La paraphrase fait appel à certaines connaissances et compétences liées à la variabilité des possibilités expressives qu’elle met en jeu. En effet, paraphraser est directement lié à la diversité de formes et d’expressions que le rédacteur a dans son bagage, et aussi à sa capacité à mobiliser, pour une même réalité, diverses représentations à travers les diverses expressions apparentées. Donc, plus il en possède, « plus "riche" est sa verbalisation, et plus grande est son aisance langagière et cognitive » (op. cit. : 13).
Mais paraphraser c’est aussi savoir choisir parmi cette diversité de possibilité celle qui convient le mieux à la réalité traitée. C’est ce que C. Fuchs appelle « la justesse qualitative de l’expression » (op. cit. : 13). Effectuer ce choix présuppose une compréhension des intentions véhiculées par le texte source, qui amènera la reformulation de T en T’. Le passage de l’un à l’autre texte ne se fait pas alors de manière directe mais par la mise en place d’une représentation du contenu C de T qui, modifié ou intégré par le scripteur, donnera lieu à un autre contenu, C’, plus ou moins proche du premier, et qui sera reconduit dans T’. Nous parlons alors d’un système « à transfert ». La première phase étant alors liée à l’identification d’intentions ou « interprétation », la deuxième, à la « transformation » et la troisième au choix expressif le mieux adapté ou « production » de T’ 34 (op. cit. : 27).
Les différentes phases de ce transfert ne sont pas linéaires et hiérarchisées. Au contraire, elles peuvent être simultanées. La reformulation et la compréhension interagissant l’une sur l’autre et l’une avec l’autre.
Ce système prend la place d’un premier système à « pivot », inspiré lui aussi des systèmes de traduction automatique » et que C. Fuchs glose comme suit : « T signifie C, et C peut être reformulé par T’ » (p-26).