1-1-3- Les marqueurs de surfaces

Les créateurs de la RST mettent un point d’honneur à ne pas prendre les indices de surface comme indices des opérations de fond, préférant se fier à la cohérence plutôt qu’à la cohésion. En expliquant les intentions de l’auteur et la présence de chaque élément dans le texte, l’analyse RST donne alors le moyen de se passer de ces indices dans la détermination de la cohérence. M-P. Péry-Woodley ne semble pas partager ce choix. Elle reprend le modèle et redonne aux marques de structuration de surface leur rôle dans l’identification de la cohérence et notamment dans le découpage en segments, ceci en adoptant ce qu’elle qualifie de « conception élargie de la notion de signalisation » (Péry-Woodley, 2000 : 43). Elle combine alors la RST avec d’autres modèles tels que celui de l’architecture textuelle afin de combler les lacunes de la RST à ce niveau.

Nous serions tentés de faire de même et de tenir compte des marques de surfaces dans notre étude. En effet, nous ne pouvons être aussi radicaux que W. C. Mann et S. Thompson dans leur position face à la notion de signal, vu l’importance accordée à ces marques dans le cursus scolaire des étudiants/ participants à notre recherche et l’importance que leur accordent les participants eux-mêmes. Toutefois, les renseignements que nous avons concernant ces étudiants et leurs connaissances de la langue française 16 nous poussent à être très vigilants en étudiant les marques de structurations se trouvant à la surface des textes produits, l’hypothèse étant que ces marques (connecteurs, prépositions…) peuvent être mal utilisées, et donc pourraient être un indice trompeur qui fausserait notre description et notre analyse. Notre position serait donc de prendre en considération les indices de surface comme traces des opérations profondes qui structurent le texte afin d’en étudier, selon le cas, les occurrences correctes et celles qui ne le sont pas.

Notes
16.

Ces informations se basent sur les propos des étudiants et sur leur propre évaluation de leurs compétences, ainsi que sur l’évaluation de leurs professeurs, et non sur ce qu’ils sont censés avoir acquis selon les programmes officiels et suite aux cours dispensés au lycée