3-3- Les textes cibles entre AH et RST :

3-3-1- Le classement de TC

L’étude de la RST des textes rejoint la classification effectuée à partir de l’analyse hiérarchique à savoir qu’il existe trois groupes de textes :

Un premier groupe est constitué de G2, groupe de milieu ou groupe moyen, où l’écart par rapport au TS est équilibré. 13 relations sont reprises (reprises et reprises non marquées confondues), 16 explicitées, 5 crées et 8 altérées. Un deuxième groupe est constitué de G1, groupe très proche de TS. Il présente 34 relations reprises, 2 explicitées, 1 créée et 3 altérées. Un troisième groupe constitué de G4, G3 et G7, groupe des textes se démarquant de TS. Les données permettent de les classer comme suit, dans l’ordre du plus au moins proche de TS:

  • G3, avec 8 reprises, 3 explicitations, 3 créations et 12 altérations
  • G4, avec 3 reprises, 4 explicitations, 0 créations et 10 altérations.
  • G7, avec 2 reprises, 8 explicitations, une création et 15 altérations.

Le tableau suivant résume les pourcentages 32 en question :

Tableau 12
  Reprises Reprises non marquées Explicitations Créations Altérations
G1 25% 60% 5% 2,5% 7,5%
G2 11,9% 19,04% 38,08% 11,9% 19,04%
G3 0% 30,72% 11,52% 11,52% 46,08%
G4 5,88% 11,76% 23,52% 0% 58,8%
G7 7,68% 0% 30,72% 3,84% 57,6%

A la lumière de ces données nous trouvons que la seule donnée commune à tous les groupes est que plus les textes se détachent de TS, moins ils présentent de reprises (taux de reprises marquées et non marquées confondues) et plus ils présentent d’altérations (taux de créations et d’altérations confondues). Plus les groupes se détachent de TS et plus le taux d’explicitation augmente mais aussi le taux d’altération. En somme, plus ils tentent de faire preuve d’une maîtrise des données en les réordonnant et en les explicitant, plus ils encourent de risque de manifester le contraire. En effet, Les tentatives d’appropriation par l’explicitation et, de manière plus timide par la création, ne sont pas toujours réussies. Seul G2 présente un pourcentage de ces deux relations plus important de celui des altérations.

A quoi ceci est-il dû ? Et à quoi correspondent ces types de relations ? Nous avons déjà commencé à répondre à la première question dans l’étude des passages de TS à TC dans les différents groupes et nous y reviendront encore dans l’étude des moyens linguistiques utilisés lors du passage et dans l’étude des transcriptions orales. D’ores et déjà nous pouvons dire que les différents outils auxquels les étudiants ont eu recours tels que la suppression, la reformulation, les marquages énonciatifs etc. y sont pour beaucoup. A la deuxième question nous répondons comme suit :

Nous avons déjà vu que la portée rhétorique du texte est fortement liée à la nature des relations dominantes dans ce texte. Par exemple, dans le texte du groupe 7, la priorité est donnée à la relation de conséquence souvent marquée en surface par une conjonction ou autre. Dans le groupe 1, la priorité est donnée à la relation d’opposition et à la relation de jonction même si, de manière générale, la variété des relations suscitées et leurs faibles fréquences ne permettent pas d’avancer que telle ou telle autre relation reflète la direction générale du texte. Cette richesse rhétorique serait, plutôt, l’indice d’un tout autre type de direction, celui, justement, d’une absence de prise de position précise et d’un conformisme au modèle établi sans prise en charge de ses données.

Cette portée rhétorique est aussi liée au type de relations reprises/ non reprises, marquées/ non marquée. Les relations qui sont les plus conservées dans le passage du texte source vers le texte d’arrivée diffèrent selon le texte en question.

Dans G2, les relations que nous retrouvons d’un texte à l’autre sont l’opposition, la préparation, la justification et la jonction. Les relations les plus marquées sont : la relation d’opposition, la relation de justification et la relation de conséquence. L’altération, quant à elle, ne touche pas une relation en particulier. La conséquence par exemple prend la place de relations différentes : jonction, hypothèse, ou données etc. La préparation est la seule relation créée.

Dans G1, les relations reprises sont variées mais celles qui se démarquent le plus sont l’opposition, la jonction au premier rang et la conséquence au deuxième. Les relations les plus marquées sont tout autre : il s’agit de la relations de données et de la relation d’exemple.

Dans les groupes G3, G4 et G7, des données communes apparaissent. L’opposition fait partie des relations les plus reprises, au côté de la jonction pour le groupe 3 et de la justification et de la conséquence pour le G7. La relation la plus marquée, à l’unanimité, est la conséquence. Cette relation est aussi le plus souvent la résultante de l’altération que subissent les schémas RST des groupes en question. Par contre, comme pour les deux autres catégories de groupes, il n’existe pas de relation plus altérée que les autres.

Notes
32.

Nous convertissons ces données en pourcentage afin de mieux souligner les rapports et les différences entre les groupes. Les pourcentages sont calculés suivants le nombre totale de relations dans chaque groupes.