3-3-2- La correspondance entre les relations et les unités

La correspondance entre les deux types d’analyse n’est pas évidente à faire, chacune des deux méthodes touchant un niveau différent : une étude quantitative, de surface, pour l’étude hiérarchique, et une étude qualitative, de structure, pour l’analyse RST. De plus, nous avons fait le choix dans l’étude RST de ne pas approfondir le schéma des propositions relationnelles et de nous arrêter aux niveaux et aux segments qui nous paraissent importants et significatifs pour notre étude. La correspondance directe entre certaines SUB et certaines relations est alors impossible à faire dans ces conditions.

Toutefois, nous avons déjà souligné dans l’étude hiérarchique des phénomènes qui nous paraissent susceptibles d’avoir des échos dans l’étude RST - et inversement. Le rapprochement entre les résultats des deux méthodes se fera alors de manière générale, en soulignant quelques correspondances entre les directions globales que confèrent chacune des deux méthodes aux textes cibles par rapport au texte source.

Nous avons vu par exemple dans l’analyse hiérarchique du texte G2, que la réintroduction des différentes sous-unités se fait à des taux variables faisant passer un type de sous-unités d’un certain statut dans le texte source à un tout autre statut dans le texte cible. C’est le cas, par exemple, pour les sous unités-explications/ justifications qui passent de 1/8 du nombre total des SUB à la moitié, ou encore, les sous-unités données/ déterminations qui passent de le moitié à un quart total des SUB dans G2. Ceci détermine la nouvelle direction générale que prennent les données du texte du groupe 2.

Ces résultats correspondent à la nouvelle structure rhétorique conférée aux informations. En effet, le texte de G2 met en valeur les segments préparant et résumant les rapports entre les informations traitées, et aussi met en valeur les rapports de conséquence et de justification. Alors que, d’un autre côté, les relations de données et de définition sont peu fréquentes.

Pour le texte de G1, nous avons vu dans chacune des deux analyses que le texte compte une variété de données qui le place près du texte source.

Pour les textes de G3, G4 et G7, nous avons vu dans l’analyse hiérarchique que les valeurs des sous-unités, inférieures dans les trois groupes à 20%, ne permettent pas de faire le lien entre le texte et une certaine direction rhétorique plutôt qu’une autre. Toutefois nous ne pouvons occulter que le passage de TS au TC s’accompagne d’une mise en valeur des SUB explicatives, et surtout d’une disparition, ou presque, d’autres sous-informations comme les SUB données ou les SUB exemples.

Du côté de l’étude rhétorique, ceci va de pair avec la mise en avant de la relation de conséquence, mais aussi de celle de la jonction et de l’opposition qui semblent porter la structure des différents textes. Ces relations ne sont pas présentes en nombre plus important que dans les deux autres textes ou même que dans le texte source. Nous n’en trouvons pas, par exemple, des occurrences parmi les relations créées lors de la production de TC. Mais, comme pour les SUB explications, les relations de conséquence, d’opposition et de jonction sont en nombre important par rapport au nombre total de relations liant les segments de chaque textes. Un nombre qui s’est vu diminué de manière importante lors du passage de TS à TC et qui a vu la richesse et la variété de ces relations touchées et amoindries. La structure de chacun des textes en est plus ou moins appauvrie en certaines relations qui contribuaient à créer la cohérence du texte et à lui donner une certaine fluidité.

Pour ces groupes, donc, le passage de TS à TC se fait avec des frais que l’étude des unités ou des segments souligne. La clarté et la valeur scientifique des textes sont le prix payé pour l’exhaustivité et la condensation qui caractérisent les textes produits.