3-1-4- La population générale

Le sentiment général est celui d’une utilisation du français « un peu partout ». Il occupe, en termes de sympathie, la seconde place après l’arabe. Mais en termes d’utilité et d’importance, il est en tête avec l’anglais. Tous les deux sont considérés comme des langues de relations internationales, des langues d’ouverture, de progrès, de modernités et de promotion sociale.

Globalement, comme le souligne H. Naffati en s’appuyant sur les propos de F. Manzano, « il y aurait tendance vers la régression des jugements passionnels sur la langue jugements qui, en Tunisie, n’ont d’ailleurs jamais été très passionnels, en comparaison avec d’autres pays. » (Naffati, 2000 : 139). Un partage des domaines semble opéré : développement économique et social, relations internationales, modernisme … etc semblent liés au français et aux autres langues occidentales et plus spécialement à l’anglais. Les valeurs identitaires et culturelles, la religion, les institutions, les arts, semblent liés à l’arabe. L’idée générale est alors celle d’un équilibre entre l’arabe et les langues internationales véhiculaires. Le bilinguisme serait alors une expérience bien gérée et bien vécue par les Tunisiens.