3-1-2-3- Du rôle de l’orateur : le discours didactique

L’objectif de celui qui oralise un discours, lors d’un exposé, ou lors d’un cours, dépasse le simple fait de l’oralisation d’un discours écrit ou de notes en un discours oral. Le but de son discours est de faire parvenir des informations et de s’assurer de la bonne réception de ces informations. Il recourt alors à des reformulations ou des altérations, comme les désigne J. Peytard (1992). Ces altérations, dans le cadre de l’enseignement, servent « à rendre autre une parole source pour l’ajuster à une parole-cible, dans cette interaction incessante de l’enseignant et de l’apprenant » (op. cit. : 74). Elles sont soumises à une évaluation de la part de l’enseignant et à une sélection.

Dans la mesure où « enseigner c’est savoir répéter sans lasser », J. Peytard relie l’altération aux phénomènes de reprises successives. « Multiplication des approches », « Variations des angles d’éclaircissement », « Dotation en relief du discours », sont alors autant de répercussions de cette « redondance discursive ». L’orateur ponctue aussi et balise son discours, et ce, afin d’en rendre les segments accessibles et d’en faciliter la saisie. Il a, entre autres, pour rôle de créer « un horizon d’attente » pour les auditeurs au moyen de titre signalant l’hyperthème, d’explication du but, s’assurant ainsi de l’intérêt et de l’attention des auditeurs et facilitant l’accès aux informations.

Pour finir, J. Peytard souligne que l’orateur-enseignant doit tenir compte du fait que son discours s’adresse à un ensemble d’individu, par conséquent tenir compte aussi de l’individu dont il dit que chacun a « son propre langage et son capital discursif. Plus on altère, par variations, plus on suscite l’attention active du public apprenant. Plus celui-ci engagera le dialogue avec l’enseignant, par questions, remarques et suggestions » (op. cit. : 75).