§1. La réception et l’accessibilité au droit par les travailleurs et par les partenaires sociaux

Le droit du travail au Cambodge n'est pas né des luttes sociales, mais d'une volonté extérieure au pays d'y introduire des règles conçues comme universelles. Or, la réception d’un droit qui n'a pas ses racines dans une histoire sociale propre, n’est pas très facile à comprendre pour la population et ni à mettre en application pour les institutions de l’État. Le droit, comme la démocratie, ne peuvent être facilement s'implanter dans un pays si la population de ce pays n’a pas une même tradition juridique ou un même mécanisme de gouvernement. Il s’agit plutôt d’une référence à l’histoire du pays, du peuple. Il paraît difficile, pour le peuple d’un pays, d’accepter une idée, un système juridique ou politique d’un pays (occidental) qui est complètement différent de sa propre culture. Ce phénomène pose le problème de l’acculturation du droit au Cambodge. Ainsi, l’habitude de la pratique coutumière comme mode de règlement des conflits est entravée par le droit imposé de type occidental à cause et grâce au protectorat de presque un siècle que la France exerçait sur ce pays. Cette acculturation n’a cependant pas fait considérablement évoluer la mentalité et le comportement des Cambodgiens à l’égard de la loi étatique (A) . En dehors de la question de l’acculturation juridique, se pose une autre question sur l’information, la diffusion et l’accessibilité à la loi de l’État ainsi que la résistance de la coutume en matière d’égalité entre les hommes et les femmes (B) .