3-5-2- L’alternance codique

Comme nous l’avons souligné plus haut, la forme la plus présente du français à l’oral est celle de l’alternance codique ou code-switching. La production de l’alternance, ainsi que la détermination de sa nature et de la langue dominante, dépendent du contexte. Selon ce dernier, le code-switching peut se faire sur une base arabe ou encore française ou même dans un mouvement entre les deux tel qu’il devient difficile d’en déterminer la langue dominante.

L’alternance peut porter sur le lexique, des mots français sont alors introduits dans la conversation arabe afin de valoriser le locuteur bilingue qui les utilise. Il peut s’agir aussi de termes spécialisés non disponibles en langue arabe. L’alternance peut porter aussi sur des expressions comme d’accord, bon, bien sûr dont l’utilisation est due plus à un besoin d’identification et de revendication d’un statut bilingue qu’à autre chose. Une alternance répétitive, soulignée par F. Laroussi (1996) et par H. Naffati et A. Queffelec (2004) à sa suite, est notée dans le discours des bilingues qui ont alors tendance à répéter un même terme dans les deux langues.

Le choix du recours à l’alternance est alors comme le dit H. Naffati d’ordre discursif et social plutôt que linguistique. Ses motivations diverses, son oralité et sa mouvance en font un phénomène non codifiable. En effet, F. Laroussi (1991) constate que l’alternance intervient à n’importe quel moment et qu’elle n’est pas régie par des contraintes syntaxiques.