4.1.2. Variables explicatives : les fondamentaux

Dans notre modèle, nous nous inspirons des travaux théoriques de seconde génération et notamment des modèles avec clause de sortie dans l’explication des crises de change (Jeanne 1997, Ratti et Seo, 2003 ; Bratsiotis et Robinso, 2004). Nous utilisons ainsi des variables macroéconomiques réelles afin de représenter les fondamentaux. Ces variables doivent apparaître dans la fonction objectif de l’autorité monétaire et elles sont déterminantes dans la formation des anticipations de dévaluation par le marché (Jeanne et Masson, 2000). Les variables macroéconomiques que nous avons considérées dans ce travail, sont le taux de chômage (chom), la balance courante en pourcentage du PIB (bc) et le taux de change réel (tcr). Le choix de ces variables pour représenter les fondamentaux est assez « standard » dans les travaux empiriques (Jeanne et Masson, 2000 et Ratti et Seo, 2003). Le graphique (2) montre l’évolution mensuelle de ces trois variables pour la période de janvier 1993 à septembre 2001. Comme Jeanne et Masson (2000), une variable tendance (t) est aussi utilisée comme variable explicative dans notre modèle MSR. Elle permet de saisir l’évolution temporelle de la réputation de l’autorité monétaire dans le maintien du taux de change fixe.

Les variables taux de chômage ainsi que les composantes avec lesquelles nous avons construit le taux de change réel, sont tirées du CD-ROM des Statistiques Financières Internationales (IFS). La variable taux de chômage est exprimée dans nos estimations en logarithme népérien (IFS ligne 67r.zf). Le TCR est calculé comme le ratio du taux de change nominal (IFS ligne ae.zf) et l’indice de prix à la consommation de la Corée (IFS ligne 64) multiplié par l’indice des prix à la consommation des Etats Unis (TCR = TCN * IPCEU / IPC avec TCN : taux de change nominal et IPCEU : indice des prix à la consommation des Etats Unis). Les statistiques de la balance courante sont extraites de Abiad (2003).

Conformément au modèle théorique présenté dans la section 2 de ce chapitre, une augmentation du chômage et une détérioration de la balance courante signifient une dégradation des fondamentaux économiques.La significativité statistique de cette dégradation dans le changement de régime de la variable dépendante, représente un effet indirect sur le différentiel de taux d’intérêt. Nous supposons que cet effet indirect n’est que l’effet de la bifurcation des fondamentaux qui peut expliquer le changement dans les croyances des spéculateurs sur le marché des changes qui engendre le saut entre les équilibres. Ainsi, les coefficients des variables taux de chômage et balance courante sont a priori de signes positif et négatif respectivement. Par ailleurs, une augmentation du taux de change réel à l’incertain correspond à une augmentation de la compétitivité extérieure de l’économie coréenne. Le signe du coefficient de cette variable est a priori positif.