Les interpénétrations de l’arabe dans le français sont classées en deux catégories : transferts positifs de compétences acquises lors de l’apprentissage de la langue maternelle et qui sont ré-exploitées lors de l’apprentissage de la langue française de manière à en faciliter l’acquisition, et transferts négatifs ou interférences entre les deux systèmes de langue qui génèrent des erreurs. Ces transferts sont alors perçus comme inévitables, vu le contact permanent entre l’arabe et ses deux variétés, d’un côté, et le français de l’autre.
Ces transferts se manifestent à trois niveaux, morpho-syntaxique, phonétique et lexical. Selon H. Naffati, il n’est pas toujours évident de ramener l’origine d’un transfert ou d’une erreur, clairement, à un de ces niveaux, les raisons pouvant relever de deux, voire des trois niveaux.
La morphosyntaxe : H. Naffati distingue quatre lieux où s’opèrent les transferts et qui sont l’enchaînement phrastique (la subordination, la coordination etc.), le système verbal (aspects, modes), le syntagme nominal et la préposition 6 .
La phonétique : le système vocalique arabe réduit par rapport à celui français, notamment en voyelles, est à l’origine de nombreuses erreurs qui peuvent dépasser les difficultés de discrimination auditive pour toucher le sens et même la syntaxe. Les phénomènes suivants sont constatés :
Le lexique: c’est à ce niveau que l’interférence est la plus importante selon H. Naffati, mais aussi la moins étudiée. Le transfert est étudié surtout comme source d’erreurs mais, depuis peu, il l’est aussi en ce qu’il permet de déterminer les caractéristiques d’un français tunisien.
Ces éléments sont traités plus en détails dans H. Naffati (2000), A. Brahim (1994) et M. Derbal (1980)