1- L’écrit spécialisé et la production écrite

1-1- La présentation

Une question fondamentale se pose à propos du FOS : existe-t-il une matière à étudier une langue de spécialité différemment d’une langue quotidienne ? La question peut être posée autrement : n’y a t-il qu’une langue, qu’une manifestation, qu’une utilisation quotidienne ou générale de la langue, n’y a t-il pas de « manifestation spécifique ? » (Portine, 1990 : 63).

Par ailleurs, les niveaux psychologique et pédagogique ne pouvant être ignorés, deux questions se posent : les savoirs scientifiques et techniques s’organisent-ils autrement que les savoirs quotidiens et sociaux ? Peut-on organiser un cours de linguistique spécifique » (op. cit. : 63) avec une réponse à des besoins langagiers particuliers ?

D’ores et déjà nous pouvons répondre par oui à toutes ces questions, conformément à l’avis de nombreux chercheurs tel que H. Portine (1990) ; S. Eurin-Balmet et M. Henao de Legge (1992) ; S. Moirand (1990a ; 1990b ; 1995) ; D. Lehmann (1990 ; 1993) ; P. Lerat (1995) ; M.A. Phal (1967) ; D. Jacobi (1984), J. Peytard (1984) etc. Ceci n’implique pas que la langue est divisée en deux, langue quotidienne et langue spécifique, mais qu’il existe un usage particulier de la langue. Cet usage est caractérisé par la fréquence de certains traits comme le passif, les nominalisations, les tournures impersonnelles … etc.

Nous allons aborder les spécificités de cette « langue de spécialité » ou « discours spécialisé » comme préfère l’appeler S. Moirand (1990b), selon deux points : leurs caractéristiques et les types de discours scientifiques.