3-2-1-1- La structure rhétorique du TC

(cf. Annexe G2, p.483).

RST de G2
RST de G2

La RST du texte cible met en œuvre différentes relations prépositionnelles.

  • La circonstance : 1 29 . Elle définit le rapport entre le segment constitué par les deux premières parties et le segment constitué par la troisième, le premier segment étant l’ensemble des conditions nécessaires à la bonne lecture des données du second.
  • La jonction : 8. Elle est présente à tous les niveaux et elle lie des segments de tailles variées. Le lien peut être assuré linguistiquement par une marque de coordination comme « et » entre les segments 22 et 23, ou non comme c’est le cas entre les segments 2-7 et 8-20. Cette relation peut aussi avoir recours à des marques plus particulières comme les marqueurs métadiscursifs : «  on va voir (maintenant) » (segments 2, 8, 37), « on signale que » (segment 15) ; ou encore les sous-titres comme dans les segments 24 ou 30 qui marquent une rupture et le début d’un segment « indépendant » de ce qui précède.
  • La préparation : 10. Elle marque le lien entre deux segments dont le premier prend souvent la forme :
    • d’un sous-titre souligné ou annoncé par une étoile, ou encore introduit par une préposition comme « en » au début du segment 21 ou « pour » au début du segment 24.
  • d’une phrase introductive/ explicative/ annonciatrice. Ces phrases ont la même fonction métadiscursive, c’est-à-dire celle de présenter le discours qui suit, de quoi il sera question, c'est-à-dire de présenter ce qui sera fait ou dit. Elles commencent souvent par des marqueurs métadiscursifs (souvent les mêmes qui assurent des liens de jonction entre un ensemble de phrases les précédant et l’ensemble de phrases constitué de la phrase introductive et de ce qu’elle introduit). Nous retrouvons ces phrases au début des 3 grandes parties mais aussi au début de chaque segment informationnel important comme l’introduction :
  • L’opposition : 4. Trois d’entre elles sont introduites par « par contre », et ce, entre les segments 3-4 et 5-7, les segments 19-20 et les segments 40-41 et 42-44. La quatrième, entre les segments 16 et 17 est soutenue par le lexique scientifique, à savoir « état symétrique » et « état antisymétrique ».
  • L’étude de cas : La seule occurrence relie l’étude des fonctions des deux particules, à l’état fondamental, à celui de la construction de l’état de chacune des particules.
  • La conséquence : 6. La première au niveau 5, appuyée par « donc », présente la fonction d’onde comme la conséquence de l’indiscernabilité due au non sens de la notion de trajectoire. La suivante est soulignée par « alors » qui relie l’expression en langue naturelle de la symétrie à celle en langue mathématique. Au niveau suivant, le segment noyau 11-14 se divise en segment satellite 11-12 et en segment 13-14 noyau de la conséquence introduite par « donc » et qui renvoie l’introduction de l’opérateur d’échange à l’équation de la fonction et à ses données. Au niveau 9, « alors » introduit la conséquence de la non-adéquation de la fonction prise avec la condition de la symétrie. Au même niveau, une combinaison constituée de deux conséquences relie le segment 34 au segment 35 par le moyen de la proposition « ce qui conduit » ; et ce dernier segment est lui-même relié au segment 36 par « alors ».

Les relations de conséquence sont celles qui suscitent le plus de recours à des marqueurs ou à des coordinations.

  • La justification : 5. Aux niveaux 4 et 5, chacune des deux justifications - reliant les segments 3 à 4 et 5 à 6 et introduite par « puisque » - sert à relier la notion de trajectoire à celle de la possibilité de discerner (ou non) deux particules identiques, et ce, selon la mécanique prise en considération. Les deux justifications du niveau 7 relient aussi des segments qui présentent un certain parallélisme entre eux. En effet, il y est question de la possibilité d’existence (ou non) de deux particules identiques (bosons ou fermions) dans le même état et du rapport de cette possibilité avec la notion d’attraction ou de répulsion quantique. La dernière justification se trouve au niveau 8. Elle est indiquée en surface par le groupe prépositionnel « d’après l’expression de déterminant », qui renvoie au contenu du segment 31-33 et qui le prend comme appui pour avancer le contenu de 34-36.
  • La définition : 3. Les définitions des segments 12, 18-20 et 33 introduisent des compléments d’informations qui apportent des clarifications sur les valeurs de lambda, les caractéristiques physiques des bosons et des fermions, et les composantes du déterminant de Slater. La première et la troisième sont signalées par « avec », mais la deuxième est signalée par segment de présentation, ce qui est certainement dû à la taille des informations au rapport d’opposition que renferme le segment en question.
  • Les données : 1. cette relation détermine un élément dont il sera question dans le segment noyau, à savoir le Pij. Elle est signalée par « on va introduire ».
  • L’antithèse : 1. Marquée par « mais », elle souligne la non-adéquation de la fonction avec une condition indispensable qui est la symétrie, ce qui conduit à l’utilisation d’une autre fonction.
  • Le constat : au niveau 7 reliant par « on constate qu’» la possibilité d’existence des bosons sur un même état quantique à l’expression de sa fonction avec une combinaison linéaire.

Le texte contient une panoplie importante et variée de propositions relationnelles qui va de pair avec le nombre de segments identifiés. Dans cette panoplie, certaines relations se démarquent des autres telles que les préparations  (11), les jonctions (7) et les conséquences (6), d’autres sont moyennement présentes telles que les justifications et les oppositions (5) et les définitions (3), alors que, à l’autre bout, certaines relations n’ont qu’une seule occurrence telles que les données, l’étude de cas. Les préparations traduisent un souci de mise au point sur les informations, une mise au point qui rappelle un peu les éléments de hiérarchisation et les sous-titres. Les jonctions présentes à tous les niveaux cassent quelque peu l’effet de structuration que confèrent au texte les présentations et les conséquences et laissent à la lecture du texte une impression de collage d’informations, et ce, malgré un souci de structuration qui transparaît aussi à travers les différentes traces de surfaces qui marquent certaines relations.

Nous allons donc, à travers l’étude du passage de TS à TC voir en quoi la jonction met, ou non, en valeur certains liens de départ. De même, nous allons voir si les différentes relations ainsi que leurs marqueurs sont bien utilisés.

Notes
29.

Il s’agit là du nombre d’occurrences de la proposition relationnelle. Nous commencerons par déterminer ce nombre pour chacune des relations citées.