Différentes réformes se sont succédé définissant ainsi différents statuts du français. Il est, en 1958, langue de culture et participe à côté de l’arabe à former des cadres bilingues en attendant la réhabilitation de la langue arabe. En 1963, le français est langue véhiculaire, langue d’enseignement de la majorité des matières, langue d’accès aux informations scientifiques et techniques. La réforme de 1974, visant à donner encore plus de place à l’arabe dans l’enseignement, réduit le français à un statut de français fonctionnel, à une langue d’accès aux informations scientifiques et techniques. Il l’est encore en 1982 mais un nouvel élément, fortement inspiré des méthodes du FLE est ajouté : le français est, en plus, un moyen de communication. Le bilinguisme revendiqué au départ tend à se modérer.
En 1991, le français redevient langue de culture à côté de l’arabe. Il contribue « à la formation intellectuelle, culturelle et scientifique » de l’élève. Il est alors perçu comme une langue étrangère à statut privilégié, et comme le souligne M. Miled, la désignation du français langue seconde n’est à aucun moment mentionnée dans les textes officiels.
A partir des éléments caractéristiques du français langue seconde et en l’appréhendant dans son statut « formel » et « officiel » et donc en partant des différents textes officiels et pratiques institutionnelles qui dessine le relief formel de la langue, R. Chaudenson (cité in Miled, 1998 ; Naffati, 2000) a identifié cinq points caractérisant la langue seconde : « l’officialité », « les usages institutionnels », « l’éducation », « les moyens de communication de masse », « le secteur secondaire et tertiaire privé ». En les appliquant à la situation tunisienne, H. Naffati (2000 ; 2004) arrive à une description que nous reprenons de manière succincte :
Nous reprenons ces chiffres à H. Naffati (op. cit.).