1-2-1-1- Le premier modèle

a. La présentation

Inspiré à partir de recherches effectuées sur des protocoles verbaux concomitants, le modèle voit le jour en 1980 avec J.R. Hayes et L.S. Flower. Il est le premier modèle récursif et ne cesse depuis d’être le point de référence et l’origine de nombreux travaux sur le processus rédactionnel. L’objectif escompté par les deux auteurs est l’identification de processus de rédaction et des origines des difficultés qui y sont liés dans le but d’en améliorer le résultat. L’écriture est ainsi perçue comme une résolution de problèmes.

Leur modèle se compose, comme le schématise la figure suivante, de trois constituants : « l’environnement ou contexte de la tâche », « la mémoire à long terme », et « le processus d’écriture ».

Schéma du processus rédactionnel de HAYES et FLOWER
Schéma du processus rédactionnel de HAYES et FLOWER

L’environnement de la tâche est défini comme étant l’ensemble de caractéristiques de la tâche, à savoir les thématiques abordées, le destinataire, la motivation suscitée chez le scripteur. L’environnement dans lequel est effectuée la tâche ou « contexte », peut comporter autant d’éléments (matériels entre autres) qui définissent la tâche et sa progression. Les écrits tels que les livres, les notes ou garde-fous, le plan … etc. ne constituent pas l’écrit final mais les éléments sur lesquels le rédacteur va embrayer son propre écrit, de même, le texte déjà écrit, dès qu’il est créé, n’est plus dans le processus.

La mémoire à long terme est définie comme étant l’ensemble de connaissances déclaratives et procédurales du sujet (le lexique, les règles de grammaire et d’orthographe … etc.), les métaconnaissances procédurales ainsi que tous les souvenirs relatifs aux expériences précédentes et réutilisables dans le cas actuel.

Le processus d’écriture comprend la planification, la mise en mots, la révision et le contrôle ou gestion des différents processus.

L’étude du modèle ou du schéma du processus rédactionnel de J.R. Hayes et L.S. Flower amène plusieurs constatations dont ce qui suit :

  • Le début de l’activité rédactionnelle n’est pas marqué par le premier contact de la pointe du stylo avec le papier.
  • Ecrire est un « processus cognitif » qui présente des traces visibles (le produit écrit.) et d’autres non (qui amènent justement les premières).
  • « Mettre en mot » n’est qu’un résultat, ou encore, une étape.