3-6-3- Les compétences et les insuffisances linguistiques

Les analyses précédentes nous ont permis de voir l’ensemble des compétences et des insuffisances linguistiques des étudiants au niveau de la composition et de la structure du texte. Par exemple, nous avons pu déceler, chez les étudiants, la capacité à identifier les relations et à gérer les unités. Nous avons pu voir, aussi, le rapport entre le degré d’attachement au texte de départ, ou encore de personnalisation du texte d’arrivée, et les conséquences sur la mise en valeur des relations assurant les liens logiques entre les différents points scientifiques, ainsi que les conséquences sur leur validité. Nous avons vu que, de manière générale, les étudiants ont quelques difficultés à souligner et à exprimer la structure profonde du texte.

Les étudiants qui ont participé à notre étude ne rencontrent pas que des difficultés de structuration profonde, mais ils rencontrent aussi des difficultés de structuration de surface. En effet, malgré la variété des modifications que subissent certains textes et des différentes opérations utilisées telles que le recours à la subordination et à certaines formes caractéristiques du discours scientifique (comme le recours au pronom indéfini « on »), l’ajout de connecteurs, le changement de voix et de mode, la substitution lexicale etc., nous notons l’existence de lacunes grammaticales, lexicales, et syntaxiques qui reflètent une déficience dans la maîtrise de ces différents moyens. Nous en citons les quelques exemples suivants :

Nous notons aussi que les modifications apportées sur les unités hiérarchiques ne sont pas toujours très positives. En effet, dans le segment 21 du texte de G2, elles se sont limitées à l’ajout de la préposition « En », ou encore dans le segments 24 et 30 du même texte, à la substitution du chiffre arabe par un astérisque et à l’ajout de la préposition « pour ». Ceci crée un effet d’incomplétude à la lecture de ces éléments.

Un autre point non négligeable celui de l’écriture et de la lisibilité des productions. Ce point est d’autant plus important qu’il ne nous permet pas de trancher de manière définitive sur l’existence de certaines fautes d’orthographes comme, par exemple, dans le texte de G7 où il est difficile d’affirmer que « admet » est écrit avec un « e » ou un « i » à sa place.

Ce bref inventaire des différentes difficultés langagières que rencontrent les participants, consolide encore plus l’hypothèse que les déficiences linguistiques pourraient être à l’origine des erreurs scientifiques. Le lien entre les relations bien exprimées ou non et notre objectif didactique se fera aussi grâce à l’étude des textes oraux qui nous donnera le mot final à ce sujet : c’est ce qui nous permettra de voir si les erreurs scientifiques sont dues à des problèmes de compréhension des informations scientifiques ou si les informations sont bien assimilées et donc le problème réside dans la langue et les outils linguistiques utilisés afin d’expliciter les rapports sous-jacents au texte.

Une troisième éventualité pourrait être mise à jour après l’étude des corpus, celle d’une fragilité dans la maîtrise des données scientifiques qui se combinerait avec une fragilité au niveau de la maîtrise de la langue et du discours spécialisé.