparavant, l’utilisation des courtes périodes de crise, comme les nôtres, permet d’assurer leur homogénéité. Par contre elles engendrent d’un autre coté un biais dans les estimations. Dès lors, nous utilisons aussi une longue période de crise afin d’étudier la sensibilité des résultats. Cette période s’étale de 10 juin 1997 jusqu’au 30 janvier 1998.