1. Modèle avec clause de sortie sous une forme réduite

Le modèle que nous présentons dans ce chapitre est similaire dans sa forme réduite à celui de Jeanne et Masson (2000). Le modèle représente la décision des autorités monétaires à maintenir ou non le régime de change. L’attitude du gouvernement est alors stochastique.

1.1. Hypothèses

Nous considérons un pays en régime de fixité, dans lequel le gouvernement peut décider à tout moment de dévaluer sa monnaie (clause de sortie). Comme nous l’avons vu dans le premier chapitre, les autorités monétaires décident de dévaluer ou non en comparant le bénéfice et le coût de maintien du taux de change. Les autorités dévaluent si le bénéfice net du maintien est négatif. Nous supposons que le bénéfice net du maintien à la période t peut être écrit sous une forme réduite :

On suppose également dans le même sens, que les fondamentaux ne sont pas négativement autocorrélés. En d’autres termes, une amélioration des fondamentaux engendre un changement dans la même direction de la fonction de distribution cumulative de la période suivante.

* 85

  • Dans le même ordre d’idée, nous supposons que tous les spéculateurs sont rationnels. Ils ont une connaissance commune 86 du même ensemble d’informations 87 . La probabilité de dévaluation moyenne est estimée à la date t comme suit :

Notes
85.

Contrairement au travail de Jeanne (1997) où la probabilité est évaluée suite à une observation des fondamentaux à

(t -1).

86.

Cf. chapitre 1, section 3, pour savoir plus sur le concept de connaissance commune.

87.

D’après Jeanne et Masson (2000), cette hypothèse est importante puisque Morris et Shin (1998) ont montré que l’absence de la connaissance commune enlève la multiplicité des équilibres dans les modèles avec clause de sortie.