1-1-2-3- Les différences

Certains chercheurs se sont intéressés à relever les différences entre les deux types de discours sur le plan morphosyntaxique et rythmique. C’est le cas de R. Gauchola, M. le Besnerais, M. Levaillant, J. Murillo, M. Oliva, M. Tost (1993). Ont été constatés dans le discours justificatif-explicatif par rapport au discours expositif :

• Sur le plan morphosyntaxique : une quasi-absence « de phrases définitionnelles », « abondance de phrases segmentées, de parenthétiques et d’incises qui entrecoupent constamment la structure linéaire du discours », « un moindre degré de complexité syntaxique » (op.cit. : 118) par le recours à des enchâssements par coordination ou par juxtaposition dans les phrases complexes.
• Sur le plan rythmique : un « rythme heurté et saccadé » propre à la parole spontanée, le discours institutionnel, par exemple, étant « plus lent », « posé » et « régulier » (op. cit. : 127).

Les caractéristiques générales et les particularités énonciatives et discursives établies, nous nous proposons d’en retracer quelques unes dans les différents discours de nos participants, qu’ils soient oraux ou écrits mais aussi intermédiaires. Un des objectifs est notamment de les voir en cours d’installations et non seulement dans les produits finis.

La structure du discours scientifique est, à notre sens et de par les contraintes de scientificité et de désambiguïsation, plus proche de la surface du texte que dans d’autres types de discours ou d’autres textes : littéraire, poétique, philosophique où les figures de styles etc constituent un film sur la structure. La monosémie, la scientificité, la neutralisation etc… devraient nous permettre de lire plus facilement, dans les premiers textes que dans les deuxièmes, les différents rapports et les différentes relations qui soutiennent cette structure.

C’est cette compétence, c'est-à-dire rendre la structure lisible à travers la surface du texte, ou faire que la surface soit transparente pour laisser lire la structure, c’est cette compétence que nous voudrions retracer chez nos apprenants. C’est là que le travail sur la RST et avec la RST peut s’avérer utile déjà à un premier niveau pour déterminer si oui ou non les participants entraperçoivent la structure de leur texte, et si d’un autre côté, ils arrivent à la rendre ; et à un deuxième niveau pour inspirer la création d’exercice de structuration ou d’aide à la structuration, ce qui pourrait s’avérer intéressant. Tout en tenant compte qu’il ne s’agit pas là de linguiste et que leur approche de la RST serait plutôt pour la création et non l’analyse de texte.