La didactique du français sur objectifs spécifiques 10 s’inspire, à ces débuts, en grande partie de la didactique du français langue étrangère. Cependant, un concept a été mis en exergue : « L’identification » des besoins pratiques des apprenants, tout en tenant compte de leurs spécificités culturelles et sociales.
Cette méthodologie se démarque d’une approche « universaliste », qui comme son nom l’indique, prétend à une neutralisation et une banalisation des diversités des contextes éducatifs. Elle « ne prend en compte que très peu d’éléments de la situation d’enseignement/ apprentissage » (Beacco, 1990 : 9). Les éléments qui sont pris en considération sont l’âge des apprenants et les différentes situations d’enseignement (scolaire, non scolaire). Mais même si cette méthodologie universaliste ne prend pas en considération la représentation de la langue ou les intérêts personnels de chaque apprenant, elle est adoptée par différentes sociétés, qui trouvent en elles un moyen commode et facile pour la transmission des connaissances.
Comme nous l’avons déjà souligné, il s’agit là d’une didactique des langues étrangères en général et de la didactique du français langue étrangère en particulier. Cette didactique ne correspond pas à notre situation où le français est plus qu’une langue étrangère : il est une langue seconde.
S. Moirand (1990a, 1990b, 1995) et S. Eurin-Balmet et M. Henao de Legg (1992) prennent en considération cette spécificité. S. Eurin-Balmet et M. Henao de Legg dans Pratique du français scientifique arrivent à la constatation suivante : « c’est dans le domaine de l’enseignement du français langue seconde que l’on retrouve la meilleure adéquation entre la demande sociale et les besoins individuels des apprenants » (op. cit. : 41), l’objectif ultime de l’apprentissage et de l’appropriation linguistique étant la maîtrise d’une langue « vecteur de développement ».
Elles soulignent aussi qu’il y a une certaine homogénéité qui caractérise l’environnement 11 dans lequel est employé le français langue seconde, et aussi le public qui l’utilise. Ce public est homogène linguistiquement et culturellement même si le niveau de connaissance en « langue cible » varie. L’homogénéité a été constatée à travers l’identification des mêmes besoins, des mêmes exigences, des mêmes rapports à la langue, des mêmes réticences et des mêmes acceptabilités et ouvertures, dans un environnement spécifique du pays concerné.
Les deux auteurs présentent le modèle de l’enseignement fonctionnel comme une solution, un modèle à suivre. Selon D. Lehmann, cité par S. Eurin- Balmet et M. Henao de Legge (1992 : 60), ce modèle fonctionnel consiste à « se fixer des objectifs langagiers » et à se donner « les moyens de les atteindre ». L’apprenant et ses objectifs sont au centre du programme d’enseignement qu’on lui propose. Un programme qui lui permet d’acquérir le bagage nécessaire pour assurer la communication dans la langue cible.
Ce qui nous amène à la question suivante : quels sont les objectifs du français langue de communication scientifique ? Deux objectifs essentiels sont identifiés.
Ces deux besoins sont reliés l’un à l’autre, parfois même étroitement sur le paramètre temps.
Pour finir, les différentes recherches semblent d’accord sur un point essentiel : le but de l’enseignement du FOS n’est pas la matière scientifique elle-même, mais les « structures linguistiques » les plus fréquentes et leurs utilisations.
On a parlé de français langue de spécialité, de français instrumental, de français fonctionnel et de français sur objectifs spécifiques. D. Lehmann souligne qu’il ne s’agit pas de simples appellations mais de définitions et de conceptions différentes de ce français. (voir Lehmann. D (1993) : Objectifs spécifiques en langue étrangère : les programmes en questions.). G Khan signale que désormais la manière de nommer ce champ n’a pas d’importance, sont retenus : « langue de spécialité » ou « langue spécialisée » et, plus couramment, « langue d’enseignement de telle ou telle langue sur ou pour objectifs spécifiques » (Khan, 2000)
L’environnement est décrit comme “constitué par un ensemble de conditions culturelles, sociales, économiques et techniques qui caractérisent une situation donnée. C’est parce que tout système se situe dans un environnement qu’il faut connaître qu’il n’est pas possible de pratiquer une approche systémique à distance“.
Cette définition est elle-même reprise de l’éducateur et approche systémique