3-1-4- Les résultats et la conclusion

Comme nous l’avons souligné au début de cette analyse, les différentes productions sont plus ou moins attachées au modèle du texte de départ. Nous en avons distingué trois types.

Le premier type est un texte proche du texte source. Certes, les participants ont fourni un effort de synthétisation qui se traduit par une réduction des unités de base et des sous-unités de base. Ils ont fourni un effort de reconstitution de ces unités en marquant un avantage pour les unités de base et en réduisant les informations complémentaires de façon à diminuer les écarts entre les types de SUB. Toutefois, la présence d’un nombre d’unités de hiérarchisation assez élevé et proche de celui du texte source, et surtout un nombre de UH qui garde le même rapport aux UT aussi bien dans le texte cible que dans le texte source, nous laisse dubitatifquant au niveau de détachement des étudiants par rapport à un modèle scolaire du texte scientifique qui voit dans ces unités le reflet d’une bonne structuration.

Le deuxième type est un texte qui marque des positions différentes par rapport aux données de départ du texte du cours. Au passage au texte à rédiger, les données totales ont été réduites de moitié, et à l’intérieur de chaque partie et selon le type d’unités, les données et les rapports entre les unités ont été négociés toujours dans un sens tel que prédominent les unités essentielles sur les autres. Une domination tant au niveau global du texte qu’au niveau de chaque partie. Une domination qui s’appuie sur une faible réduction des UB, une forte réduction des SUB, et une quasi-absence des unités de hiérarchisation. Sans pour autant élever ce texte au niveau de modèle à suivre, le texte du groupe 2 nous paraît être le plus équilibré. Dans tous les cas, il est à mi-chemin entre le premier type de texte et celui qui va suivre.

Le troisième type de texte est donc celui qui creuse un écart important entre ses données et celles du texte de départ. C’est le cas, à des degrés variables et comme nous l’avons dit, des trois textes des G3, G4 et G7. Les réductions touchent toutes les unités et de manière plus importante les unités complémentaires et les unités hiérarchisantes. L’effet sur les textes est très marqué. Nous pouvons même nous demander s’il ne s’agit pas là d’un appauvrissement des données dans certains cas comme pour le texte cible du groupe 4 où la réduction atteint sa valeur maximale de 75%.

S’il est vrai que reconduire plus de sous-unités de base que d’unités de base dénote comme le soulignent Boch, Tutin et Grossmann, une compréhension erronée des données du cours, nous sommes en droit de penser que reconduire trop peu de ces sous-unités, qui sont des unités complémentaires de compréhension, peut nuire à la qualité du texte et aussi à son degré de compréhension et de clarté. Le recours à des exemples, ou à des rappels, ou a des données de déterminations est un phénomène attesté dans les textes et les discours scientifiques. Ces sous-informations sont loin d’être des unités de décoration. Leur rôle, s’il n’est pas indispensable, est important en tant qu’élément facilitant l’accès à l’information, appuyant le raisonnement et concrétisant les faits.

Notre analyse hiérarchique nous a aidé à mettre le doigt sur des questions auxquelles nous ne pouvons répondre en nous basant seulement sur ces quelques résultats. Ce n’est pas une analyse de fond que nous avons effectuée là, mais une analyse en surface qui trace des lignes de recherche que l’analyse de la structure rhétorique approfondira.