2-2- Des langues en cohabitation

Un autre élément pouvant caractériser la langue seconde est sa co-existence avec une ou plusieurs langues maternelles et avec une ou plusieurs langues étrangères. Suivant l’importance que les textes officiels accordent à la langue seconde, un rapport de dominant/dominé ou de complémentarité s’installe, de même qu’une hiérarchie due au fait qu’on assigne au français des fonctions considérées comme « supérieures » et des « usages dits élevés » par rapport à ceux « inférieurs » qu’on laisse aux langues ou idiomes co-existants dans le même milieu.

Le statut des langues partageant le même espace que la langue seconde, surtout le statut de la langue maternelle, influe sur les rôles qu’on attribue à celle-là. Suivant les politiques d’aménagement linguistique et les nouvelles habilitations qu’on veut accorder à la langue maternelle par exemple, certains des privilèges de la langue seconde peuvent lui être retirés. C’est le cas, notamment, du français en Tunisie. L’arabisation tend à restreindre (partiellement) son rôle de moyen d’accès à l’information scientifique et à le faire partager avec la langue nationale qui est l’arabe.