1-2-3- interaction finalisée et cadre situationnel

Dans ce cadre, l’approche des interactions se veut, comme le souligne R. Bouchard (1995), moins « verbocentriste » et plutôt tournée vers « les événements communicatifs de grandes tailles ». L’interaction verbale est perçue dans sa complexité, avec ses différentes facettes -verbales et paraverbales- et tout en tenant compte des paramètres co-textuels et contextuels, ainsi que des différentes actions et interactions sur et avec le monde.

La situation fait intervenir deux participants liés par un principe de base celui d’un accord qui porte sur une vision de la tâche comme une coopération. Les deux interlocuteurs interagissent avec une troisième instance, celle de l’objet textuel en cours de construction. La situation peut être perçue comme une situation « problème » dans la mesure où elle met en scène, simultanément, plusieurs tâches auxquelles les participants doivent faire face et qu’ils doivent réaliser. Ces tâches habituellement effectuées silencieusement et de manière individuelle, sont verbalisées et négociées.

Des divergences sont susceptibles d’être notées entre les différents points de vue ou représentations de l’un et l’autre participants sur ce qui est à faire, comment le faire etc. Ces divergences peuvent amener des séquences argumentatives plus ou moins complexes où l’un des corédacteurs manifeste son refus de prendre en compte les propositions ou propos de l’autre et se lance dans une suite d’interventions « anti-orientées » et « d’unités subordonnées de justifications » (op. cit.) afin de s’assurer l’adhésion de l’autre à sa propre vision. Ce genre de conflit, comme le note R. Bouchard, est fréquent dans les situations où les statuts et les rôles des participants ne sont pas pré-déterminés par des règles institutionnelles.