« Le bilinguisme est un fait démocratisé par l’enseignement » (Naffati, 2000 : 156). La baisse du niveau, fait constaté, n’y change rien. Le bilinguisme voit une recrudescence importante : les enfants sont de plus en plus scolarisés, ils ont des parents qui parlent le français 7 , le ministère de l’éduction et de l’enseignement prend des mesures pour renforcer le français et suppléer à la baisse du niveau. Nous avons là autant de paramètres qui aident à l’installation d’un bilinguisme bien assumé, un bilinguisme qui ne soit pas perçu ou vécu comme un déchirement.
Mais ce bilinguisme reste fragile et menacé par les conflits idéologiques qui peuvent voir en lui une menace pour l’identité arabe. M. Riguet (1984), cité par H. Naffati, trouve dans la revalorisation de la langue nationale, qu’est l’arabe, la solution à ce conflit et le moyen d’éviter le sentiment de perte d’identité qui peut naître chez certains et qui peut bloquer en eux le développement du bilinguisme. Le français sera alors présenté « comme un complément » à cette langue arabe.
Dans l’enquête menée par L. Bel-Haj Larbi et citée par H. Naffati, 65% des élèves enquêtés ont tous les membres de la famille qui parlent français contre 35% en 1970, (op. cit. : 156)