4-2-4-1- L’enseignement de l’écrit en Tunisie

En Tunisie, l’enseignement de l’écrit est passé par trois étapes. La première, se situant entre 1963 et 1975, marquait une période où le français était considéré comme une fenêtre ouverte sur le monde et comme une langue de culture. Le programme officiel de 1963 définissait sa tâche en termes d’instruction et d’éducation permettant le développement, chez l’apprenant, d’un esprit critique, de qualités sociales et artistiques. La tâche d’écriture était liée à celle de la lecture. Elle avait pour but de développer une certaine rigueur dans l’expression à travers la description de faits, de sentiments, et de jugements en prenant comme modèles ceux de textes étudiés en lecture. Elle était de même subordonnée à la grammaire pour qui elle constituait un lieu d’application des différentes théories.

La deuxième époque va de 1978 à 1982. Le français est défini alors suivant sa fonction de véhicule de l’information scientifique. L’enseignement est influencé par le niveau-seuil, la pragmatique et les actes de langage et les méthodes communicatives. On commence à s’accorder sur l’importance de développer une compétence énonciative et non seulement linguistique, on accorde de l’importance à l’ancrage énonciatif dans la production écrite sans toutefois négliger le rôle de la grammaire et de la lecture.

La troisième étape est née sous le signe de la grammaire textuelle avec les programmes de la réforme de 1991. On se donne, désormais, comme objectifs de développer des compétences textuelles, discursives et méthodologiques.

Ses différentes réformes montrent que la didactique de l’écrit a mis du temps avant de s’imposer et de se voir accorder une place dans la didactique des langues. Nous allons en esquisser quelques traits en établissant des liens avec la didactique de l’écrit spécialisé et de l’écrit en langue seconde.