1-1-6- L’apport de la RST

W.C. Mann et S.A. Thompson, les fondateurs de la méthode d’analyse RST, la décrivent comme une méthode qui permet la description de la structure d’un discours monologal et non un modèle théorique pour l’étude ou l’analyse du discours et c’est dans cette première perspective que nous l’utilisons dans notre recherche.

Appliquée à l’étude du passage d’un texte source à un texte cible, lors d’une réécriture du premier, La Rhetorical Structure Theory ou RST souligne une compétence que les étudiants doivent avoir, sinon acquérir, et qui est celle « de repérer les relations argumentatives dans le texte source et d’en rendre compte dans le texte cible» (Boch, Tutin & Grossmann, 2003 : 31).

Elle permet de voir la compatibilité au niveau argumentatif et structurel du texte d’arrivée avec le texte de départ. Mais elle permet aussi de révéler les origines de certaines traces ou marques linguistiques dans les textes cibles qui n’existaient pas en tant que telles dans le texte source mais qui étaient sous-tendues par sa structure rhétorique. Elle dévoile ce qui était peut-être voilé, du moins ce qui n’était pas explicite dans le texte de départ et nous renseigne sur les moyens utilisés pour le faire. Cette méthode nous permet aussi de voir comment se fait le travail, la tâche, en éclairant les correspondances qu’effectueraient les apprenants entre des liens qui structurent le texte source (en profondeur) et certaines traces qui les marqueraient dans le texte cible (en surface).

Avec cet outil d’analyse, le chercheur, comme le disent F. Boch, A. Tutin et F. Grossmann « plonge (...) dans la structure profonde du texte, épreuve qui lui permettra par la suite une analyse beaucoup plus efficace des productions estudiantines » (op. cit. : 43) . La RST nous donne les moyens d’évaluer le taux de réussite ou d’échec de la compréhension du texte à étudier par nos étudiants selon qu’ils arrivent, ou non, ou plus au moins, à réintégrer, correctement dans leurs productions, les relations argumentatives et rhétoriques. Dans leur étude F. Boch, A. Tutin et F. Grossmann décident de ne pas appliquer la RST à tout le texte cible. Pour notre part, nous nous proposons d’appliquer la RST là tout le texte cible surtout qu’il serait intéressant pour nous d’avoir une idée complète sur les différents relations reprises dans les textes finaux. En ce qui concerne le texte source, nous optons pour une description qui s’arrêterait aux premiers niveaux d’analyse.

De plus, selon F. Boch, A. Tutin et F. Grossmann, la RST permet de « rendre compte des relations discursives que les étudiants établissent pour donner de la cohérence à leur réécriture » (op. cit. : 31). Nous pouvons alors nous interroger sur la façon dont ils identifient la cohérence du texte source, comment l’expriment-ils dans leur propre texte ? Comment donnent-ils ou redonnent-ils de la cohérence à leur réécriture ? Est-ce qu’ils restent fidèles au discours de départ et à quel degré?

La RST permet aussi de poser un certain nombre de questions et de poser des hypothèses que nous n’allons pas aborder ici vu les implications qu’elles exigent sur la nature du corpus, implications non satisfaites ici. Mais nous y reviendront dans la conclusion pour voir les perspectives qu’elles peuvent ouvrir dans le cadre général de l’étude des textes scientifiques.