a. La dimension sociale

E. Roulet, même s’il accorde de l’importance aux contraintes rituelles, ne semble pas préoccupé par les jeux de « faces » et leurs conséquences quant à la progression du discours. C’est pourquoi nous faisons appel aux travaux de C. Kerbrat-Orecchioni (1995). Cet auteur souligne que certains désaccords ne se localisent pas au niveau du contenu mais au niveau de la relation personnelle. Inversement, nous pouvons dire que certains accords ne sont pas le résultat ou la manifestation d’un accord sur le contenu plus que d’une politesse ou une stratégie pour ménager les faces. Dans ces situations, c’est « l’acte social (qui) prévaut sur l’acte linguistique » (Vincent, 1995).

De même, les jeux de rôles ou distribution, en l’occurrence des tâches dans notre cas, les relations « horizontales » (de proximité / distance) et «verticales » (de hiérarchie), en somme les relations interpersonnelles qui se cotissent petit à petit au fil de l’interaction, dépendent d’un côté de la situation de la communication et des particularités individuelles de chacun, mais, d’un autre côté, influent sur la suite de la collaboration et sur les différentes tournures qu’elle prendra au fil de la progression dans le temps et dans la tâche. En effet, « la situation est sans cesse redéfinie par la façon dont sont manipulés les signes échangés » (Kerbrat-Orecchioni, 1995).