2. Des œuvres qui dialoguent avec la culture : statut des épigraphes.

Il y a une continuité logique évidente entre le travail poétique de la voix et la prise à parti d’autres voix émergeant des textes lus par les poètes. Aussi n’est-il pas très étonnant qu’il y ait dans les trois œuvres de cette étude une multiplicité et une grande diversité d’ épigraphes, comme si écrire c’était déjà lire. Cette proposition reprend le commentaire d’Aragon, formulé dans Les Incipit, dont nous avons déjà souligné l’importance : Comprenez-moi bien, ce n’est pas manière de dire, métaphore ou comparaison, je n’ai jamais écrit mes romans, je les ai lus . En effet, le phénomène de la lecture encadre celui de l’écriture, et se rejoue sans cesse en amont et en aval de cette dernière ; il est à l’œuvre dans le choix des épigraphes comme dans leur ré-interprétation à la suite de l’œuvre elle-même. Nous en donnons à la suite trois tableaux récapitulatifs qui permettront de s’en faire une idée, compte non tenu des citations internes aux chapitres, où s’exerce le commentaire comme on le verra ensuite.