2-2- De la prise de notes à l’exposé

Pour effectuer le passage des notes à l’oral, les participants disposent de différentes notes. Et c’est en se basant sur elles, sur ce qu’ils connaissent du cours et certainement sur ce qu’ils gardent en mémoire de leur discussion, qu’ils construisent leur oralisation.

Le travail qui sera fait se positionne à l’opposé du travail effectué pour la première phase, nous entendons sur le plan linguistique. Là où il est question, pour la PDN, de contraction, de suppression, de condensation, de sélection etc., il est question, pour l’exposé, a contrario, de développement, d’extension, de redéploiement etc. La paraphrase est pour ainsi dire le moyen de prédilection. L’oralisation de l’écrit, qu’elle soit sous forme de notes de cours ou de nouvelles notes, passe par la paraphrase de ces notes. Nous avons alors quelques effacements et déplacements d’éléments mais surtout des ajouts et des substitutions qui sont liés directement liés aux phénomènes de prises en charge de l’énoncé, de l’encrage énonciatif, à la traduction des symboles et autres formules mathématiques, à l’oralisation des marqueurs de hiérarchisation et aux signalements des sauts thématiques, au passage du mode d’expression nominal à celui phrastique et ainsi qu’à d’autres phénomènes liés à l’expression orale comme les empilements et les reprises par reformulations à des fins explicatives ou stylistiques. En somme, des moyens linguistiques liés à la prise de conscience du changement de la situation énonciative qui s’est opéré.

Nous sommes en droit de penser que le recours à ces outils sera d’autant plus important que la prise de notes est plus fragmentaire. Aussi, est-il attendu que des notes comme celle de G1 ou de G2 ne donnent pas lieu à d’importantes reformulations vu la forme quasi rédigée de certains éléments. Alors que des notes comme celle de G3 ou de G7 laissent présager plus de travail sur l’expression.

En plus de ce transfert qualitatif de la matière présentée et sélectionnée dans les notes, le passage vers l’exposé oral s’effectue par un transfert quantitatif de la matière. Aussi, la reprise dans les différents exposés des éléments notés varie-t-elle selon les conceptions qu’ont les participants de l’importance et du rôle des notes qu’ils viennent d’élaborer. G1, par exemple, ayant mis autant de soin à fabriquer ces notes, a tendance à reprendre tous les éléments notés. G3, par la force des choses et parce que ses notes ne sont pas suffisantes, va devoir aller au-delà et donc compléter les éléments notés. Les productions orales qui résultent sont tout aussi différentes que les notes qui sont supposées les soutenir. C’est ce que nous nous proposons de voir dans ce qui suit.